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                                Compte-rendu du café débat du 24 Mars 2018 :

     

     

     

                        « Quels sont les dangers de l’idéologie ? »

     

     

     

    Un hommage a été rendu aux victimes de l'attentat de la veille (et tout particulièrement au gendarme héroïque).

     

    Qu’est-ce qu’une idéologie.

     

               Une définition  était donnée dans le texte d’introduction (qui doit rester court) Cependant, il s’est avéré nécessaire de la compléter. L’idéologie est une construction intellectuelle, un système prédéfini d’idées (cf de Stutte, au 18ème siècle), utilisant des axiomes (ou postulats, non démontrés) visant à définir un idéal pour le monde dans lequel nous vivons. Si elle est indémontrable, elle a néanmoins une cohérence et vise un avenir meilleur. Elle est propre à l’Homme, les animaux n’ont pas d’idéologie.

     

    Les idéologies ont souvent les mêmes caractéristiques que les religions chrétienne, juive ou musulmane,  ou même égyptienne : le paradis (chez les communistes la défaite  finale des capitalistes, un monde sans argent) ; l’ennemi ou le salaud (par exemple, pour les nazis, le juif, ou pour les religions le diable, le mal )

     

    Avantages de l’idéologie.

     

    Elle a pour fonction de se préparer à l’avenir, et même de le préparer, ce qui est une nécessité pour l’humanité.

     

    Elle donne le sentiment de résumer sa personnalité, par un mot se terminant par « iste », elle permet d’appartenir à un groupe,  où l’on se tient chaud. Elle peut même soigner  une anxiété existentielle.

     

    Elle organise des rituels, comme les processions, ou les manifestations, où l’on peut se sentir bien.

     

    Dangers.          

     

    L’idéologie amène souvent à une certitude de connaître la vérité (alors que ce n’est qu’un essai de s’en approcher) : cela est une des causes de la guerre.

     

    Elle peut enfermer dans un carcan, dans un dogme.

     

    Dans le cas des juges, c’est une catastrophe (cf le mur des cons !).

     

    Poussée à l’extrême, cela devient une drogue.

     

    Elle peut mener à désigner un bouc émissaire et à lui faire violence

     

    Elle peut servir de tremplin à des hommes sans vergogne  : le Marxisme aurait été utilisé par Lénine, qui au départ vivait en bourgeois, pour assouvir sa soif de pouvoir (voir le livre : « Lénine, l’inventeur du totalitarisme » par Stéphane Courtois, ed. Perrin.).

     

    Connaissant tous ces dangers, il est cependant possible de vivre son idéologie ou sa religion sereinement, et sans violence.

     

    Manque actuel d’idéologies ?

     

     Les politiciens actuels n’auraient aucune idéologie : ils se borneraient à gérer les affaires courantes.

     

    Pour d'autres, au contraire, il y aurait trop d'idéologies, que ce soit dans le domaine politique, économique, ou celles qui mènent à "l'anti France", au racisme sous toutes ses formes et/ou au terrorisme etc. On manquerait plutôt de cohésion nationale et/ou européenne et surtout de volonté, ainsi que d'humanisme, d'humanité et de bon sens.

     

    Un participant trouve que ceux qui ont une idéologie ne vont pas bien : on peut être si tranquille dans son coin des Yvelines ! D’ailleurs, les idéologies ne seraient que sournoises, et aliénantes (sauf l’idéologie du bonheur…).

     

     

     

    Ce qui est une idéologie, ce qui n’en est pas.

     

    Il ne faut pas confondre l’idéologie avec la nécessité de résoudre un problème. Dans ces conditions, le progrès n’est pas une idéologie, c’est un mouvement naturel de l’humanité, tendue vers l’amélioration de ses conditions de vie, même s’il peut paraître parfois discutable (nous rend-il plus heureux ?). De même pour l’écologie, qui n’est plus une option, mais une nécessité, et ses sous-ensembles comme le véganisme ; de même  pour la mondialisation, qui a permis de sortir de la famine bon nombre de nos contemporains, et pour la robotisation.

     

    Une idéologie peut cependant parfois être une  réponse  à un problème réel (par exemple, la crise économique dans l'Allemagne des années trente a favorisé la montée du nazisme).

     

    Il y a des idéologies de droite, et de gauche, mais être à droite ou être à gauche ne signifie pas que l’on suit une idéologie.

     

    Le nationalisme est une idéologie destructrice, en ce qu’elle mène directement à la guerre ; selon une participante, le chauvinisme n’est qu’un "petit péché".

     

    . Si l’anarchie est une idéologie , la xénophobie et le racisme ne seraient  que  des peurs conduisant à la haine.

     

    Les religions sont-elles des idéologies ? On retrouve bien en elles les axiomes à la base, la préoccupation du futur, les « salauds » (Satan, le mal). Cependant, leur construction n’est pas seulement intellectuelle : elle est initiée par la croyance dans une révélation divine. Disons qu’elles ont bien des caractéristiques d’une idéologie.

     

    La laïcité, selon la loi de 1905, n’est pas une idéologie : elle ne combat aucune religion, mais elle organise leur cohabitation dans la paix. Elle ne s’applique qu’aux religions, et non aux idéologies politiques. Cependant, elle peut être prise comme une affirmation de l’athéisme, ce qui peut en faire une idéologie, le laïcisme.

     

    Le scientisme est une idéologie : il consiste à penser que tout est ou sera explicable par la science. Mais la grande majorité des scientifiques ne sont pas scientistes.

     

    Le libéralisme est bien une idéologie ; la théorie du « ruissellement » (enrichir les riches finirait par enrichir aussi les pauvres) en est un avatar.

     

    La tolérance entre idéologies permet de reconnaître dans l’idéologie de son prochain  toute son humanité, si du moins on consent à l’écouter.

     

    Dans l’histoire ancienne, citons comme idéologies : celle des « Lumières », qui a abouti à la constitution américaine et à la Révolution française ; dans les arts, le retour à la Grèce Antique à la Renaissance. Plus récemment, à part le nazisme et le communisme déjà cités  : le modèle social Français (1945).

     

    N’en déplaise à certains, le foot n’est pas une idéologie : il apporte une communion dans les beaux gestes sportifs, accompagnée parfois par des mouvements de foule intempestifs (hooliganisme). Ce ne serait qu’un défoulement.

     

     

     

     

     

    Dans sa conclusion, en réponse à la question "comment lutter contre l'extrémisme ?", Jean-Marc s’est prononcé pour un développement de l'éducation, de l’esprit critique positif, du bon sens et de l’humanisme.

     

    C.R. rédigé par B.Delcourt.

     

     

     

     

     


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  • Compte rendu du C. D Où va l'Afrique ? 

     

    La réunion a commencé par une brève présentation, - complémentaire du texte mis en ligne-, du continent Africain. Peuplée de plus de 1,2 milliard d'habitants, l'Afrique est un territoire colossal de 30 millions km2, soit 22,5 % des terres émergées. Elle se compose de 5 grandes parties : Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique de l’Est, et l'Afrique Australe.

     

    L'Afrique Subsaharienne désigne communément le regroupement de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, et l’Afrique Centrale. L'Afrique est plurielle. C'est une mosaïque de peuples, de cultures et de religions.

     

     

     

    I- L'Afrique : état des lieux 

     

     

    1                    Économie 

     

    Il y a eu consensus sur le fait que l'Afrique est en proie à des problèmes complexes internes et externes plombant son développement économique. Quelques chiffres ont été donnés : pour près de 15 % de la population mondiale, l'Afrique ne représente que 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) et 3% seulement du commerce mondial. Les indicateurs de pauvreté et d’inégalités y sont les plus élevés au monde. Sur 49 pays les moins avancés dans la planète, 33 sont en Afrique.

     

    2                    L'explosion démographique 

     

    Avec une population qui avoisinerait plus de 2 milliards d'habitants en 2050, le plus grand défi pour l'Afrique reste démographique. Pourtant, une transition démographique est déjà entamée dans certaines parties du continent comme l'Afrique du Nord, mais la tendance demeure tardive et très hétérogène. Les défis liés à l'explosion démographique sont énormes. Ils concernent notamment la sécurité alimentaire, l'éducation, la santé, et l'environnement. En matière d’éducation par exemple, il a été avancé qu'il faudra recruter 1,3 million d'enseignants supplémentaires d'ici 2030, pour maintenir le niveau actuel d’accès à l’éducation des jeunes. Ces derniers représentent aujourd’hui 600 millions, soit 50%s de la population africaine. (d’après le Figaro/les échos?). 

     

    3                    L'immigration  

     

    Il est tout à fait compréhensible qu'une partie de la population africaine, sans emploi et crevant de faim, cherche par tous les moyens à quitter le continent. Néanmoins, outre les dangers auxquels ces personnes s'exposent dans leurs périples, - souvent clandestins -, il n'est guère de garantie que leurs nouvelles conditions soient meilleures. Et même si le différentiel démographique entre l'Europe et l'Afrique ne cesse de croître, il a été dit que l'Europe ne peut « accueillir toute la misère du monde », mais elle peut prendre une part de responsabilité comme l'a fait l'Allemagne. Certains expriment une inquiétude quant à la distinction biaisée établie actuellement entre réfugiés politiques, éligibles à l'asile, et les migrants économiques, qui ne le seraient pas.

     

    4                    Matières premières : chance ou malédiction ? 

     

    Il y a eu consensus sur le fait que l'Afrique est un continent riche en matières premières. Il a été avancé que le secteur minier contribue seul à plus de 500 milliards d'exportations. Néanmoins, ces richesses engendrent le plus souvent ce que l'on appelle le syndrome de la rente pétrolière : la croissance économique n’est soutenue que par le secteur minier, au détriment d'autres secteurs économiques comme le cas de l’Algérie. Par ailleurs, le fait que ces richesses ne soient pas transformées sur le sol africain, cause leur dévalorisation au profit des multinationales accaparant le secteur minier. Si certains pensent que ces dernières ne contribuent pas à la création d'emplois et ne cherchent qu'à ramasser les bénéfices, d'autres pensent qu'il existe bien des multinationales comme Danone, Orange, Veolia, Schneider qui contribuent réellement au développement en Afrique.

     

     

     

    5                     Le legs colonial et néocolonialisme 

     

    Sur ce thème, les avis sont partagés. C'est une erreur de ressasser le passé disent certains car non seulement il est très difficile de séparer le bon grain de l'ivraie mais aussi car cela comporte le risque d'attiser les sensibilités. Aujourd'hui le temps devrait plutôt être à la coopération. D’autres pensent, que même si l’ère coloniale est révolue, elle prend aujourd'hui la forme d'un néo-colonialisme marqué par l’ingérence directe et indirecte dans les affaires des ex-pays colonisés. Il a été cité l'exemple du franc CFA, monnaie datant de l’ère coloniale et utilisée encore aujourd'hui dans plusieurs pays africains. Ce point a été polémique. Par ailleurs, il a été question du lien, -  encore continu - ,  entre le colonialisme et l'immigration. La grande majorité des immigrants provient souvent des ex-pays autrefois colonisés par les empires coloniaux.

     

    6                    Les conflits 

     

    Alors que la sécurité des biens et des personnes est une condition sine qua non du développement, L'Afrique est souvent en proie à de nombreux conflits armés: coups d’état, insurrection, terrorisme, etc...  Le phénomène est souvent accentué par le caractère tribal de beaucoup de pays africains.

     

    7                    La corruption

     

    Il est indéniable que la corruption existe dans beaucoup de sociétés dans le monde, néanmoins le phénomène prend beaucoup d'ampleur en Afrique où il gangrène l’économie de la plupart des pays africains à tous les niveaux. Ce fléau est d'autant plus prononcé par l’accès au pouvoir de certains clans, familles, ou ethnies. L'emprise est alors quasi totale sur les richesses et les institutions et la chose publique se confond souvent à la chose privée(le cas de Ben Ali en Tunisie). La course à l’enrichissement semble alors être le dénominateur commun de la majorité des dirigeants africains. Pourtant, beaucoup d'entre eux font partie des élites, souvent formées a l’étranger.

     

     

     

    II- L'avenir de l'Afrique 

     

    Sur l’avenir de l'Afrique la tonalité générale du groupe est  plutôt d'un optimisme modéré. 

     

    1                    Les aides extérieures : un bien ou un mal ? 

     

    Certains pensent qu'il appartient d'abord aux Africains de décider du sort de leur continent ce qui n'exclut pas de les aider. Sur le plan politique, la France peut encourager des pays comme le Maroc ou la Tunisie où des progrès importants sont atteints( instauration d'un régime démocratique en Tunisie, niveau d’éducation élevé etc...). Ainsi le retour sur surinvestissement sera certainement rapide et assuré. Par contre, le chaos engendré par l'intervention militaire en Libye, est l'illustration même de ce qui ne peut guère être assimilé à une aide.

     

    Sur le plan économique, certains avis pensent que l’Afrique n'a pas besoin d'aides financières, d'abord en raison des risques de corruption et de détournement des fonds de la part de ses dirigeants, ensuite car il existe suffisamment de banques africaines pour financer des programmes de développement. D'autres pensent qu'il suffirait de 50 milliard par an pour réaliser le développement du continent. Un autre avis préconise que ces aides devraient être conditionnées,  par exemple, en contrepartie de l’octroi du  droit de vote des femmes dans certains pays.

     

    2                    Le saut technologique

     

    L'Afrique n'est pas uniquement le continent des ténèbres. Il a été dit que beaucoup de progrès sont en train de se réaliser  grâce a la technologie et les nouveaux moyens de communication. Le téléphone portable à titre d'exemple, a révolutionné le quotidien des gens en augmentant considérablement leurs transactions grâce à des applications comme easybanking pour le transfert de cash via smartphone (4 G). Il a été dit que la densification des réseaux de communication ou de transports est l'un des moyens les plus importants pour accompagner le développement des projets et des microentreprises a une échelle locale.

     

    3                    L’éducation

     

    Il a été dit que l'avenir de l'Afrique passe sans doute par l’éducation de la population, notamment l’éducation des filles. C'est un défi de taille qui permettra, - toujours selon cet avis,   non seulement de promouvoir le développement économique, mais également le contrôle de la croissance démographique,  la fécondité maternelle diminuant le plus souvent avec le niveau d'éducation des filles.  D'autres pensent que l’éducation est une vraie arme dans la mesure où  des citoyens instruits et éduqués ont réellement  le pouvoir de changer les choses et d'agir,  à travers des associations par exemple,  car les solutions ne viendraient, selon cet avis, ni des politiques, ni des multinationales. Un autre avis estime qu'un travail sur le renforcement de la citoyenneté africaine devrait être réalisé. Ce travail préparatif et de longue haleine a par exemple précédé en Europe, la création de l'Union Européenne,  tandis qu’en Afrique des institutions existent comme l'Union Africaine ou la BAD ( banque africaine de développement), sans que les citoyens africains n'y prennent vraiment part. 

     

    4                    Une meilleure exploitation des richesses  naturelles

     

     

     

    L'exportation des richesses naturelles est certes une bonne chose, mais le plus important pour réaliser un développement économique soutenu et durable est de pouvoir les transformer sur le sol africain. « Il est important de vendre des fruits et des légumes mais développer une industrie agroalimentaire est certes mieux ». L’énergie solaire et hydraulique sont d'autres atouts considérables souvent peu ou mal utilisés par les Africains et qui peuvent assurer un développement notable. L'important est que tout cela s'accompagne par une bonne gouvernance économique et une redistribution équitable des richesses.

     

     

     

               Compte rendu rédigé par Nesrine AZIZI

     

    nesrine24@gmail.com

     

     

     

     

     


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  • La propriété est-ce le vol ?

                                                        Synthèse des débats

     

     A propos de la classification des biens

    La classification des biens (E. Orstrom) suscite quelques réactions, dues en partie au fait que certains confondent la nature des biens (privé, public, etc.) et leur mode de gestion. Il n'est pas évident que les biens publics, ou supposés tels, soient mieux gérés par les pouvoirs publics ou leurs émanations. On cite l'exemple de la SNCF ("pompe à fric") et, en opposition, certaines prestations de Google (gratuit).

    Une autre classification, plus juridique, comprend trois catégories : les biens qui ont un propriétaire ressortissant soit au domaine public soit au secteur privé, les biens qui appartiennent à tous et les biens sans maître (res nullius) mais qui peuvent être appropriés par chacun (seau d'eau pris dans la mer).

     Les vertus et les tares de la propriété

    L'idée que la propriété (sous-entendu privée) serait génératrice de nuisances pour l'environnement, n'est pas évidente pour tous : exemple de l'URSS et des catastrophes écologiques qui y ont vu naissance. La nationalisation des terres est souvent contre-productive (exemple du Zimbabwe, ex Rhodésie du Sud). Etre propriétaire c'est être responsable (exemple de la différence de comportement dans un immeuble selon qu'on est propriétaire ou locataire) ; il y a une éthique de la propriété. D'autres au contraire admettent d'autant plus cette vision dépréciative que l'évolution de la société se poursuit : après Dieu, après l'Homme, c'est l'Argent qui est devenu le véritable propriétaire et tout lui est sacrifié.

     Les limites du droit de propriété

    Le droit de propriété a un caractère absolu et inviolable. En matière de propriété foncière, en principe il s'exerce sans limitation sur le dessous du terrain, comme sur le dessus (article 552 du Code civil, CC). Pourtant, il subit de nombreuses exceptions, dans le temps et dans l'espace. Sont cités entre autres (dans le désordre) :

    - Ancienne limitation de la plantation d'arbres le long des voies de circulation ("hors de portée d'arquebuse") pour des raisons de sécurité publique.

    - Actuelle limitation réglementaire de la plantation d'arbres aux limites séparatives des propriétés (CC + usages locaux) ; contre-exemple du Québec bien plus libéral.

    - Code minier : loi de 1810 sans cesse remaniée ; ne déroge pas au CC, mais puisque les ressources du sous-sol sont considérées comme res nullius (non appropriables) l'Etat se réserve le droit de les attribuer.

    - Eaux souterraines : même problème (propriété inaliénable mais avec des exceptions ou limitations : eau de source, déclarations d'utilité publique…). En cas de pompage pour irrigation il est évident que cela n'affecte pas les seules ressources situées sous la propriété, mais l'ensemble de la nappe phréatique : le Code rural de 1992 soumet à autorisation les pompages importants. A noter que c'est le plus souvent en matière de gestion de l'eau que la propriété collective est la plus efficace.

    - Urbanisme et aménagement du territoire : c'est un domaine de plus en plus encadré, notamment au niveau individuel (plan simple de gestion forestière – PSG – assorti d'avantages successoraux), communal (Plan local d'urbanisme ou PLU, schéma de cohérence territorial ou SCOT, etc.) ou régional (Schémas directeurs, Natura 2000, loi littoral, Trames verte et bleue, etc.)

    - Survivance actuelle de droits anciens (forêt usagère de la Teste de Buch),

    - Prescription acquisitive (usucapion) en cas d'installation non contestée de 30 ans sur tout ou partie d'un bien immeuble appartenant à autrui.

     Les contraintes du droit de propriété

    La législation française est pointée du doigt en ce qu'à force de réglementations elle décourage les achats d'immeubles qui pourraient donner lieu à locations, ou même qu'elle spolierait nos concitoyens (violente critique de l'ISF, idem à propos des droits de succession). Pourtant les droits de succession seraient plus élevés aux USA.

    Est notée une anomalie : en France à côté des résidences secondaires (3,2 millions) et des logements vacants (1,8 millions), on compte un nombre important et mal connu de SDF (probablement plus de 100 000). Malgré le "droit opposable au logement". Est-ce à cause de l'exercice qui est fait du droit de propriété ?

     Les variations du concept

    La conception de la propriété, des droits et des devoirs qui y sont attachés varie dans le temps et dans l'espace, mais se retrouve dans toutes les civilisations humaines organisées (exemple de Sumer, naissance des clôtures et barrières matérialisant concrètement les limites de la propriété). En France elle ne cesse d'évoluer. Le droit de l'environnement est en train de vider le droit de propriété de sa substance. On en revient à la situation du Moyen-Age  quand la propriété était éclatée en un faisceau de droits et d'utilités.

    D'autres exemples historiques sont donnés : rencontre entre les pèlerins du Mayflower et les amérindiens. Exemple géographique : les cinq statuts fonciers actuels au Maroc.

    Origine du concept

    L’origine de la propriété du sol est sans doute à rechercher comme une résultante de la révolution néolithique. Avant, dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, ou encore dans les sociétés pastorales aujourd’hui, les fruits de la terre appartiennent au premier qui les recolte. Dès lors que ces fruits provenaient d’un travail d’un lopin de terre et de son ensemencement, il devint évident que seuls ceux qui avaient consenti cet investissement étaient légitimes d’en être les seuls bénéficiaires. Leur lopin devint leur domaine réservé, puis leur propriété.

    S’en suivit une véritable révolution scientifique, l’arpentage des terres exigeait des notions de géométrie, le commerce des récoltes exigeait des bases de calcul et d’écriture, le calendrier des semailles exigeait des bases d’astronomie. Cette appropriation s’étendit bien au-delà des terres, jusqu’à la possession des hommes.

     La propriété et son usage

    - La propriété vise plusieurs finalités, dont certaines ne sont pas toujours respectables : spéculation, assise du statut social ("mon auto est plus belle que la tienne"). Il y a consensus pour admettre que ce qui importe le plus c'est l'usage qui en est fait. Elle peut être utilisée à diverses fins, légitimes ou illégitimes, utiles ou non à la collectivité. Si Robespierre, cité dans l'exposé, entendait limiter l'absolutisme du droit de propriété, c'est qu'à l'époque ce sont surtout des spéculateurs, enrichis dans le trafic des grains, qui faisaient l'acquisition de Biens nationaux.

    - En matière de foncier en France, la situation est de plus en plus évolutive et complexe (sous l'effet de l'évolution des techniques et de la Politique agricole commune, PAC) : concentration du foncier, portages fonciers et financiers, etc.

    - Beaucoup s'inquiètent de l'accaparement des terres. En particulier lorsqu'il est le fait de puissances  étrangères ou de gros groupes économiques étrangers, surtout dans les pays du Tiers Monde, au détriment de l'indépendance alimentaire de ceux-ci (les deux tiers de ces acquisitions ont été faites en Afrique subsaharienne, Cf. Banque Mondiale, 2010).

     Conclusion (provisoire complétant celle de l'exposé)

    Le droit de propriété a un double visage. Prolongement incorporel de la personne physique, il est aussi une frontière entre ce que l'individu a le pouvoir de contrôler et ce qui est du domaine d'autrui.

    Suivant la vieille tradition romaine, c'est un droit d'utiliser (jus utendi), de faire fructifier (jus fruendi) et même d'abuser (jus abutendi). D'où son caractère protecteur. Mais c'est aussi le droit d'exclure autrui (jus excludendi alios). De là viennent les conflits et les divergences de point de vue, surtout lorsque cela porte sur des biens en quantité déterminée et non ou peu extensible (la terre).

     Illustrations, interventions et questions diverses

    - La discussion est émaillée d'illustrations variées : histoire de la jeune vietnamienne brûlée au napalm, photographiée par un journaliste américain ; comportement des Vénitiens récupérant des esclaves des Barbaresques ; historique des subprimes américaines ; …

    - Le patrimoine économique national est supérieur au PIB.

    - En principe on ne peut pas se promener ni récolter (bois, champignons…) dans des forêts privées, sans autorisation. Idem pour le public, mais il y a des tolérances.

    - Qui représente l'intérêt collectif ?

    - Quid de l'évasion fiscale ?

    - Il faudrait traiter de la propriété immatérielle et du droit des brevets notamment dans le domaine numérique (objet d'une future séance ?).

     

    Références citées :

    - A côté de Proudhon d'autres auteurs sont cités. Evidemment Gracchus Babeuf ("Manifeste de plébéiens", 1795)[i], qui en raison de son origine sociale et de son activité professionnelle, commissaire à terriers et feudiste, a sans doute été de tous les révolutionnaires le plus proche des préoccupations des campagnes (voir commentaire sur le site). D'autres sont cités aussi, Grotius, Thomas More, Marx (1869), Kropotkine (1892) et même Kant. Disraeli, ministre conservateur de la reine Victoria, qui envisageait une sorte d'Etat-Providence, financé par la rente foncière prélevée par l'Etat.

    - Article 17 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948)[ii]

     

                                                            Pierre. Marsal. (19/02/2018)



    [ii] Article 17 : 1.Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.

                         2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété 


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  • Compte-rendu du débat du 27 janvier 2018 : « Comment voir le monde en 2100 ? »

     

    La réunion a rassemblé 24 personnes.

    Le sujet étant très vaste, une organisation des interventions a été proposée à la suite de la lecture du texte d'introduction, selon le canevas qu'on trouvera en fin de compte-rendu. Il n'a cependant pas été vraiment suivi.

    Une guerre avant 2100 ?

    Il a été noté que si une guerre mondiale se produisait avant 2100, on aurait peu de choses à dire sur l'état du monde à cette date, certains pensant même que l'humanité aurait alors disparu. On a fait remarquer cependant qu'une guerre mondiale, même si elle est terrible, n'aurait certainement pas les mêmes conséquences catastrophiques selon qu'elle est nucléaire, bactériologique ou chimique. Une personne a indiqué qu'au vu de la marche des événements actuels dans tous les domaines et la prolifération des armes partout, il était certain que ça « allait péter avant 2100 »...Remarque tempérée par un autre intervenant, qui pense qu'aucun chef d'état, même aussi extrême que le président coréen, ne prendra le risque d'une guerre nucléaire.

    En conséquence, la discussion s'est focalisée sur l'évolution du monde sans guerre générale, en admettant cependant qu'il subsisterait sans nul doute des guerres locales comme aujourd'hui, vraisemblablement liées à la question du terrorisme et à la radicalisation de certaines religions, aggravées par le problème démographique et celui de l'exode des populations en raison du réchauffement climatique.

    Autres événements majeurs

    Il y a eu consensus quasi unanime sur le fait que le réchauffement climatique était certainement ce qui allait changer le plus nos habitudes de vie, et pas seulement en occident.

    A égalité, se place la question démographique, avec quelques bémols.

    Certains ont cité aussi le clonage d'être humains, ainsi que les manipulations génétiques pouvant conduire à rendre l'homme immortel, conduisant ainsi à un bouleversement total de nos sociétés et de nos valeurs.

    Réchauffement climatique et environnement

    La tonalité générale du groupe est plutôt pessimiste : les mesures draconiennes permettant de limiter à 2 °C le réchauffement ne seront pas prises, et en 2100 on sera plutôt autour de 4°C. Ceci aura pour conséquences une montée des eaux et la submersion de vastes espaces de terre, ce qui, conjugué avec la croissance démographique et l'émigration vers les régions plus froides, conduira à des crises alimentaires génératrices de conflits.

    Certains pensent néanmoins que l'océan (70% de la surface du globe) pourra être colonisé, aussi bien pour étendre l'habitat que pour développer des cultures en mer, avec de nouveaux produits à base d'algues, ou pour fournir de l'eau dans les territoires désertiques après dessalement.

    Les ressources minières et énergétiques s'épuisant, le recyclage de tous les produits aura été considérablement développé, et on fera la traque des pollueurs.

    Il y aura beaucoup moins de poissons et d'oiseaux, l'environnement ne sera plus très beau, la biodiversité aura fortement régressé.

    Energie et transports

    De longues interventions ont eu lieu concernant la place de la voiture et des transports en commun.

    Certains pensent que le nombre de voitures ne cessera d'augmenter, car les chinois et les indiens veulent légitimement atteindre le niveau de vie des pays occidentaux et on ne pourra l'empêcher. Ceci conduit à penser qu'en 2050 et au-delà le nombre de voitures passera de environ 1 milliard aujourd'hui à 3 milliards, dont une proportion élevée de voitures électriques.

    Les transports en commun et le covoiturage auront parallèlement été fortement développés, mais surtout dans les zones urbaines. La voiture restera le moyen privilégié dans les campagnes. Les transports rapides intercités existeront, avec par exemple la propulsion magnétique permettant d'atteindre des vitesses très élevées.

    Les voitures autonomes et les voitures volantes, si elles voient le jour, ne changeront rien à  la problématique des transports.

    Ces points de vue ont été contestés, et ont donné lieu à plusieurs remarques :

                        le pétrole en 2100 sera vraisemblablement épuisé ou très cher et réservé à des usages « nobles » (matériaux par exemple), même si l'exploitation des gaz de schistes permettrait de prolonger un moment l'ère des hydrocarbures,

                        brûler tous les hydrocarbures conduira à accélérer le réchauffement de la Terre,

                        les chiffres avancés sur le nombre de voitures et d'avions se fondent sur de simples extrapolations des tendances actuelles, ce qui n'est pas cohérent avec les ressources disponibles à l'horizon 2100,

                        le lithium, matériau de base des accumulateurs des voitures électriques, deviendra un matériau rare, donc cher, même si son recyclage sera opérationnel. A moins que de nouveaux couples électrochimiques aient été découverts.

    En conséquence, le transport physique des personnes diminuera, les réunions étant remplacées par des visioconférences (avec des hologrammes ?), et le tourisme par des voyages en réalité virtuelle. Les déplacements en avion chuteront drastiquement. On vivra plus à l'échelle locale, avec bicyclettes, marche à pied et trottinettes.

    Sur le plan des sources d'énergie non fossiles, il a été dit que l'essentiel de l'énergie produite sera électrique, à partir des énergies renouvelables qui auront une place prépondérante, mais aussi avec la construction de centrales nucléaires de 4ème génération après 2050. La fusion nucléaire ne sera pas encore au point.

    Il y aura cependant à trouver des énergies concentrées et à haute température pour des applications telles que la sidérurgie et la métallurgie.

    Démographie

    Sur ce thème, les avis sont aussi partagés.

    Les uns pensent que les projections de l'ONU sont fiables, qui prévoient un maximum de 11 milliards d'habitants en 2100, suivi d'une possible lente décroissance. Ils estiment aussi que la différence de cultures entre les régions du monde fera que les familles africaines et indiennes continueront d'avoir de nombreux enfants, alors que la Chine poursuivra sa méthode coercitive de limitation des naissances, et que les pays occidentaux poursuivront leur décroissance. Ils voient là un danger pour la civilisation occidentale dont les représentants, en 2100, seront devenus très minoritaires. Ils estiment que l'éducation des habitants des PVD, et notamment des femmes, ne changera pas la donne.

    Ceux-là pensent également que la Terre a les moyens d'abriter et de nourrir 12 milliards d'habitants dans des conditions acceptables sans détruire l'environnement, à condition de faire les efforts nécessaires pour organiser l'habitat et l'occupation des sols et adapter les cultures.

    Les autres, aux contraire, pensent que des efforts importants devraient être consentis pour développer l'éducation et la place des femmes afin de limiter cette tendance, et que la méthode chinoise devrait être généralisée. On a fait remarquer que si la Terre n'avait que quelques centaines de millions d'habitants, il n'y aurait aucun problème environnemental, et que la baisse démographique doit donc être un objectif prioritaire.

    L'homosexualité aura été favorisée, car elle réduira le nombre de naissances...

    La solution de la question démographique sera aux mains des femmes

    Dans cette Terre surpeuplée, il y aura encore plus de séparation entre la classe dominante riche et la masse des pauvres qui sera « parquée »

     

    Médecine et biologie

    Il y a consensus sur le fait qu'en 2100 la médecine aura fait de tels progrès que l'on vieillira moins vite et que de manière générale on mourra en bonne santé.

    Certains pensent que les femmes n'accoucheront plus (sans autres précisions).

    Les maladies futures restantes seront des maladies mentales

    Mais ceci s'accompagne d'une crainte très forte sur le devenir de l'être humain : prothèses biomécaniques en grand nombre, clonage des êtres humains  pour constituer des banques d'organes personnels, choix des caractéristiques des enfants, prolongation de la vie humaine pouvant aller jusqu'à l'immortalité. Dans ce dernier cas, que deviendra l'organisation de la société, aura t-on encore des enfants, comment se comportera le cerveau s'il se régénère en perdant sa mémoire ?

    Habitat

    Beaucoup pensent que l'urbanisation concentrée sera devenue la règle, dans des mégalopoles de plusieurs dizaines de millions d'habitants, avec un fort développement des immeubles de grande hauteur afin de ne plus empiéter sur les terres cultivables. Ces IGH seront structurés pour mélanger sur plusieurs niveaux logements et espaces de cultures alimentaires.

    D'autres estiment que cela ne pourra pas se faire, l'être humain n'étant pas fait pour vivre ainsi dans des espaces confinés.

    Les gens travailleront plus près de chez eux, et par conséquent les transports urbains de proximité seront développés (tramways suspendus, marche à pied jusqu'à 2km, ...)

    Alimentation

    On mangera moins de viande en 2100. Il est probable que la fabrication de viande synthétique à partir de végétaux (algues, OGM,...) aura été rendue possible. L'alimentation sera devenue industrielle et plus artificielle, les ressources traditionnelles ayant été presque épuisées. Le bio n'aura pas l'avenir qu'on lui prête aujourd'hui.

    Le spatial

    Une part importante de la réunion a porté sur ce sujet. Une minorité pense que la planète Mars aura été colonisée, que des bases existeront sur la Lune, et que peut-être des expéditions auront eu lieu vers Jupiter et ses satellites. Mais l'objectif de cette conquête spatiale n'a pas été clairement énoncé.

    La majorité pense qu'en effet des expéditions auront eu lieu vers la Lune et Mars, mais uniquement pour démontrer qu'on peut le faire, certainement pas pour entamer un exode et résoudre le problème démographique, ou récupérer des ressources minières.

    Changements sociaux et vie quotidienne

    Tout le monde espère que la vie en commun sera meilleure qu'aujourd'hui, sans pouvoir dire ce qu'il faut faire pour y arriver, compte tenu de la nature humaine. C'est pourtant la base de tout le reste. Certains sont très pessimistes, pensant que la montée de l'individualisme allant vers l'égoïsme conduira à des attitudes de défiance les uns envers les autres (chiens robots contre les voisins, rejet des migrants climatiques, etc...)

    Le couple et la famille seront très différents, auront même peut-être disparu

    L'égalité homme-femme aura été atteinte.

    Les religions auront encore plus de poids qu'aujourd'hui, mais elles s'entendront mieux entre elles. D'autres pensent qu'au contraire l'athéisme aura fortement progressé.

    La religion musulmane se sera dotée d'une gouvernance au niveau mondial.

    Le terrorisme n'aura pas été éradiqué, et se développera de manière endémique tout en restant bien contenu.

    Que deviendra l'art, la musique, ce qui enchante l'âme ? Que faire de ses loisirs accrus ? Quelle langue parlera t-on ? Pas de réponse.

    Le travail salarié aura diminué, voire presque disparu, remplacé par du travail choisi et personnalisé, et par du temps de loisir accru. Le revenu universel aura été mis en place. L'essentiel de la production de biens se fera dans des usines automatisées et par des robots.

    Le système éducatif se fera surtout devant des écrans avec de nouveaux moyens de transmission du savoir et de l'information. Mais attention à la perte de contact avec le monde réel.

    Gouvernance mondiale

    Nous serons observés en permanence par les réseaux numériques. Cette transparence totale risque de mener à une gouvernance totalitaire difficile à supporter.

    Sans qu'il y ait un gouvernement mondial, la place de l'ONU sera valorisée pour mieux résoudre les conflits.

    A contrario, d'autres pensent que le monde sera aux mains d'une minorité ayant tous les outils pour tout contrôler.

    L'exploitation et l'utilisation des ressources feront l'objet d'une gestion commune au niveau mondial.

    Il y aura une seule monnaie mondiale.

    L'Union Européenne sera devenue une fédération plus égalitaire.

    Science et technologies

    Il n'a pas été question de possibles avancées scientifiques fondamentales, par contre la mise au point de diverses technologies utiles a été brièvement évoquée (voir les autres paragraphes)

    La prévision de séismes et des éruptions sera devenue performante.

    L'Internet du futur fera que nous serons tous connectés en permanence, 24h sur 24.

    Les robots et l'intelligence artificielle existeront pour nous aider, pas pour nous détruire.

    Quelques avancées citées : développement des imprimantes 3D, des nanotechnologies pour de nombreuses applications en médecine, électrochimie, matériaux, chimie hors pétrole

     

    - o0o -

     

    Méthodologie proposée pour le débat : « Le monde en 2100 »

     

    1.            Dire quels sont les événements majeurs qui auront eu lieu, brutaux ou progressifs.  Quels sont les sujets essentiels ou prioritaires à examiner.

    2.            On ne s'exprime que sur ce qui vous paraît important.

    3.            Prendre parti sur les questions essentielles. Pas de « il pourrait », mais « il y aura ».

    4.            Si on n'a pas d'idée sur une question, on ne dit rien. Choisir au hasard n'apporte rien, démontrer est illusoire, il faut juste avoir une conviction, même sans pouvoir dire pourquoi.

    5.            Essayer de maintenir une certaine cohérence à partir des hypothèses de fond qu'on a énoncées. Raisonnement du type : « Si » → « alors ». Exemple : si la démographie a explosé, alors quelles conséquences en ont résulté ?

    6.            Laisser aller son imagination, tout en respectant la cohérence

    7.            La technologie n'est importante que si elle a des impacts majeurs sur la société humaine. Oublier les gadgets.

     

    Compte-rendu rédigé par J.J.Vollmer

     


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  •                  Compte-rendu du débat du 13 Janvier  2018.

                     Croissance ou décroissance, telle est la question.

     

     

     P.I.B. et croissance.

     

     Le Produit intérieur brut , ou plutôt le P.I.B. par personne (lié donc à la démographie) est une mesure convenable de la croissance (terme qui date d’Adam Smith en 1780), bien qu’il y ait des activités cachées (trafics, bit-coin) ; cependant, il faut remarquer que se casser une jambe ou mettre sa voiture au fossé font augmenter le PIB, car cela crée du travail. Pour les gouvernants, la croissance est une nécessité, car si la croissance est inférieure à 1 ou 2%, le chômage augmente. Dans ces conditions, on ne voit pas un gouvernement se déclarer pour la « décroissance », notamment pour ce qui est des pays émergents, qui n’ont pas encore goûté au confort occidental. En Chine, la croissance à deux chiffres a transformé les classes pauvres en classes moyennes. 

     

    Remarque : Le PIB par habitant ne mesure pas la richesse de la population : les inégalités sont également à considérer !

     

     Le P.I.B., s’il est lié à la consommation de ressources naturelles, contient aussi une bonne part de richesses qui n’en dépendent pas, ce qu’on appelle le tertiaire, ou même qui diminuent cette consommation : télétravail, covoiturage, recyclage (un million de voitures sont recyclées chaque année en France) etc…

     

    Remarque importante : on ne peut parler de croissance qu’en temps de paix. Pourtant, pendant les guerres, un certain « plein emploi »  est de rigueur. De plus, les destructions de la guerre permettent par la suite une reconstruction favorable au P.I.B.

     

    Question : le travail salarié a-t-il un avenir ? Ne vaudrait-il pas mieux organiser dès à présent le revenu universel de base ?

     

    Une utopie : ne pourrait-on remplacer la croissance économique par le croissance relationnelle, incluant l’éducation, la santé, la communication, la culture (Jacques Généreux).?

     

     Interventionnisme, ou pas ?

     

     L’Etat a-t-il un rôle à jouer pour favoriser la croissance ? Dans les pays communistes, l’interventionnisme de l’Etat a certes éliminé le chômage, on a même vu des machines agricoles mises au rebut dans des hangars pour que les travaux des champs restent faits à la main, ce qui évitait le chômage ! Ce système a tué la créativité qui elle-même est à l’origine de la croissance ( nous ne sommes plus au temps du pillage des colonies !). En effet, ce sont les innovations qui tirent le croissance, et il a été dit qu’il n’y aurait eu que peu d’innovations depuis cinquante ans (point contesté), d’où peu de croissance, en tous cas peu d’emplois supplémentaires.

     

    Cependant,  l’économie de  marché suffit-elle ? Le système économique mondialisé actuel n’est as forcément le bon : il génère beaucoup de pollution , il pille les ressources naturelles, il est imposé par des multinationales . Ne vaudrait-il pas mieux  de s’inspirer de pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud, où, par exemple on apprend aux femmes à produire des panneaux solaires ?

     

     Les ressources naturelles.

     

     Peut-on envisager un tarissement de l’offre d’énergies fossiles ? Selon certains, c’est une crainte dépassée, car on a trouvé de nouveaux puits de pétrole, et le gaz de schiste est maintenant exploité. Pour d’autres, on est bien au moment ou on a extrait la moitié des ressources pétrolières mondiales, et il faudrait sortir rapidement du déni de cette vérité : les ressources fossiles seront bientôt épuisées, et si ce n’est pas dans trante ans, ce sera dans cinquante.. Il est certain que la consommation mondiale augmente rapidement, les vols de tourisme pour retraités aussi, mais ce n’est pas une preuve que les ressources sont infinies.

     

     A ce propos, ne serait-t-il pas utile de réduire d’un facteur 2 le chauffage urbain, qui mange une bonne partie de nos ressources naturelles. Pour cela, il suffirait de limiter la température dans les lieux publics à, par exemple, 17 degrés (cela  à suscité beaucoup de réactions dans la salle). Il ne faut pas attendre la bonne volonté des citoyens, leur sens moral, cela ne marche pas. Il faut soit augmenter le prix de l’énergie, ce qui est trop dur pour les pauvres, soit contraindre par la loi.

     

    Il est à souhaiter que la communauté internationale, et pour commencer, l’Union Européenne, prenne de plus en plus d’importance pour la régulation de la consommation de ressources naturelles, car un effort isolé dans un pays ne sert à rien. Le modèle mondialisé , basé sur la seule économie de marché, semblerait de ce point de vue défaillant.

     

    Autres importances de la limitation de la consommation d’énergies fossiles : le réchauffement climatique, dont on prévoit qu’il sera au minimum de deux degrés en un siècle, mais sans doute bien plus ; et les atteintes à la biodiversité.

     

     A qui profite la croissance ?

     

     

    Il ne suffit pas d’avoir de la croissance, il faut aussi qu’elle profite au plus grand nombre. Une personne qui revient du Sénégal, a pu constater qu’on voit en effet pousser partout des immeubles, cependant les jeunes ne trouvent toujours pas de travail, et les capitaux entrants sont moindres que les capitaux sortants, preuve que cette croissance profite surtout à l’étranger.

     

     Pollution et voiture électrique.

     

     Il a été beaucoup question de la voiture électrique, réputée non polluante. Cependant, si elle ne pollue pas localement, elle pollue globalement sans doute autant qu’une voiture thermique, car il a fallu produire l’électricité dans des centrales qui, elles, polluent (même dans le cas des centrales nucléaires, car les déchets polluent eux aussi, bien qu’ils ne produisent pas de gaz carbonique).

     

    De plus, la voiture électrique utilise, pour le moment des batteries au Lithium, denrée assez rare.

     

    Des efforts sont faits par les constructeurs d’automobiles pour limiter l’emploi de « terres rares », dont les plus grands gisements se trouvent en Chine,  qui sont difficilement recyclables ; emploi de bobinages plutôt que d’aimants permanents, emploi dans le futur de nanotechnologies….

     

     Une voiture électrique d’ailleurs polluerait plus en Allemagne qu’en France, car l’électricité est produite là-bas avec du charbon ; c’est oublier que les réseaux électriques Européens sont interconnectés, et donc que l’électricité Française vient aussi, pour partie, du charbon.

     

    Le citoyen, dans ces conditions a du mal à se faire une opinion sur ce qu’il doit acheter comme voiture. Il y a quelques années, le Diesel était plus écologique que l’essence. Et maintenant, c’est l’inverse. Qui croire ?

     

    Autre pollution : les déchets.

     

     Croissance et démographie.

     

     Le nombre d’humains a plus que doublé en un siècle . Dans certains pays, comme l’Egypte, il a même quadruplé. Dans ces conditions, il ne peut y avoir de croissance mondiale, les frais de crèches, d’hôpitaux, d’école deviennent exorbitants. Certes un humain dépense 100 ou 1000 fois moins d’énergie pour maintenir son corps à 37° qu’une voiture pour circuler, mais l’augmentation du nombre d’humains accroît proportionnellement le nombre de voitures !

     

     

     

     

     

     

     


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