• Réfléchir par soi-même

    Nous sommes en permanence assaillis par des messages de toute sorte dont le but est de nous dire comment nous devons penser ou agir :

    • ceux des parents, dont le comportement, bon ou mauvais, a toujours une influence très importante sur celui des enfants, qui nous imprègne en profondeur dès le début de la vie ;
    • celui de l’école, où la personnalité des professeurs, comme celle des parents, influence beaucoup les jeunes, et où la manière de présenter certaines matières (histoire, français, philosophie) change beaucoup la manière dont nous pouvons percevoir les choses ;
    • ceux de notre entourage, où se trouvent toujours des personnes ayant une forte personnalité, et qui, par conséquent, savent vous faire partager leur manière de penser, et peuvent vous entraîner dans des actions que seuls vous ne feriez jamais ;
    • les informations des medias (journaux, radio, télévision), qui nous présentent les événements quotidiens et ce qui se passe dans le monde d’une façon toujours raccourcie, incomplète, avec des titres accrocheurs, et parfois de manière biaisée ou fausse ;
    • la publicité, pour nous faire acheter les produits que les fabricants veulent nous vendre, même si on n’en a pas forcément besoin ;
    • les films et les séries télévisées, qui nous poussent à imiter ou copier inconsciemment les manières de faire et de vivre qu’on y voit (par exemple, dans les séries américaines, les gens sont toujours en train de boire ou de manger quelque chose, de dire qu’ils sont désolés, de faire des plaisanteries vaseuses, etc) ;

    Bref, à toutes les époques de notre vie, nous sommes entourés de messages divers, de toute provenance, et alors il y a plusieurs manières de les assimiler :

    • quand on est enfant, les parents et l’école devraient d’abord nous apprendre à réfléchir par nous-mêmes, à forger notre esprit critique, à acquérir un système de valeurs, et non à nous emplir l’esprit de connaissances trop étendues ;
    • si on est paresseux, ou influençable, on se borne à croire tout ce qu’on nous dit sans trop se poser de questions, et on peut se retrouver dans la situation d’avoir des opinions différentes à des moments différents : on a alors une mentalité de « suiveur », on est d’accord avec ce que dit ou pense la majorité, ou avec celui qui parle le plus fort ou le dernier, on ne réfléchit pas au fond des choses : en fait, on n’a pas de jugement personnel, et par conséquent pas de personnalité propre ;
    • à l’inverse, on peut avoir une forte personnalité, et exprimer des opinions que les autres vont se mettre à partager. Si on se contente alors d’idées simplistes ou fausses, ou de la simple affirmation égoïste de sa personnalité, on va entraîner derrière soi, sur des fausses routes, des personnes plus faibles que soi : c’est le cas des meneurs, des gourous et des chefs de bandes ;
    • on peut aussi avoir réfléchi à un sujet donné, et avoir une opinion personnelle, mais sans avoir le courage de l’exprimer si cela diffère de l’opinion commune, pour ne pas se différencier du groupe auquel on appartient : penser différemment est souvent difficile car cela peut conduire à nous mettre en marge, voire nous exclure et nous conduire vers la solitude.

    Pour réfléchir par soi-même de la meilleure façon qui soit, il faut donc faire preuve  « d’esprit critique ». Cela ne veut pas dire qu’il faut critiquer de manière négative tout ce qu’on voit ou qu’on entend, ni qu’il faut rejeter tout ce qui ne vient pas de soi uniquement, mais qu’il faut, à chaque fois qu’on a un doute ou que se présente un problème nouveau ou important, se mettre à réfléchir, se poser des questions à soi-même en utilisant les ressources de son cerveau et de son expérience propre, se renseigner auprès de diverses sources, questionner les autres en demandant à ceux qui ont des avis différents de dire pourquoi ils pensent comme cela, et ensuite comparer et se faire sa propre idée. Il est vrai que cela demande un certain effort, que ce n’est pas forcément immédiat, que cela peut conduire à entrer en conflit avec des personnes qui n’aiment pas qu’on pense ou qu’on agisse autrement qu’eux-mêmes le font.

    Réfléchir par soi-même, c’est donc d’abord avoir le courage de se poser des questions à chaque fois qu’on a un doute, même si cela est parfois difficile, et essayer de se forger une opinion personnelle en s’appuyant sur des arguments sérieux, auxquels on a réfléchi, et sur des valeurs auxquelles on tient. Il faut toujours rejeter, autant qu’on le peut, la facilité qui nous pousse à nous abriter derrière les autres, derrière les idées toutes faites, et remettre en question en permanence les phrases convenues telles que : « on ne va pas se prendre la tête » ou « à la télé ils ont dit que… » ou encore « C’est Tartempion qui l’a dit, donc c’est sûrement vrai », « Tout le monde sait bien que… », etc.

     

    Comment développer son esprit critique ?

    • Se demander et demander toujours « pourquoi ?»
    • Etre curieux et ne pas avoir peur de demander aux autres
    • Ne pas hésiter à poser des questions si on ne comprend pas, même si tout le monde a l’air de savoir et prend l’air entendu, car beaucoup font semblant et sont contents que quelqu’un ose poser une question qu’eux-mêmes n’osent pas poser
    • Il faut résister au conformisme dans tous les domaines : idées toutes faites, opinion générale sur un sujet donné, mode, habitudes de consommation, « politiquement correct », etc
    • Résister à la facilité de « faire comme tout le monde »
    • Eviter de généraliser trop vite des cas particuliers, surtout ceux issus de son expérience propre.
    • Savoir prendre du recul, s’arrêter un moment pour réfléchir avant d’agir, ne pas se laisser entraîner à agir sans réfléchir, dans la fougue de la jeunesse, ne pas juger un acte sur la simple apparence
    • Essayer toujours de justifier ses opinions par des arguments : je pense ceci parce que ceci et cela, pour telles raisons. Donner ces raisons. Une opinion argumentée est toujours beaucoup plus solide et convaincante qu’une opinion qui ne l’est pas.
    • Faire preuve de bon sens, chercher ce qui est simple avant ce qui est compliqué

     

    Qui dit quoi à qui ?

    Qui ? Quoi ? Comment ? Où ? Avec qui ? Pourquoi ?