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La connaissance et le savoir
La Connaissance et le savoir
Rappelez-vous de la première séance, à la naissance bébé ne connaît pratiquement rien mais l'être humain a tout ce qu'il faut pour apprendre, ceci durant toute sa vie s'il le désire. La dernière fois, nous avons vu que les choses inconnues le restent tant que la conscience ne les transforme pas en choses connues. Au niveau de cette connaissance deux mondes sont à découvrir dont les approches sont totalement différentes : le monde extérieur qui nous est donné. En effet, il faut savoir que l'être humain, dès qu'il est éveillé, est porté instinctivement à penser aux choses du monde extérieur parce qu'il y est relié en permanence par ses cinq sens et son affectivité. De plus, la société dans laquelle nous vivons va dans le même sens en favorisant la recherche des plaisirs faciles et des biens matériels ; le monde intérieur qu'il faut aller chercher dans les profondeurs de l'esprit.
Le monde intérieur
Ce monde fait partie intégrante de l'esprit humain, il n'est pas perçu par les cinq sens mais par la sensibilité qui transmet à la conscience des impressions et des sensations. Ce monde est immatériel (qui n'est pas formé de matière) et incorporel ( qui n'a pas de corps). Il contient les données de notre caractère (qualités et défauts engendrant les manières habituelles de sentir, de ressentir et de réagir, les comportements, la manière d'être morale...) et de notre personnalité (ce qu'a fait de nous la société mais surtout ce qu'ont fait de nous nos parents, puis tous ceux qui ont participé à notre éducation). Notre monde intérieur renferme le principe pensant qui est le facteur principal de l'élaboration de nos pensées, la sensibilité, la vie affective, la vie psychique et la vie intellectuelle. Ce monde est le domaine de la psychologie et de la philosophie...
Dans le monde intérieur il existe aussi, au plus profond de soi, une conscience centrale (terme de Jung) qui renferme, entre autre, les signes distinctifs de l'espèce et les propriétés communes à tous les êtres humains qui font que l'homme est homme : exemple : la conscience et le langage si développés chez l'homme, la capacité de transmettre les connaissances acquises...).
Le monde extérieur
Le monde extérieur est constitué de tout ce qui est extérieur à notre esprit. Celui-ci se compose des objets inanimés (les corps célestes, les roches et les mers de notre terre, les productions des hommes), du vivant (les plantes et les animaux), des autres hommes et enfin de notre corps physique et de notre cerveau en tant qu'organe. Notre esprit est en relation avec ce monde grâce à nos cinq sens, à notre affectivité et notre sensibilité. Ces choses captent les informations émises par le monde extérieur sous forme d'impressions et de sensations pour la sensibilité, de perceptions pour les sens, d'affects, d'émotion et de sentiments pour l'affectivité. (Les affects sont des couples de mots de sens opposés comme plaisir et douleur (pas physique), agréable et désagréable, tension et détente, bien-être et mal-être ...). Ce monde est observable grâce à nos cinq sens, en particulier par la vue, souvent aidée par des instruments d'observation (microscope, télescope...), par des instruments de mesure (le pied à coulisse, la balance...), et pour les êtres humains par des instruments spécifiques (stéthoscope, scanner, échographe...). Ce monde est du domaine des sciences et de la médecine. Les sciences et la médecine font avant tout appel à la conscience réfléchie et à l'intelligence pour appliquer les connaissances à la pratique des métiers et pour découvrir ce que nous ignorons encore de ce monde extérieur.
LA CONNAISSANCE
La connaissance représente tout ce qu'on sait sur ces deux mondes pour l'avoir appris. Elle dépend, pour le monde extérieur des consciences spontanée et réfléchie, pour le monde intérieur des consciences réfléchie et réflexive. Il existe quatre types de connaissance : la connaissance simple, acquise généralement par la conscience spontanée (importante car elle fait découvrir des mondes qu'on ignore) ; la connaissance approfondie, celle qu'on enrichit par un travail de réflexion et d'étude ; la connaissance qui mène au savoir expliquée ci-dessous et, enfin, la connaissance qui se transforme en culture et que nous étudierons à la dernière séance. La prise de conscience d'une chose se transforme en pensée dès qu'on peut la désigner par un mot. Mais avant de se concrétiser par ce mot la pensée est précédée par une sensation préconsciente de sa signification. Cette sensation, commune à tous les hommes qui veulent dire la même chose, va s'exprimer dans le langage du sujet en accédant à la conscience [ex. : quand on dit qu'une place est grande (on a d'abord la sensation de la grandeur de cette place et le mot grand vient concrétiser la sensation qui se transforme alors en pensée), (ex. : grand se dit groβ en allemand et large en anglais)]. Avec l'habitude la sensation est instantanément remplacée par le mot. Il faut dire que les pensées sont immatérielles et incorporelles, qu'elles se concrétisent par des signes conventionnels vocaux (la parole) et graphiques (l'écriture). Le langage, création des êtres humains, permet à ceux-ci de communiquer entre eux, oralement ou par écrit, de mémoriser la connaissance, mais aussi de communiquer avec soi-même et d'agir sur soi. On en déduit rapidement qu'une pensée claire et précise facilite grandement la communication mais elle est aussi le meilleur moyen d'agir sur soi.
LE SAVOIR
La différence entre les verbes connaître et savoir est la suivante : connaître une chose c'est avoir une idée de ce qu'elle est, c'est pouvoir en parler. Savoir une chose c'est pouvoir utiliser ses connaissances en les mettant en pratique manuellement (broder...) ou intellectuellement (écrire une poésie...). Le savoir exige un ensemble de connaissances approfondies, intellectuelles et/ou manuelles, organisés en système cohérent, tout ceci lié par un but commun (exercer un métier, profiter d'un loisir (le jeu de boules...) ou vivre une passion (jouer d'un instrument de musique...). C'est le sujet, souvent aidé par une personne détenant déjà ce savoir, qui pilote l'organisation de toutes ces connaissances par un travail suivi de l'esprit. Avant de maîtriser correctement ce savoir il faut passer par un stade d'apprentissage obligatoire fait d'expérimentations puis de répétitions d'exercices. Cela permet d'acquérir des habitudes qui libèrent l'attention. Celle-ci est alors utilisée pour se consacrer aux adaptations de ce savoir à chaque cas particulier rencontré lors de l'exécution des tâches. Un exemple pour conclure : quand on apprend un métier ce sont de nombreuses prises de conscience successives qui permettent d'apprendre les gestes, les mécanismes de pensée et le vocabulaire indispensables à la pratique de celui-ci.
Le savoir faire étant le résultat de cette pratique, donne au sujet l'habileté pour réussir ce qu'il entreprend, l'expérience et la compétence dans l'exercice de ses activités qu'elles soient manuelles, intellectuelles ou artistiques.
Chercher à être toujours plus conscient, à connaître toujours plus, vous conduira à mener de mieux en mieux votre vie au lieu de la subir.