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Le développement durable
Le Développement Durable : quelles actions pour le réussir ?
A ) La situation en 2008
1 ) Définitions et bref historique:
Dans les années 1970, l'Ecologie (le respect intelligent de la Nature) devient progressivement un thème grand public.
En 1972, le Club de Rome alerte sur les risques de pénuries si la croissance matérielle continue ainsi.
En 1987, l'ONU définit le Développement Durable (DD) comme devant répondre « aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». On peut dire aussi que « nous avons la Terre en prêt et nous devons la transmettre en bon état à nos enfants ».
En 1992, le sommet de Rio de Janeiro organise le DD autour des 3 axes majeurs: Environnement, Social et Economie
En 1997, le sommet de Kyoto propose de réduire les gaz à effet de serre (le principal est le CO²) à l'origine du réchauffement climatique d'au moins 5% sur la période 2008-2012
En 2002 à Johannesburg, l'accent est mis sur la Biodiversité (respect de chacune des espèces de plantes et d'animaux) et sur l'aide aux pays les plus pauvres.
En 2007 à Bali, le consensus sur la nécessité de réduire les émissions de CO² s'est enfin amélioré et un fond d'aide aux pays démunis a été créé.
2) Les principaux risques qui motivent cette prise de conscience, au moins dans les pays « riches »:
a) Risques économiques:
La croissance mondiale, exceptionnelle depuis 10 ans, a accentué les risques déjà révélés auparavant en augmentant régulièrement la demande de biens et de services (transports de toutes natures, bâtiments, produits de consommation)
De ce fait, notre Planète, notre Terre, donne des signes plus visibles d'épuisements des ressources naturelles.
Le principal signal est le risque avéré de l'épuisement des ressources de pétrole qui fournit une bonne partie de l'énergie, en particulier dans les transports et le chauffage. Il sert aussi de base à la pétrochimie qui fournit beaucoup de produits chimiques à l'industrie. Au delà, le gaz, le charbon, l'uranium seront concernés. Il en résulte une forte augmentation du coût de l'énergie en général, dont la valeur emblématique est le prix du baril (159 l) de pétrole qui parfois dépasse les 100 dollars.
Moins connue est l'augmentation du prix des matières premières minérales (minerais de fer, cuivre, nickel,...) suite à la forte croissance des besoins en particulier dans les pays émergents (Chine, Inde,...) pour s'équiper, se développer en interne et exporter vers les pays occidentaux.
Après quelques signaux d'alerte (renchérissement du blé donc du pain, du lait,...), le prix des matières alimentaires vient de beaucoup augmenter ce qui touche notre pouvoir d'achat. Ce phénomène mondial est encore plus grave pour les pays moins développés. Les causes en sont multiples: variations annuelles des récoltes mais surtout accroissement constant des besoins pour accompagner l'augmentation de la population mondiale et de son niveau de vie, et pour fournir des biocarburants.
L'eau commence aussi à manquer localement en quantité suite aux gaspillages, aux prélèvements agricoles et industriels et en qualité suite à la pollution locale. Tout cela crée des besoins de coûteuses stations de traitement des eaux ou de dessalement de l'eau de mer.
Toutes ces pénuries relatives se traduisent par des augmentations de prix susceptibles de perturber gravement les équilibres sociaux en particulier dans les pays pauvres. Elles engendrent aussi des réflexes vertueux pour les surmonter : recherche de nouveaux gisements et procédés, et incitation forte à l'économie d'énergie et de matériaux et à la frugalité pour les Industriels et les Individus.
b) Risques sociaux:
En dépit de la croissance mondiale, l'écart de revenu entre les pays riches et les pays les plus pauvres a tendance à se creuser et le chômage est trop élevé dans beaucoup de pays. Les flux migratoires Sud/Nord qui sont un révélateur de ces déséquilibres, ont tendance à augmenter.
L'accroissement durable du prix de l'énergie, les fluctuations à la hausse des denrées alimentaires, les tensions sur l'eau, l'espace habitable et cultivable peuvent déstabiliser des populations et même créer des guerres entre ethnies ou nations.
c) Risques environnementaux:
Ce sont les plus nouveaux et probablement les plus graves car ils peuvent avoir des conséquences dramatiques pour une partie du monde.
Tout d'abord, la pollution, phénomène en général 'local', s'accroît dans la plupart des pays bien que des efforts importants soient faits dans les pays riches surtout : pollution de l'air par les fumées des usines, des chauffages, des moyens de transports et pollution de l'eau et des sols par les pesticides, les excès d'engrais, les déchets et les égouts s'ils sont mal traités. Le résultat, lié aussi au manque d'hygiène, en est des problèmes de Santé pour les populations locales et en particulier les enfants.
Ensuite, la réduction de la Biodiversité met en cause le patrimoine génétique de la Planète par la disparition effective ou prévisible de certaines espèces animales ou végétales. Les causes principales en sont leur surexploitation par la pêche, la réduction de leur habitat naturel au profit des cultures vivrières, la pollution, les trafics, la chasse ou le braconnage excessifs,... En plus de l'échec de notre rôle de conservateur de la Nature, le risque est de se priver de ressources vivrières ou génétiques pour traiter les maladies, les besoins en nouvelles variétés végétales,....
Enfin, le principal risque reconnu est aujourd'hui le réchauffement climatique (1*). Il est lié à l'augmentation des gaz à effet de serre (GES), en particulier du banal CO², gaz inoffensif en général, largement utilisé dans l'industrie par exemple dans les sodas mais dont l'accumulation dans l'atmosphère a pour effet de provoquer une élévation de la température moyenne de la Planète. Cette augmentation récente est due pour l'essentiel à l'activité de l'Homme. Pour produire de l'énergie et ainsi réduire sa peine, il a commencé au XIX ème siècle à brûler des carburants fossiles (charbon, pétrole, gaz,...) ce qui produit du CO². Sa croissance ne s’arrête pas car leur consommation n'a fait que croître depuis lors pour alimenter le développement social et la croissance mondiale.
Ce réchauffement climatique s'est traduit entre autre par une augmentation de la température moyenne de 0,7° depuis 100 ans (hivers plus doux souvent sans neige en plaine, fonte des glaciers, Nature en avance, arrivée de nouveaux insectes,...) et la montée des eaux des océans (fonte des glaciers du Groenland et antarctiques).
Compte tenu de l'inertie des systèmes en jeu, cette augmentation va se poursuivre en créant des problèmes de plus en plus graves : montée des eaux réduisant les terres côtières cultivables ou habitables, réchauffement du climat pouvant induire de nouvelles zones désertiques par réduction des pluies, déplacement vers les pôles ou extinction d'espèces végétales ou animales incapables de s'adapter, ...
Si nous ne faisons rien au niveau planétaire et local contre ce nouveau risque qui pourrait entraîner une élévation de la température moyenne estimée en 2050/2100 entre 2° et 6° selon les sources, la situation mondiale déjà compliquée du fait des risques précédents va devoir faire face en plus à un risque vital pour certaines populations de zones côtières ou désertiques (on parle déjà de « réfugiés climatiques »).
Certains y voient même un risque pour l'Humanité elle-même ! (Ceci me paraît excessif)
3) Le contexte mondial :
Avant de passer à la recherche de solutions favorables au DD, il faut réaliser qu'elles sont à mettre en oeuvre dans un contexte de population mondiale croissante et d'augmentation rapide de la richesse mondiale en particulier en Chine, Inde, Brésil,Russie, Moyen-Orient. Ceci complique le contexte !
a) Evolution démographique:
De 6,5 milliards aujourd'hui, l'Humanité devrait se stabiliser autour de 9 milliards vers 2050, mais des experts disent plus de 10 ou moins de 7 selon leurs visions (2*).
De toute façon, il faudra donc nourrir nettement plus (et mieux voir §b) d'individus à partir d’espaces cultivables, irrigables non extensibles à l'infini, voir déjà saturés localement. Il faudra aussi prendre en compte un besoin supplémentaire de cultures énergétiques de substitution au pétrole, en conflit potentiel avec le besoin de cultures vivrières.
b) Développement économique et social des pays émergents ou pauvres.
Leur développement légitime crée des besoins supplémentaires en ressources (énergie, matières premières, nourriture,) et en transfert de travail (délocalisation) ou de technologies. Il est nécessaire pour des raisons éthiques, et aussi pour éviter l'exode vers les pays riches et stabiliser les populations (équilibre Nord/Sud). La Chine et l'Inde sont les symboles de cette extension rapide du développement qui permet à de plus en plus de monde de vivre plus sainement et confortablement.
Pour beaucoup de pays, cette évolution n'est que le rattrapage par rapport aux riches occidentaux d'inégalités issues de l'Histoire.
Le modèle actuel de croissance des pays en développement rapide (Chine,Inde, Brésil, Russie, M-O...) consiste peu ou prou à reproduire notre mode de vie que l'on sait trop consommateur de matières premières minérales, animales et végétales, d'énergies fossiles et trop producteur de pollution. La situation environnementale risque donc de se dégrader encore si rien n'est changé. En effet, l'« empreinte écologique » (la surface que devrait avoir la Terre pour rester en bon état si tous ses habitants avait ce mode de vie) d'un Américain est de 5, d'un Européen de 3, d'un Chinois de 0,9 et d'un Africain de 0,4.Notre mode de vie ne peut donc être généralisé en l'état.
Ainsi la Chine est devenue en 2007 le pays le plus producteur de CO² et l'un des plus pollués au monde bien que son niveau de vie moyen reste très inférieur au nôtre.
4) Vers des solutions !
Dans l'ordre des risques, il est généralement reconnu que le plus urgent et difficile à traiter, et le plus lourd de conséquences graves voir irréversibles est le réchauffement climatique (1*). La réduction des GES et principalement du CO² va donc piloter l'ensemble des actions sur l'énergie.
Ensuite vient la pollution et l'épuisement des ressources naturelles. La qualité des progrès sociaux dépendra en bonne partie des résultats d'ensemble!
L'Economie, la Science, la Technologie sont des leviers importants du succès.
Néanmoins l'action principale est l'action politique qui doit définir les objectifs de chacun de façon cohérente et piloter l'atteinte des résultats d'abord au niveau planétaire, mondial (ONU ) puis par plaques continentales (Europe,...), états (USA, France , Bengladesh,...),.... , communes et pour finir le simple Citoyen.
B ) Les voies de solutions
1) Actions environnementales : elles sont structurantes !
a) La Maîtrise du réchauffement climatique :
Représentatif de la majorité du monde scientifique, le GIEC (3*) affirme que pour espérer le limiter à 2°, il faut diviser par 2 d'ici 2050 la production de CO² dans un monde qui consommerait 2 fois plus d'énergie qu'aujourd'hui si on continuait les tendances actuelles! D'où le facteur 4 souvent cité.
Au niveau planétaire, cela demande techniquement une réduction drastique de la consommation d'énergies fossiles et la séquestration d'une partie des émissions de CO². Pour compenser, il faut développer agressivement toutes les énergies alternatives (nucléaires (4*), hydrauliques, éoliennes, géothermiques, maritimes, photovoltaïques, biomasse,...). Comme le pétrole risque de manquer, cette demande est heureusement cohérente avec la recherche de la réduction de la consommation de pétrole et la recherche de produits de substitution (biocarburants).
En fait, il faut aller vers une société économe en énergie, moins gaspilleuse sans tomber dans l'immobilisme ou le retour en arrière. On dit qu'il faut améliorer l' « efficacité énergétique » de nos sociétés.
Pour inciter donc l'Industrie, l'Agriculture et les Consommateurs à produire moins de CO², au niveau mondial, des TAXES sur les émissions de CO² sont ou vont être mises en place, donc en particulier sur l'essence, le gaz,... à l'image de celle sur les billets d'avions. Cette réduction de pouvoir d'achat est le prix à payer pour informer chacun des contraintes du DD et l'amener à cotiser équitablement aux solutions car cet argent servira à développer des alternatives ou à aider les pays pauvres. C'est une incitation pour chacun de nous à modifier notre mode de vie trop consommateur d'énergie dans l'habitat, les transports,... .
Une façon complémentaire de lutter contre les GES est de maintenir les surfaces de forêt actuelles qui absorbent le CO² (puits de carbone) et préservent la biodiversité. Mais les contraintes locales du développement social demandent des surfaces cultivables accrues pour les besoins locaux ou pour l'exportation, créant des situations conflictuelles menaçant en particulier les forêts équatoriales.
b) La maîtrise puis la réduction de la Pollution, le maintien des ressources en Eau :
Pour maintenir notre environnement proche en bon état, de plus en plus d'efforts sont faits dans les pays riches sur le principe « POLLUEUR= PAYEUR». Ceci concerne aussi bien l'Industrie (pollutions dues à la fabrication et à l'exploitation des produits) que l'Agriculture (pesticides, arrosages intensifs,...) et le Citoyen (habitudes de consommation et traitement de ses déchets).
Dans ces 2 actions a et b, les gouvernements mondiaux et locaux ont le devoir de fixer des objectifs cohérents, de les diffuser dans leurs Sociétés, de former Industriels et Citoyens pour les conduire vers des Sociétés plus frugales, plus respectueuses de la Nature. Ceci permettra de comprendre et d'accepter les taxes incitatives ou les contraintes (directive REACH 5*) pouvant entraîner des surcoûts. Il faut savoir aussi que certains de ces efforts peuvent être nuisibles à l'industrie des pays qui les mettent en oeuvre seuls en augmentant leurs coûts de production et entraîner de fait des délocalisations vers des pays moins vertueux.
2) Actions Sociales Nord / Sud
Pour réduire de façon aussi importante leur empreinte environnementale, les pays riches devront en interne gérer de fortes évolutions de modes de vie en tenant compte de leurs objectifs sociaux locaux (réduction des inégalités, maintien/élévation d'un « nouveau » niveau de vie) et en surmontant les rigidités naturelles de leurs sociétés.
Ceci ne doit pas se faire en vase clôt mais avec les pays pauvres : il faut en profiter pour améliorer l'équilibre Nord/ Sud.
Cela implique des transferts de technologies et d'activités, et une juste rétribution de leurs matières premières et productions dans un commerce plus équitable. C'est une remise en cause d'avantages acquis. Il ne faut pas que le Sud devienne la poubelle du Nord ce qui a 2 effets nocifs : polluer le Sud et diminuer l'emploi au Nord. Il faut aussi que le Sud comprenne que copier tel que le Nord actuel n'est pas un objectif de progrès durable car cela accroîtrait encore les problèmes environnementaux !
Cette mise à niveau progressive du Sud implique une aide du Nord (un transfert de richesse) et une gouvernance politique du Sud améliorée (démocratisation, dé-corruption, dé-idéologisation, éducation, formation, ...).
3 ) Actions Economiques et Industrielles
Face à ces fortes évolutions ou contraintes sociales et environnementales en cours et à venir, l'Economie et l'Industrie (la Science, la Technologie, la Production de biens et de services) sont des leviers, des atouts naturels pour réussir le Développement Durable ! De mon point de vue, les changements à faire, aussi importants et même difficiles qu'ils apparaissent, sont de l'ordre de ceux qu'ont fait les sociétés occidentales sous nos yeux depuis 60 ans grâce au progrès industriel et en dépit d'une faible coordination.
Le rapport Stern a même montré que la prise en compte immédiate du DD était rentable financièrement pour l'Humanité.
Reste donc à le faire !
Si les gouvernements arrivent à fixer des objectifs cohérents, intelligents, durables au sens du DD et de la pérennité industrielle, on peut penser que le « Miracle » se reproduira, et avec moins de peines, grâce aux bonnes initiatives industrielles mondialisées.
Pour les pays techniquement avancés, il s'agit de déployer leurs capacités financières, de recherches et d'initiatives vers des technologies « douces » , à faible contenu énergétique dans leur production (matières premières, transports, ) et leur utilisation par un consommateur plus éduqué, plus responsable et conscient du DD.
Quelques exemples de domaines où il faut dynamiser fortement la recherche publique et privée pour préparer les solutions industrielles: toutes les énergies alternatives, les techniques de construction d'habitat vers la passivité énergétique voire la neutralité environnementale, les technologies agricoles, alimentaires et de la biomasse , l'économie d'énergie dans les transports et partout , les alternatives aux transports actuels, les bio ou nano technologies, les technologies de l'information et de la communication, le recyclage,... .
Voilà un champ immense d'innovations, d'activités et donc d'emplois, ce qui n'ira sûrement pas sans prises de risques ou même d'échecs, mais le résultat global sera là !
4 ) Les Actions du simple Citoyen : nous-mêmes !
a) Où allons- nous ?
Même difficile, la situation est donc loin d'être perdue si l'Humanité agit de façon plus coordonnée et efficace !
Aujourd'hui, s’il est facile de dire que la croissance actuelle ne peut continuer telle que, il est difficile de prédire les
évolutions nécessaires au niveau du Citoyen : probablement une certaine frugalité pour réduire les gaspillages, l'apparition de nouveaux biens et services plus respectueux de la Nature, une solidarité locale accrue et aussi l'apparition de nouvelles taxes (directes ou amenant une élévation des prix industriels) et contraintes écologiques.
Finalement une sorte de nouveau mode de vie à inventer !
Les solutions d'un tel problème étant pour l'essentiel de nature politique au niveau mondial, européen, national, local, il appartient au Citoyen de s'informer et de choisir des élus intégrant correctement le souci du Développement Durable dans leurs vastes programmes.
Mais son action ne doit pas s'arrêter là pour autant !
Il peut sembler paradoxal d'impliquer directement le simple Citoyen dans le traitement d'un problème aussi complexe et général !
C'est que, chez nous au moins, le Citoyen consommateur est, par son comportement quotidien et son mode de vie, responsable direct ou indirect d'une certaine partie des consommations d'énergie, de matières premières, d'espace ou de génération de pollution qui constituent son « empreinte environnementale » et vont à l'encontre du DD. En effet, nous vivons dans une société de libertés et de consommation qui ne nous guide pas beaucoup vers le DD, même si nous voulons personnellement apporter notre petite contribution au sauvetage de la Planète Terre !
C'est pourquoi chacun doit analyser sa façon de vivre pour en réduire l'impact sur la Nature en cherchant d'autres solutions pour avoir les mêmes satisfactions personnelles. Il ne s'agit pas de retourner dans nos cavernes mais de réduire nos gaspillages et de trouver des « bonheurs équivalents » à nos bonheurs habituels !
Nous allons vers un monde plus frugal, mais néanmoins heureux si nous savons changer progressivement nos habitudes !
b) Que peut faire personnellement le simple Citoyen en faveur du Développement Durable ?
Nous écartons de notre propos le Citoyen passionné pour le DD qui pourra s'investir dans les mouvements associatifs ou politiques, faire du prosélytisme et d'abord, bien sûr, appliquer à lui même les conseils que nous allons donner à tout le monde!
Voici donc un éventail de réflexes environnementaux à acquérir et appliquer par chacun de nous:
Economiser l'énergie à la maison : (En France, 22% du CO² est émis par les logements- source ADEME)
- Améliorer l'isolation des maisons anciennes. Les nouvelles habitations tendront vers la passivité (neutralité en consommation d'énergie) par une excellente isolation et par des chauffe-eau solaire, des pompes à chaleurs,... pouvant aussi équiper le parc existant. Ceci est une nouvelle source importante d'activités et d'emplois qualifiés.
- Chauffer modérément les pièces en fonction de leur utilisation.
- Acheter des appareils étiquetés faible consommation, depuis les lampes jusqu'au gros électroménager et aux voitures.
- Utiliser quand ils conviennent les programmes basse température ou consommation au lieu du programme normal.
- Eteindre la lumière et les dispositifs de veille quand il n'y a personne.
Economiser l'énergie dans les transports : (En France, 15% du CO² est émis par les transports de personnes et 17% par les transports de marchandises- source ADEME)
- En déplacement de proximité, utilisons la marche ou le vélo (des vélos électriques bientôt abordables permettent de mieux accepter les côtes !) plutôt que la voiture. C'est de l'exercice donc en plus bon pour la Santé !
- En ville et banlieue, utilisons le plus possible les Transports en Commun.
- Pour les longs déplacements, le train est très compétitif, en particulier le TGV avec les billets Prem's !
- En voiture, adoptons une conduite souple qui limite la consommation et donc aussi le coût (25 % d’écart).
- A l'idéal, il faudrait, par une politique d'urbanisme durable, que chacun puisse se rapprocher de son lieu de travail !
Ne pas gaspiller l'eau : un Français consomme environ 140 litres d'eau par jour pour ses usages domestiques (source CI eau)
- Sauf localement, la France ne manque actuellement pas d'eau, mais avec le réchauffement climatique, la pollution des nappes, cette heureuse situation pourrait se dégrader. Anticipons donc cet effort !
- Chasser les fuites depuis le raccordement au réseau et dans la maison.
- Installer une chasse d'eau économe; à l'achat surveiller la consommation des appareils électroménagers.
- Prendre des douches plutôt que des bains.
- Ne pas laisser couler inutilement les robinets
- Ne pas verser de l'huile, de la peinture ou des produits toxiques dans les éviers: ils polluent énormément en aval; les donner aux points de collecte adéquats.
Mieux Consommer : la production, la livraison et l'utilisation des produits que nous achetons ont un impact considérable en DD.
- Privilégier les productions locales ou proches pour soutenir l'emploi chez nous et réduire les coûts de transport. Cela va des biens industriels (voitures, électroménager, habillements,...) produits en France ou en Europe à la nourriture quotidienne.
- Pour la nourriture, privilégier les achats de proximité (maraîchers, variétés locales,...) de produits en saison pour éviter le transport et, pour les produits exotiques, penser au commerce équitable, aux produits labellisés.
- En matière de bois, n'acheter que des produits issus d'exploitations labellisées respectant la Nature.
- Faites un jeu d'éliminer le plus possible de sacs en plastique inutiles et de chercher des produits non suremballés pour réduire le volume des déchets ménagers.
- Penser à équilibrer vos achats entre les magasins de proximité qui animent le tissu urbain ou villageois et les grandes surfaces en périphérie.
Trier ses déchets : chaque ménage français met 360 kg d'ordures dans les poubelles par an.
- Pratiquer activement le tri sélectif qui permet de réduire considérablement les tonnages de matières premières et d'énergie consommés pour produire du neuf, et de réduire les frais de collectes pour les communes. Bien respecter les consignes pour chaque poubelle de façon à ne pas détruire le bénéfice du tri par des mélanges inadéquats.
- Pour ceux qui le peuvent (facile en pavillon), pratiquer le compostage qui permet d'utiliser sur place les déchets végétaux de cuisine et de jardin pour récupérer un engrais efficace et gratuit.
- Apporter aux points de collectage les piles usagées qui contiennent toutes des produits nocifs et maintenant les cartouches d’imprimantes vides, téléphones portables, etc.
- Respecter les consignes de ramassage pour recyclage ou mise en décharge des produits électriques et électroniques, des produits chimiques, des encombrants, des voitures hors d'usages,....
Bien trier doit devenir un jeu, un réflexe citoyen systématique !
Préserver l'Environnement :
- La densité urbaine ne doit pas être prétexte à dégrader encore plus la Nature par l'abandon désinvolte de nos déchets n'importe où, nos tags pseudo artistiques inopportuns et les dégradations fréquentes des équipements collectifs dont chacun, dans une optique DD, devrait plutôt prendre soin.
- Quand je me promène je respecte l'Environnement, la faune et la flore !
- Quand je jardine, j'utilise le moins possible de pesticides non naturels !
c ) Conclusion :
La liste semble longue des nouvelles contraintes à s'imposer !
En fait, si l'on regarde bien, il s'agit souvent de faire astucieusement en même temps de l'Ecologie, du Social et de l'Economie, d'associer le respect de l'éthique et l'intérêt du porte-monnaie, de préserver une bonne Santé par de bonnes habitudes de vie et de consommation !
Et, si l'on s'y prend bien au quotidien, il s'agit de se surveiller pour acquérir de nouveaux réflexes, pratiquer de nouveaux « jeux » de façon à réduire des gaspillages dont nous n'étions même plus conscients.
Ce n'est pas une régression mais un progrès différent !
Enfin le Développement Durable doit être l'occasion de faire preuve localement de plus de Solidarité, par exemple en donnant les objets en bon état que l'on n'utilise plus à des personnes ou à des associations choisies, et en aidant les personnes âgées ou handicapées à mieux vivre leur vie !
La Nature nous demande de mieux la respecter .
A nous d'en être capables ,
Ensemble !
Elle nous le rendra bien !
Compléments :
1* : Réchauffement climatique : Le monde scientifique et en conséquence le monde politique ne sont pas totalement unanimes sur ses causes et sa gravité, et donc sur la nécessité et les solutions pour le réduire. Certains en nient même la gravité et les causes, le considérant comme une évolution naturelle. Néanmoins, au fil du temps, une large majorité se dégage pour réagir. Nous en avons repris les conclusions.
2* : L'augmentation de la population mondiale résulte de l'élévation du niveau de vie dans les pays pauvres. Elle entraîne en général une amélioration de l'hygiène, de la nourriture en quantité et qualité, de la prévention et des soins médicaux, ce qui se traduit par une baisse régulière de la mortalité et un allongement continu de la durée de vie. Progressivement, on observe aussi que la natalité baisse. La conjugaison de ces facteurs opposés et d'autres plus locaux font que la population mondiale devrait croître moins vite et se stabiliser. Il reste une incertitude importante sur le niveau atteint après stabilisation.
3* : Créé par l'ONU, le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat) est précisément un groupe international de scientifiques qui étudie l'ensemble des phénomènes climatiques. Il conseille les Etats et les sommets type Kyoto, Bali.
Les conclusions du GIEC ne font néanmoins pas l'unanimité des scientifiques: certains contestent l'ampleur, l'origine humaine et les conséquences du réchauffement climatique.
4* : Très contesté par certains, le nucléaire est considéré en général comme une source d'énergie au moins de transition indispensable pour par exemple produire de l'électricité, de l'hydrogène ou dessaler l'eau de mer , avant que les besoins d'énergie se stabilisent et que les nouvelles sources d'énergies propres fassent leurs preuves.
5* : REACH ( Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of CHemical substances) est une directive européenne de 2007 qui met sous contrôle les produits chimiques utilisés par l'industrie européenne.
Sources :
- Journaux, revues (Science & Vie), émissions de radios ou de télés, colloques... divers : difficile de ne pas rencontrer ce sujet quotidiennement !
- Données chiffrées : Wikipédia , ADEME, CI eau .
Rédigé par Jean-Pierre Vérollet / E2C78 (25 février 2008)