• C.R.du 3 fév.2018: Où va l'Afrique?

    Compte rendu du C. D Où va l'Afrique ? 

     

    La réunion a commencé par une brève présentation, - complémentaire du texte mis en ligne-, du continent Africain. Peuplée de plus de 1,2 milliard d'habitants, l'Afrique est un territoire colossal de 30 millions km2, soit 22,5 % des terres émergées. Elle se compose de 5 grandes parties : Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique de l’Est, et l'Afrique Australe.

     

    L'Afrique Subsaharienne désigne communément le regroupement de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, et l’Afrique Centrale. L'Afrique est plurielle. C'est une mosaïque de peuples, de cultures et de religions.

     

     

     

    I- L'Afrique : état des lieux 

     

     

    1                    Économie 

     

    Il y a eu consensus sur le fait que l'Afrique est en proie à des problèmes complexes internes et externes plombant son développement économique. Quelques chiffres ont été donnés : pour près de 15 % de la population mondiale, l'Afrique ne représente que 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) et 3% seulement du commerce mondial. Les indicateurs de pauvreté et d’inégalités y sont les plus élevés au monde. Sur 49 pays les moins avancés dans la planète, 33 sont en Afrique.

     

    2                    L'explosion démographique 

     

    Avec une population qui avoisinerait plus de 2 milliards d'habitants en 2050, le plus grand défi pour l'Afrique reste démographique. Pourtant, une transition démographique est déjà entamée dans certaines parties du continent comme l'Afrique du Nord, mais la tendance demeure tardive et très hétérogène. Les défis liés à l'explosion démographique sont énormes. Ils concernent notamment la sécurité alimentaire, l'éducation, la santé, et l'environnement. En matière d’éducation par exemple, il a été avancé qu'il faudra recruter 1,3 million d'enseignants supplémentaires d'ici 2030, pour maintenir le niveau actuel d’accès à l’éducation des jeunes. Ces derniers représentent aujourd’hui 600 millions, soit 50%s de la population africaine. (d’après le Figaro/les échos?). 

     

    3                    L'immigration  

     

    Il est tout à fait compréhensible qu'une partie de la population africaine, sans emploi et crevant de faim, cherche par tous les moyens à quitter le continent. Néanmoins, outre les dangers auxquels ces personnes s'exposent dans leurs périples, - souvent clandestins -, il n'est guère de garantie que leurs nouvelles conditions soient meilleures. Et même si le différentiel démographique entre l'Europe et l'Afrique ne cesse de croître, il a été dit que l'Europe ne peut « accueillir toute la misère du monde », mais elle peut prendre une part de responsabilité comme l'a fait l'Allemagne. Certains expriment une inquiétude quant à la distinction biaisée établie actuellement entre réfugiés politiques, éligibles à l'asile, et les migrants économiques, qui ne le seraient pas.

     

    4                    Matières premières : chance ou malédiction ? 

     

    Il y a eu consensus sur le fait que l'Afrique est un continent riche en matières premières. Il a été avancé que le secteur minier contribue seul à plus de 500 milliards d'exportations. Néanmoins, ces richesses engendrent le plus souvent ce que l'on appelle le syndrome de la rente pétrolière : la croissance économique n’est soutenue que par le secteur minier, au détriment d'autres secteurs économiques comme le cas de l’Algérie. Par ailleurs, le fait que ces richesses ne soient pas transformées sur le sol africain, cause leur dévalorisation au profit des multinationales accaparant le secteur minier. Si certains pensent que ces dernières ne contribuent pas à la création d'emplois et ne cherchent qu'à ramasser les bénéfices, d'autres pensent qu'il existe bien des multinationales comme Danone, Orange, Veolia, Schneider qui contribuent réellement au développement en Afrique.

     

     

     

    5                     Le legs colonial et néocolonialisme 

     

    Sur ce thème, les avis sont partagés. C'est une erreur de ressasser le passé disent certains car non seulement il est très difficile de séparer le bon grain de l'ivraie mais aussi car cela comporte le risque d'attiser les sensibilités. Aujourd'hui le temps devrait plutôt être à la coopération. D’autres pensent, que même si l’ère coloniale est révolue, elle prend aujourd'hui la forme d'un néo-colonialisme marqué par l’ingérence directe et indirecte dans les affaires des ex-pays colonisés. Il a été cité l'exemple du franc CFA, monnaie datant de l’ère coloniale et utilisée encore aujourd'hui dans plusieurs pays africains. Ce point a été polémique. Par ailleurs, il a été question du lien, -  encore continu - ,  entre le colonialisme et l'immigration. La grande majorité des immigrants provient souvent des ex-pays autrefois colonisés par les empires coloniaux.

     

    6                    Les conflits 

     

    Alors que la sécurité des biens et des personnes est une condition sine qua non du développement, L'Afrique est souvent en proie à de nombreux conflits armés: coups d’état, insurrection, terrorisme, etc...  Le phénomène est souvent accentué par le caractère tribal de beaucoup de pays africains.

     

    7                    La corruption

     

    Il est indéniable que la corruption existe dans beaucoup de sociétés dans le monde, néanmoins le phénomène prend beaucoup d'ampleur en Afrique où il gangrène l’économie de la plupart des pays africains à tous les niveaux. Ce fléau est d'autant plus prononcé par l’accès au pouvoir de certains clans, familles, ou ethnies. L'emprise est alors quasi totale sur les richesses et les institutions et la chose publique se confond souvent à la chose privée(le cas de Ben Ali en Tunisie). La course à l’enrichissement semble alors être le dénominateur commun de la majorité des dirigeants africains. Pourtant, beaucoup d'entre eux font partie des élites, souvent formées a l’étranger.

     

     

     

    II- L'avenir de l'Afrique 

     

    Sur l’avenir de l'Afrique la tonalité générale du groupe est  plutôt d'un optimisme modéré. 

     

    1                    Les aides extérieures : un bien ou un mal ? 

     

    Certains pensent qu'il appartient d'abord aux Africains de décider du sort de leur continent ce qui n'exclut pas de les aider. Sur le plan politique, la France peut encourager des pays comme le Maroc ou la Tunisie où des progrès importants sont atteints( instauration d'un régime démocratique en Tunisie, niveau d’éducation élevé etc...). Ainsi le retour sur surinvestissement sera certainement rapide et assuré. Par contre, le chaos engendré par l'intervention militaire en Libye, est l'illustration même de ce qui ne peut guère être assimilé à une aide.

     

    Sur le plan économique, certains avis pensent que l’Afrique n'a pas besoin d'aides financières, d'abord en raison des risques de corruption et de détournement des fonds de la part de ses dirigeants, ensuite car il existe suffisamment de banques africaines pour financer des programmes de développement. D'autres pensent qu'il suffirait de 50 milliard par an pour réaliser le développement du continent. Un autre avis préconise que ces aides devraient être conditionnées,  par exemple, en contrepartie de l’octroi du  droit de vote des femmes dans certains pays.

     

    2                    Le saut technologique

     

    L'Afrique n'est pas uniquement le continent des ténèbres. Il a été dit que beaucoup de progrès sont en train de se réaliser  grâce a la technologie et les nouveaux moyens de communication. Le téléphone portable à titre d'exemple, a révolutionné le quotidien des gens en augmentant considérablement leurs transactions grâce à des applications comme easybanking pour le transfert de cash via smartphone (4 G). Il a été dit que la densification des réseaux de communication ou de transports est l'un des moyens les plus importants pour accompagner le développement des projets et des microentreprises a une échelle locale.

     

    3                    L’éducation

     

    Il a été dit que l'avenir de l'Afrique passe sans doute par l’éducation de la population, notamment l’éducation des filles. C'est un défi de taille qui permettra, - toujours selon cet avis,   non seulement de promouvoir le développement économique, mais également le contrôle de la croissance démographique,  la fécondité maternelle diminuant le plus souvent avec le niveau d'éducation des filles.  D'autres pensent que l’éducation est une vraie arme dans la mesure où  des citoyens instruits et éduqués ont réellement  le pouvoir de changer les choses et d'agir,  à travers des associations par exemple,  car les solutions ne viendraient, selon cet avis, ni des politiques, ni des multinationales. Un autre avis estime qu'un travail sur le renforcement de la citoyenneté africaine devrait être réalisé. Ce travail préparatif et de longue haleine a par exemple précédé en Europe, la création de l'Union Européenne,  tandis qu’en Afrique des institutions existent comme l'Union Africaine ou la BAD ( banque africaine de développement), sans que les citoyens africains n'y prennent vraiment part. 

     

    4                    Une meilleure exploitation des richesses  naturelles

     

     

     

    L'exportation des richesses naturelles est certes une bonne chose, mais le plus important pour réaliser un développement économique soutenu et durable est de pouvoir les transformer sur le sol africain. « Il est important de vendre des fruits et des légumes mais développer une industrie agroalimentaire est certes mieux ». L’énergie solaire et hydraulique sont d'autres atouts considérables souvent peu ou mal utilisés par les Africains et qui peuvent assurer un développement notable. L'important est que tout cela s'accompagne par une bonne gouvernance économique et une redistribution équitable des richesses.

     

     

     

               Compte rendu rédigé par Nesrine AZIZI

     

    nesrine24@gmail.com

     

     

     

     

     


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