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    Compte-rendu du débat du 8 Octobre 2016.

     

    Sujet : Les « Valeurs occidentales » : quelles sont-elles ? et mode d’emploi.

     

    Histoire.

     

    Tout d’abord, est-il pertinent de donner une telle place à l’Histoire pour parler des valeurs occidentales ?  Ne peut on pas se contenter de lister ce qui fait les valeurs communément admises, notamment dans les sondages : la famille, la république, le travail, l’éthique ?  Cependant, le texte avait la prétention d’expliquer d’où ces valeurs, et d’autres, venaient. Et ignorer l’Histoire condamne à « être obligés de la revivre », ou encore : « un peuple qui n’a pas d’Histoire n’a pas d’avenir ».

     Et l’Histoire est une nécessité pour notre espèce, une contrepartie à sa liberté et à la perte de son instinct;  si on met la main sur le poêle brûlant, on n’y revient pas : ainsi de l’Histoire des peuples : par exemple, les guerres de religion ont montré la nécessité de la tolérance.

    Mais pour ceux qui trouvaient  que l’Histoire devait tenir une grande place, il a été trouvé que manquait, au paragraphe sur les Grecs, la référence aux trois « maîtres » , décrits pas décrits par Marcel Detienne (Les maîtres de vérité dans la Grèce archaïque)  : l’aède (le poète), le devin (chargé de la révélation et le roi de  Justice , ou encore, pour ce qui est du Moyen âge une trilogie différente : le prêtre, le chevalier, et le paysan.

    Il a aussi été dit que le christianisme, à ses débuts, n’avait pas une conception « Historique » du monde : les chrétiens attendaient la fin du Monde au cours de leur vie. Ce n’est qu’après Saint Augustin que cette croyance en l’apocalypse s’est éteinte. Pourtant les Juifs avaient déjà  cette conception historique, la Bible décrivant une succession d’évènements, avec un avant et un après (la création du monde en 7 jours, l’esclavage en Egypte par exemple).

     

    Religion.

     

    Le texte faisait une place à la religion chrétienne dans la définition des valeurs occidentales. Il a paru à beaucoup que cette référence n’avait pas d’intérêt, que l’on pouvait définir des valeurs universelles indépendamment des religions. D’autres ont fait remarquer qu’il existe traditionnellement un lien entre les valeurs et les religions car ces dernières s’efforcent de rechercher ce que les hommes ont de meilleur.,  Elles  prôneent le respect filial  (notamment dans l’Islam et le Bouddhisme), la droiture, l’amitié et la fraternité (cf. Confucius et Lao Tseu) , la paix,  la justice,  l’attention à l’autre,  l’égalité, l’amour filial, parental, conjugal, le respect de la vie … valeurs qui relèvent de l’humanisme, qui appartiennent à l’humanité tout entière en tout temps et en tout lieu. Cependant, il est à remarquer que les animaux ne sont pas sacrés en Occident contrairement à l’Inde, et que les femmes ont une part égale à celle des hommes dans les héritages en « Occident », mais pas dans l’Islam. De plus, les valeurs ne sont pas forcément positives pour tout le monde : par exemple l’esprit chevaleresque au Moyen âge, et les valeurs guerrières qui persistaient dans les guerres coloniales qui ne sont pas loin de nous ( rappelons que les arabes musulmans ont aussi envahi des pays notamment l'Algerie, l'Espagne, la France (Poitier)), la réussite, qui nécessite souvent d’écraser les autres.

    A cause dle l’actualité, il était difficile de ne pas parler de l’Islam, et même du burkini (il a été dit qu’on a le droit de montrer’afficher en public sa religion). Il a été affirmé que l’islam et l’islamisme ne faisaient qu’un, ce qui a été vivement contesté : l’islamisme, version politique de la religion musulmane, est un intégrisme, comme il peut en exister dans toutes les religions. Celui-ci est, il est vrai, particulièrement violent.

    A propos de l’Islam, il est conseillé de lire le livre d’Abdennour Bidar Quelles valeurs partager et transmettre aujourd'hui ?, publié en septembre dernier chez Albin Michel 

     

    On a aussi évoqué la laïcité, cependant c’est une valeur pour peu de pays, dont le nôtre (avec  l’Uruguay), un des seuls au Monde à être véritablement laïque, ce n’est donc pas une valeur occidentale.

     

    Utilité d’annoncer des valeurs.

    N’y aurait-t-il pas une certaine hypocrisie à annoncer des valeurs ? Ces prétendues valeurs occidentales n’ont pas empêché les guerres coloniales, ni le fascisme et le nazisme, pas plus que les travers du paternalisme industriel (encore qu’à cause des licenciements actuels, la condition des employés est  sans doute plus inhumaine qu’au temps du paternalisme).

    Il conviendrait de « regarder ce qu’ils font, pas ce qu’ils disent ». Il pourrait y avoir manipulation dans la volonté d’affirmer des valeurs universelles, vécue par certains pays comme du néo-colonialisme. Pourtant il faut distinguer les valeurs affichées et le comportement réel toujours imparfait des humains censés les appliquer mais toujours faillibles.

    De plus, ce ne sont seulement les valeurs mais aussi leur hiérarchie, comme celle qui existe au Japon : 1. discipline. 2. harmonie 3.respect. 4. dévouement à une cause. La hiérarchie n’est pas la même partout en même temps, dans un pays donné elle évolue avec le temps comme l’a montré l’exposé historique de présentation. Il peut aussi y avoir conflit entre valeurs.

     

    Des valeurs, encore des valeurs.

    Chacun a ses valeurs préférées. A côté de celles listées précédemment et dans le texte, citons, pêle-mêle :

    Liberté, égalité, fraternité (cf. Robespierre), notamment la liberté d’expression.

    Utopie (cf Thomas Moore pour l’amitié obligatoire)

    L’amour

    L’humanisme et la fraternité universelle

    Le respect de la vie

    Le rire

    La loyauté (oui, mais quid de la mafia ?)

    La guerre (une contre-valeur !)

    La Justice d’Etat (le contraire de la justice individuelle).

    L’individualisme (impossible au Maroc, où il n’y a que des sujets du roi). Mais est-ce bien une valeur ?

    La bonne distanciation avec les autres.

    La galanterie (une contre valeur ? « lâchez leur les baskets »)

    L’argent, le goût du pouvoir (fausses valeurs ?)

    La bonne chère……

     

    Enfin, Claude Sutren nous a parlé d’un graphique qu’il avait préparé pour la séance, que voici (à regarder à la loupe) :

     

                   C.R. du 8 Oct. 2016 sur les "Valeurs Occidentales"

     

                                    

     

                                                      Benoît Delcourt.

     

    P.S. Je remercie Pierre Marsal d’avoir fait la recherche à propos des esclaves et prisonniers ramenés de Dacie par Trajan. Voici ce qu’il a trouvé :

     

    "Selon Criton, médecin de Trajan, ce sont près de 500 000 prisonniers daces qui sont ramenés à Rome pour participer aux spectacles donnés lors de la célébration du triomphe de Trajan mais cette estimation semble avoir été exagérée d'un facteur dix et les Romains auraient en réalité fait 50 000 prisonniers. Une grande partie des hommes aptes au travail et qui ne font pas partie des prisonniers de guerre sont enrôlés dans l’armée romaine, une procédure qui permet de diminuer le risque de révolte et d’augmenter les effectifs de l’armée".

    Mon livre d’Histoire de Rome en Italien parlait de 500000 esclaves et prisonniers. Je corrige sur le site et remplace 500000 par 50000, ce qui d’ailleurs ne change rien. On voit que la différence entre les estimations des foules par la préfecture de police et par les syndicats ne date pas d’aujourd’hui.


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  • I/ Au niveau du manque de confiance, les domaines abordés ont été complémentaires à ceux inscrits dans le texte :

    Dans les familles en cas d’héritage et de succession. Dans le domaine scientifique, l’a priori est de ne pas accorder de confiance, on vérifie les choses pour voir si elles sont vraies, du genre Descartes « ne jamais prendre pour acquis, ce que l’on n’a pas vérifié soit même ».

    Deux visions  différentes : vis-à-vis de la culture orale qui selon certains « seul le prononcé fait foi », pour d’autres l’écrit est préférable « les paroles s’envolent les écrits restent », autrement dit « ce qui n’est pas écrit, n’existe pas ».

    Dans certains cas, la confiance aveugle peut jouer des tours, comme c’est le cas pour des mères de famille qui suivent les conseils de la pub et des médias pour boire du lait végétal, alors que cela pourraitconduire à des carences.

    Un des sujets longuement abordé, a été l’Amour, les relations dans un couple, l’engagement dans un mariage, dans ce cas il est difficile de savoir qui a tort qui a raison, mais il ne faudrait pas arriver à tout contractualiser. A noter que la confiance cela se construit, c’est un bien précieux.

    II/ La confiance dépend des cultures, des régions, des traditions et contextes :

    Sur les marchés des bétails, entre maquignons les affaires sont conclues par un top de main à la main gage de confiance, la poignée de main à l’origine était une marque de confiance, le fait de trinquer avec des verres lors d’apéritif serait également issu d’une marque de confiance.

    Il a été rappelé qu’à l’origine, la monnaie puis les banques ont été mises en place sur la base de la confiance.

    III/ L’exemplarité demandée aux élites, commence à s’apprendre au sein des familles, d’où l’importance de l’éducation, l’exemple de tenir la main à son enfant pour l’apprendre à marcher a été indiqué pour montrer la confiance réciproque.  Si La CONFIANCE est l’ingrédient indispensable pour garantir le confort et la sérénité dans toute situation de partage ou de négociation, la méfiance n’est-elle pas le plus souvent l’outil de ces relations ?  Dans « Le Prince », Nicolas Machiavel, conseiller des princes, qui vivait à une époque où les rivalités pour la prise de pouvoir étaient assassines leur recommandait la méfiance, voire la défiance toujours et envers tous. Son livre est, jusqu’à nos jours, encore étudié à l’ENA et par les personnes qui prétendent à gouverner les états.

    IV/ Suite à la question « quelles sont les causes qui pourraient expliquer la chute de la confiance de la société ?», en complément de celles inscrites dans le texte, il a été rappelé celles exprimées dans les livres « la société de défiance » et « la fabrique de la défiance » de Yann Algan et Pierre Cahuc :

    Manque de civisme des individus, système étatique, corporatiste, clientéliste, justice défaillante voire inégale, corruption, cumul des mandats.

    Certains intervenants ont rajouté que les informations véhiculées par les médias contribuent à cette augmentation de la méfiance voire de la défiance, car considérés comme étant manipulés.

    En tout état de cause, pour faire confiance aux autres, il faut avant tout se faire confiance à soi même, ce qui permettrait également d’avoir confiance en l’avenir, il faut avoir de la fierté, la confiance est une force. Le « french bashing » en français « c’est toujours mieux chez les autres » et autodénigrement, illustre malheureusement que les français sont très critiques, allant même jusqu’à être qualifiés de « critiqueux » par les Canadiens, malgré tout l’esprit critique est une grande qualité qu’il est nécessaire d’exercer en toute circonstance, en particulier pour accorder sa confiance.

    Une synthèse du débat a été exprimée : la confiance doit régner, la société ne peut pas s’en passer, comme évoqué dans le texte « il faut bien croire en la solidité du sol sur lequel on marche, si l’on veut continuer à marcher, l’exemple de boire un verre d’eau illustre bien cette réflexion. Comme évoqué, la prudence et la vigilance sont à préconiser, l’abus de confiance est le principal facteur de la perte de confiance. Une qualité à avoir est de savoir discerner, critiquer, jauger. Education, famille sont à réinventer. Tenir ses engagements contribue à la fiabilité synonyme de confiance.

                                                                              Daniel Soulat

     


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  • Ce compte-rendu n’est pas une synthèse, mais une énumération des interventions lors du débat, classées de façon logique, et non chronologique. B.D.

     

    Une définition précise de la Vérité manquait au texte (elle semblait évidente à son auteur). Ce qui a été proposé : Expression d’une connaissance de la Réalité.

     

    Thèmes principaux abordés :

     

    La Vérité (absolue), la vérité (relative).

     

    Beaucoup d’interventions ont tourné autour de l’opposition entre ces deux mots : « Vérité en de-ça de Pyrénées, erreur au delà », « la Vérité est comme l’oignon, elle a plusieurs pelures », « chacun sa vérité », la vérité est subjective (différente suivant les sujets), par exemple, une cathédrale n’est pas vue de la même matière depuis son centre et depuis ses grandes orgues (les bâtisseurs avaient peut-être leur idée)..

     

    La Vérité ou la vérité pourrait être « voilée » comme ce serait le cas en mécanique quantique, et chaque découverte serait un dévoilement.

     

     

     

    D’autre part, enseigner la Vérité (ou la vérité) suppose une confiance dans l’enseignant, sinon l’enseigné peut dire : « Qui es tu, toi, pour me dire ce qui est Beau et Vrai ? » (Alain  Bertolila).

     

    Est-ce vraiment utile de chercher la vérité ?  

     

    Il a été constaté plusieurs fois que la recherche de la vérité n’était pas nécessaire à une bonne vie, à la gestion du présent, et qu’elle peut même être dangereuse. Platon, au début du mythe de la caverne [ pour une description complète de ce mythe, voir wikipedia ], disait que l’homme était mieux dans une caverne, plutôt qu’à l’extérieur où la Vérité risque de l’éblouir.

     

     De toutes façons, n’est-il pas suffisant de chercher un consensus ? (cela a été contesté).

     

    D’autre part, du fait des paradoxes, la Vérité deviendrait même indéfinissable, au point qu’ serait même impossible d’ affirmer qu’il pleut ! La paradoxe du Crétois a été cité : Epiménide qui était Crétois disait que tous les Crétois sont menteurs. S'il est Crétois il ment. Mais il dit que les Crétois sont menteurs, alors il dit vrai. Mais s'il dit vrai alors il ne ment pas etc.

     

    Et d’ailleurs, les chinois se méfient de la Vérité, pour eux tout est de toute façon très complexe, et la Vérité, au sens religieux, n’existe pas ( dans le Taoïsme). Ne vaudrait-il pas mieux chercher « des vérités » plutôt que « La Vérité » ? rechercher « sa part de Vérité » ?

     

    Pourtant, la recherche de la Vérité a semblé à beaucoup très importante, et même « structurante » ; elle a été symbolisée par une pioche que chacun aurait à sa disposition pour creuser, creuser... chercher des preuves, confronter différentes vérités, soulever tant que faire se peut la chape de l’obscurantisme…tenter d’élucider par le travail, ou en profitant du hasard… C’est un devoir d’ « aller sous l’arbre de la connaissance ». Et la Science moderne n’aurait pas pu voir le jour si les Humains du Moyen âge n’avaient pas cherché Dieu , plus qu’aujourd’hui : ils sont ensuite facilement passés à chercher les causes des phénomènes naturels ; les Chinois n’ayant pas cette préoccupation auraient alors décroché, bien qu’alors techniquement plus forts (dans les siècles précédents).

     

    Mais cette recherche est une quête sans fin, qui peut être symbolisée par les progrès de la Science : au fur et à mesure qu’on avance en trouvant de nouvelles propriétés, on trouve de nouveaux problèmes à résoudre, tel Sisyphe.

     

    Il faudrait cependant admettre que toutes les Vérités ne peuvent pas être appréhendées par notre esprit humain.

     

    Vérité des Religions.

     

     

    La majorité des présents se méfiait des religions. Une personne y voit des balivernes du niveau du père Noël, une autre un moyen facile de s’assurer le pouvoir en mettant les autres sous le joug.

     

     Le côté identitaire de la Religion et du Populisme a été relevé.

     

    Il a été fait l’éloge du Paganisme qui, contrairement aux monothéismes, ne prétend pas décrire la Vérité, mais plutôt, en utilisant, comme d’ailleurs les monothéismes, des symboles, mais la Réalité telle qu’elle est, et qui n’a pas engendré de guerres. Cependant, le paganisme, n’a pas engendré non plus de « chemin de vie » et il ne faudrait pas réduire un monothéisme à ses dogmes.

     

    Tout religion monothéiste ou païenne contiendrait une part de philosophie. Mais sommes nous tous des philosophes ?

     

    La volonté d’élucider le mystère qui nous entoure est de tout temps, et depuis Gilgamesh (et même avant) elle est liée à la recherche d’une certaine éternité.

     

    Enfin une personne a estimé que « la Vérité, c’est le Christ ».

     

     

    Il n’a que très peu été question de vérité en politique ou en économie.

     

     

     

    Terminons par une boutade : « Le menteur est supérieur à l’ignorant, car, lui, il connaît la vérité! ».

                                                        Benoît Delcourt

     


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  • Au cours du débat, certains ont apporté des compléments aux informations présentées en introduction.

            Des précisions ont été apportées concernant les médiateurs chimiques (hormones ou autres) produits soit dans le cerveau soit dans une autre partie du corps, tels que dopamine, ocytocine, sérotonine, adrénaline, cortisol, endorphines et les effets qui leur sont associés.

    ·         Certains effets psycho-somatiques sont très bien connus et répertoriés tel le spasme du sanglot chez l’enfant, l’eczéma, l’ulcère…

    ·         L’hypnose est un état du cerveau intermédiaire entre sommeil et vigilance, qui donne accès à certaines actions sur l’inconscient

    ·         Une expérience a été citée de la mise en évidence de certaines observations sur le cerveau en lien avec le déclenchement d’un cancer.

    ·         Plusieurs ont évoqué l’importance du stress, la nécessité de l’éviter en soi et dans son entourage, de « prendre du recul par rapport à tout ce qui grouille », allant jusqu’à appeler thérapeutes des personnes comme Raymond Devos ou Charlie Chaplin. Importance aussi de savoir se concentrer à fond sur un livre ou autre pour éviter le stress.

    ·         L’espoir et la confiance dans les médecins et les traitements, la confiance en soi sont très importants dans la gestion des maladies. « Ne vous rendez pas plus malades en gambergeant »…

    ·         La question du rôle des émotions a été soulevée. Que viennent-elles faire entre le corps et l’esprit ? La réponse est que le cerveau est ainsi construit avec un empilement de trois cerveaux apparus successivement dans l’évolution : celui des émotions (cerveau limbique) est entre le cerveau reptilien basique et le néocortex (le plus évolué, qui permet de penser). On ne peut pas court-circuiter le cerveau limbique.

    ·        « L’esprit ne soigne pas, il soulage ».

    ·         « Placebo comme méditation calment, apaisent et par là empêchent de fonctionner les mécanismes d’alerte ou de fuite « qui sont toujours en action même dans le sommeil. Le corps se met à ne pas faire des choses, il se met off. Car le cerveau travaille tout le temps à 90 ou 100% de ses capacités ».

           Quelques-uns ont apporté des témoignages concernant des médecines alternatives

    ·         A été cité Le grand dictionnaire des malaises et des maladies de Jacques Martel, une réflexion sur deux sentiments primordiaux (la peur et la colère) peut améliorer la santé.

    ·         Le rôle des guérisseurs (« Ils guérissent ! »)

    ·          « Il y a des gens qui guérissent du cancer autrement que par leur traitement ». La maladie est un symptôme dont on peut rechercher les causes... en s’interrogeant sur ce qui ne va pas dans sa vie. « maladie = mal à dire »

          Sur l’effet placebo

    ·         L’environnement, l’entourage, la sensation de bien-être contribuent à l’effet placebo

    ·         L’effet placebo est intéressant mais ne peut être que limité. « Si on attrape un cancer ce sera difficile… »

    ·         « Une bonne nouvelle peut soigner ou tuer ». « L’esprit peut soigner mais aussi tuer ». Ne pas oublier l’effet nocebo. Le moral agit sur l’état physique en général et sur les maladies. Le bien-être améliore la santé.

    ·         « J’ai testé l’effet placebo sur moi. L’objet n’a aucun effet pour moi, mais aller chez le médecin est un placebo qui marche ! Les personnes, l’autre, l’humain ont une importance capitale.

     

    La méditation

    ·         « Je fais de la méditation comme je respire. Réflexion et méditation sont la même chose ». Cette affirmation a soulevé un tollé.

    ·         « Comment pratiquer la méditation ? Comment faire le vide dans mon esprit ? Par exemple lors d’insomnie… » Quelques-uns donnent leur « truc » : réciter un haïku,… « pour que la conscience prenne le pas sur le mental »

    ·         Quelques-uns ont témoigné d’une pratique de la méditation. « Il faut beaucoup d’entraînement. Cela aide à lâcher prise, à arrêter les obsessions »

    ·         La méditation n’est pas absence de conscience ou de concentration. Il s’agit d’acquérir la capacité de chasser de son esprit les pensées parasites et par là de devenir extrêmement attentif et conscient de tout ce qui est accessible à nos 5 sens dans l’instant présent. On vit très intensément ici et maintenant. Cela requiert une grande concentration.

    ·         Écarter des pensées négatives est-ce du refoulement ? Il ne s’agit pas de nier ce que nous éprouvons, mais de l’examiner avec du recul, de le mettre à distance. Par exemple, on peut distinguer la douleur brute qui nous atteint objectivement de la souffrance qui concerne la façon dont nous allons vivre la douleur, ce qui est très subjectif. A douleur égale, on peut souffrir plus ou moins. La méditation permet d’atténuer la souffrance.

    La conscience

    ·         Certains ont du mal à définir la conscience. La définition donnée dans l’introduction satisfait la majorité (connaissance du processus mental et ce qui en résulte).

    ·         Des ambigüités viennent d’un autre aspect de la conscience qui est son aspect moral : la notion de bien et de mal qui se construit au cours de la vie. Aspect hors du sujet de ce jour.

    ·         Il y a des choses pénibles que l’on doit vivre très consciemment. « Il faut vivre ces moments, ne pas les refouler ».

    ·         Il y a aussi un problème avec la culpabilité. « On ne peut pas dire aux gens : C’est de votre faute »…

    ·         La méditation la plus courante est celle dite « en pleine conscience ». Il ne s’agit pas de s’abstraire de sa vie, mais de discipliner ses pensées de façon à être conscient de ce que perçoivent nos 5 sens dans l’instant présent. Il semble que ce soit très positif.

    En conclusion

    ·      Les méthodes de gestion des maladies par l’esprit ne dispensent pas des traitements de la médecine moderne, elles les complètent.

    ·         Lorsque nous sommes très concentrés sur une tâche, nous vivons intensément et consciemment. La concentration porte sur les pensées. Ceci ne peut pas se faire en même temps que la méditation. En méditation la concentration porte sur les sens en faisant taire les pensées, la conscience est très aiguisée (pleine conscience). Ce sont deux tâches complémentaires. Elles ont des points communs : dans l’un et l’autre cas les pensées parasites sont éliminées et la vie est vécue dans l’instant présent.

                                                  Marie-Odile Delcourt.

     

     

     


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  • Le samedi 04/12/2015 au café débat, 18 participants ont formulé 24 interventions.

    En synthèse : le texte permettait de rappeler la terminologie des éléments du titre, hormis le mot crise, ce qui a pu heurter ou conduire à des incompréhensions. Le processus de l’innovation décrit semble avoir été apprécié, les exemples en annexe du texte fourni n’ont pas été lues ni commentés, pour certains le sujet était complet voire trop complet, pour d’autres il manquait différents domaines, tels que les innovations financières (souvent toxiques) et sociétales (l'humain, la défense du bien commun, les méthodes de travail). Un des aspects que je voulais aborder est que l'innovation ne se cantonne pas uniquement à la technique contrairement aux propos du rapport Louis Gallois, et qu'il ne suffit pas de dire "allez-y". Un autre élément que je souhaitais souligner était l'aspect immatériel lié en grande partie au numérique, à la connaissance ... On est dans une nouvelle ère qui bouleverse beaucoup d'éléments ce qui laisse libre cours à l'imagination, la créativité, l’invention, l'innovation, éléments sur lesquels chacun attend beaucoup, surtout en période de crises en tout genre (ressources rares, compétitivité accrue par la mondialisation, chômage, ...). On peut aussi opter pour de l’amélioration continue ‘Kaisen’.

    Le texte a essayé de montrer que tout le monde compte sur l’innovation pour sortir de la crise, en rappelant en fin du débat les réflexions d’Albert Einstein lors de la crise de 1929, qui considérait que la crise est une bénédiction pour les innovations. Le texte a également essayé de montrer que l’innovation ne va pas de soi en rappelant notamment la citation de Schumpeter, c’est pour cela qu’il a été rappelé qu’au niveau national il y a un grand chantier animé par Anne Lauvergeon, sur le principe d’innovation et ses sept ambitions. L’innovation devrait permettre à la jeunesse d’avoir confiance en l’avenir.

    Un des participants a schématisé sa participation : je suis venu là pour apprendre, comprendre, je suis satisfait sur ces deux points, mais reste à savoir pourquoi et comment, en retour en rappelant qu’au moment où le Japon était vénéré par tous les patrons comme modèle de performances économiques, une petite histoire a été racontée : trois chasseurs en Afrique, un Japonais, un Allemand, un Français, tirent au fusil toutes leurs cartouches, puis n’ayant plus de cartouches ils se retrouvent nez à nez avec un lion. Le Japonais se baisse et serre ses lacets, les deux autres le regardent et lui demandent pourquoi fais-tu cela ? Sa réponse « il me suffira d’un mètre d’avance sur vous », moralité il suffit d’avoir une longueur d’avance. Cette histoire pour répondre à la question du pourquoi. Le comment est décrit dans les annexes du texte fourni en séance et disponible sur le blog, les témoignages d’innovateurs fournissent la réponse au ‘comment’.

    Mais au-delà de cette réponse au ‘pourquoi’, le premier intervenant a rappelé que l’innovateur ressent un besoin, sa problématique est de savoir ce qui ne va pas, et ce qui peut être amélioré, en rappelant qu’une des priorités est l’éducation des enfants. Ensuite, il a été dit qu’il fallait incorporer la confiance et ne pas avoir peur de l’échec, et d’en tirer des enseignements. L’innovateur est généralement passionné. Le cerveau humain est associatif, ce n’est pas l’apanage des plus ‘gradés’ d’avoir des idées, en effet il faut sortir du cadre en n’étant pas formaté et avoir un autre regard,  en France on est trop élitiste. Certaines idées viennent dans des situations étonnantes, par exemple l’idée de la création d’un film à grand succès est venue autour d’une piscine dans l’imagination de deux cinéastes. Certaines innovations proviennent d’un résultat non attendu ‘sérendipité’. Le fait d’avoir des idées n’est pas forcément associé au niveau de culture intellectuelle, l’exemple de Steve  Jobs à l’âge de 17 ans créant le premier ordinateur Apple alors qu’il était considéré comme inculte. Il y a un classement international du nombre de brevets déposés, l’innovation est synonyme de développement, mais bon nombre de brevets ne débouchent pas sur des innovations.

    Le monde du travail est impacté par de nouvelles méthodes de travail, avec de nouveaux outils de travail à distance, nouvelles organisations, cela conduit à d’autres types d’échanges.

    Pour certains, se pose les questions ou commentaires « y-a-t-il la nécessité d’une invention ? », la réponse a été donnée par un autre intervenant « souvenez vous du phonographe inventé par Th. Edison pour enregistrer la voix des individus pour les réécouter après leur mort, on a vu après coup l’essor dudit phonographe utilisé à d’autres fins », « je fais une choucroute avec une recette à ma façon que je mange chez moi, est-ce une innovation ? » la réponse est dans le texte « dès lors que cela n’impacte pas une population ou le corps social, ce n’est pas une innovation, c’est de la créativité voire de l’invention », « l’invention a pour corollaire la passion », « a-t-on besoin d’avoir un nouveau portable tous les trois mois ? » réponse c’est ce que l’on appelle l’innovation destructrice, de même que le nouveau condamne l’ancien, exemples les disques vinyles remplacés par les CD, eux même remplacés partiellement par MP3, ou les appareils photos argentiques remplacés par le numérique. Certaines innovations perturbent l’utilisateur les conduisant à les déconnecter, par exemple les détecteurs de franchissement de lignes blanches dans les automobiles.

    Il est apparu que le terme crise était mal perçu dans le cadre de l'innovation, il manque certainement une définition dans le texte, hors café débat en annexe ci-dessous est fournie une approche de définition du terme crise. Par ailleurs, la quantification annoncée de la part de la culture dans le PIB laissent certains dubitatifs, elle est à approfondir.

    Enfin, pour imager la notion de crise et d’idées, il a été rappelé le slogan de 1973 au moment du choc pétrolier « la France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées » !

    Le sujet débattu samedi ouvre des portes de discussion et de réflexion, ce qui est un des buts du café débat, même si l'on ne peut pas tout traiter en une seule séance, à partir du moment où l'intérêt à été perçu, chacun à sa manière peut réfléchir à sa convenance sur les aspects de l'innovation / crise.

    Annexe : le terme médical « crise » s'est étendu à l’idée de troubles, de situations de déséquilibre profond, puis de désordres graves.

    Il est également très attaché aux domaines économiques et financiers, puis des ressources écologiques dans une société mondialisée plus que jamais dépendante de ressources finies, productrices de déchets toxiques ou dangereux, et dépendante d'un système où la valorisation d'un capital est presque entièrement basée sur sa consommation, pour entretenir un système de production qui n'a pas de régulation politique forte et qui est une menace pour la santé des écosystèmes et d'une partie de la population. Il peut de plus y avoir une contradiction dans les termes. La crise semble parfois même être un mode de gestion. Ainsi peut-on lire dans un rapport français de 2006 :

    « "Gérer la crise" est d’un certain point de vue une contradiction dans les termes. On ne gère pas le tourment, le trouble ; on s’efforce d’éviter qu’il se produise, d’en minimiser les effets ou de rétablir l’ordre ».

     

     Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme crise peut désigner :

    ·         une manifestation violente, l'apparition ou la mutation brutale d'un trouble ou d'une maladie: crise de nerf, crise cardiaque, crise d'asthme... ;

    ·         une période de tension conflictuelle ou une situation de déséquilibre grave ou de rupture préoccupante: crise politique, économique ou sociale ;

    ·         le manque de quelque chose, ou un état de pénurie: crise du logement, crise de l'épargne. 

                                                              Daniel Soulat.


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