• Dans ce compte-rendu, j’ai essayé de classer les arguments de façon logique, et non chronologique

    Il a été beaucoup question de l’imagination des scientifiques et des ingénieurs, qui  permet de modifier le Réel, en sélectionnant différentes hypothèses, dont certaines sont réalisables. Cette imagination peut d’ailleurs ne pas être mise à profit immédiatement, mais  dans un futur lointain, comme dans les cas d’Icare, qui rêvait de voler, de Léonard de Vinci qui a dit comment faire, et des frères Wright qui l’ont fait.  Autre exemple du même genre : le rêve d’emmener des icebergs du pôle vers les Canaries, ce qui serait sans doute faisable, mais n’est pas fait pour le moment.

    De ce point de vue, l’affirmation que la Science était anti-Imaginaire (voir le texte) a été contestée ; cependant, il n’était pas dit qu’elle était anti-imagination, mais qu’elle ne s’occupait que du Réel, pour le décrire ou le modifier. Contesté aussi le caractère « incontestable » de la Science : il y aurait  un savoir non Scientifique, ce qui pour certains est un oxymore.

    Oui, mais qu’est-ce que le Réel ? Et y a-t’ il vraiment une cloison étanche entre le Réel et L’Imaginaire ? Notre Réel ne serait pas le même que celui des serpents, qui voient plus dans l’infra-rouge que nous. Et le Réel commencerait  par des images, même en Economie. Deux définitions ont été proposées : le Réel est ce qui vous donne des coups de pied dans le derrière si vous vous en écartez ; ce qui est Réalisé n’est plus imaginaire.

    La dimension collective de l’Imaginaire a été soulignée : il y a un Imaginaire collectif, qui lui aussi peut rendre Réel ce qui n’existe pas. C’est un moteur, qui peut faire du bien, mais aussi du mal.

    Trop se fier à l’Imaginaire, trop rêver, peut être dangereux, notamment pour un adolescent. A ce propos une citation chinoise : « l’intellectuel est comme le poisson, il pourrit par la tête ». Oui, mais il a été souligné que l’Imaginaire peut aussi sauver les personnes en grande détresse (dans les camps de concentration par exemple).

    Toute personne a son propre Imaginaire. La relation humaine consiste alors à entrer dans l’Imaginaire de l’autre : ce pourrait être ce qu’on appelle l’empathie. A ce propos, un champion olympique peut sans doute penser qu’on va le reconnaître et  vanter ses mérites, alors qu’il vous est inconnu : son Imaginaire n’est pas le vôtre. Egalement, pénétrer dans l’Imaginaire de personnages… imaginaires est souvent fait par les écrivains, comme Maupassant décrivant ce qui passe dans la tête d’une personne qui se suicide.

    La manipulation de l’Imaginaire des personnes est l’apanage des sectes (des religions ?) ; c’est aussi celui de la publicité.

    L’Imaginaire peut aussi se signaler dans des petits détails qui rompent la monotonie de la vie : s’habiller ou mettre la table de façon spéciale, pour étonner les amis…

    Il a été souligné que l’artiste et le scientifique n’ont pas le même Imaginaire : le premier interprète ses sensations et tente de les communiquer (ce qui est réussi ou non, mais souvent il délivre des sensations qu’il n’avait pas prévues), alors que le second observe, et déduit ou modifie le réel.

    La notion de Référentiel  a été introduite, avec la nécessité de communiquer un bon référentiel, un bon  Imaginaire à nos jeunes.

    Nous avons essayé de trier des états mentaux, ou processus cognitifs  différents mais se rapportant à l’Imaginaire : la Projection, la Prévision, les archétypes (Père Noël qui est le symbole de l’amour familial, Antigone, et même Jésus, bien que classer ce dernier dans les archétypes ne fasse pas l’unanimité, etc…), et même les fantasmes.

    Il a aussi été remarqué que certaines religions ont du mal à accepter la représentation du Réel, ou même la refusent.

    Dans sa conclusion, B.D. s’est étonné du tour pris par la discussion, qui a mis l’accent sur l’inventivité scientifique et technique, alors que le texte avait plus trait à l’Art. C’est sans doute que les participants ont à cœur de faire un bon parcours dans leur métier. De toutes façons, celui qui propose un texte n’est pas maître de la discussion, qui va où les participants le veulent.                             

                                                                                                                                                                                                           Benoît Delcourt.


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