• Compte-rendu de la réunion du 20/10/2012 sur "L'imaginaire, une nécessité ?"

    Dans ce compte-rendu, j’ai essayé de classer les arguments de façon logique, et non chronologique

    Il a été beaucoup question de l’imagination des scientifiques et des ingénieurs, qui  permet de modifier le Réel, en sélectionnant différentes hypothèses, dont certaines sont réalisables. Cette imagination peut d’ailleurs ne pas être mise à profit immédiatement, mais  dans un futur lointain, comme dans les cas d’Icare, qui rêvait de voler, de Léonard de Vinci qui a dit comment faire, et des frères Wright qui l’ont fait.  Autre exemple du même genre : le rêve d’emmener des icebergs du pôle vers les Canaries, ce qui serait sans doute faisable, mais n’est pas fait pour le moment.

    De ce point de vue, l’affirmation que la Science était anti-Imaginaire (voir le texte) a été contestée ; cependant, il n’était pas dit qu’elle était anti-imagination, mais qu’elle ne s’occupait que du Réel, pour le décrire ou le modifier. Contesté aussi le caractère « incontestable » de la Science : il y aurait  un savoir non Scientifique, ce qui pour certains est un oxymore.

    Oui, mais qu’est-ce que le Réel ? Et y a-t’ il vraiment une cloison étanche entre le Réel et L’Imaginaire ? Notre Réel ne serait pas le même que celui des serpents, qui voient plus dans l’infra-rouge que nous. Et le Réel commencerait  par des images, même en Economie. Deux définitions ont été proposées : le Réel est ce qui vous donne des coups de pied dans le derrière si vous vous en écartez ; ce qui est Réalisé n’est plus imaginaire.

    La dimension collective de l’Imaginaire a été soulignée : il y a un Imaginaire collectif, qui lui aussi peut rendre Réel ce qui n’existe pas. C’est un moteur, qui peut faire du bien, mais aussi du mal.

    Trop se fier à l’Imaginaire, trop rêver, peut être dangereux, notamment pour un adolescent. A ce propos une citation chinoise : « l’intellectuel est comme le poisson, il pourrit par la tête ». Oui, mais il a été souligné que l’Imaginaire peut aussi sauver les personnes en grande détresse (dans les camps de concentration par exemple).

    Toute personne a son propre Imaginaire. La relation humaine consiste alors à entrer dans l’Imaginaire de l’autre : ce pourrait être ce qu’on appelle l’empathie. A ce propos, un champion olympique peut sans doute penser qu’on va le reconnaître et  vanter ses mérites, alors qu’il vous est inconnu : son Imaginaire n’est pas le vôtre. Egalement, pénétrer dans l’Imaginaire de personnages… imaginaires est souvent fait par les écrivains, comme Maupassant décrivant ce qui passe dans la tête d’une personne qui se suicide.

    La manipulation de l’Imaginaire des personnes est l’apanage des sectes (des religions ?) ; c’est aussi celui de la publicité.

    L’Imaginaire peut aussi se signaler dans des petits détails qui rompent la monotonie de la vie : s’habiller ou mettre la table de façon spéciale, pour étonner les amis…

    Il a été souligné que l’artiste et le scientifique n’ont pas le même Imaginaire : le premier interprète ses sensations et tente de les communiquer (ce qui est réussi ou non, mais souvent il délivre des sensations qu’il n’avait pas prévues), alors que le second observe, et déduit ou modifie le réel.

    La notion de Référentiel  a été introduite, avec la nécessité de communiquer un bon référentiel, un bon  Imaginaire à nos jeunes.

    Nous avons essayé de trier des états mentaux, ou processus cognitifs  différents mais se rapportant à l’Imaginaire : la Projection, la Prévision, les archétypes (Père Noël qui est le symbole de l’amour familial, Antigone, et même Jésus, bien que classer ce dernier dans les archétypes ne fasse pas l’unanimité, etc…), et même les fantasmes.

    Il a aussi été remarqué que certaines religions ont du mal à accepter la représentation du Réel, ou même la refusent.

    Dans sa conclusion, B.D. s’est étonné du tour pris par la discussion, qui a mis l’accent sur l’inventivité scientifique et technique, alors que le texte avait plus trait à l’Art. C’est sans doute que les participants ont à cœur de faire un bon parcours dans leur métier. De toutes façons, celui qui propose un texte n’est pas maître de la discussion, qui va où les participants le veulent.                             

                                                                                                                                                                                                           Benoît Delcourt.


  • Commentaires

    1
    quentinphilo Profil de quentinphilo
    Mardi 23 Octobre 2012 à 10:50

     Deux participants ayant réagi par e-mail après la séance de samedi dernier, Benoît leur a répondu ainsi :

     

    JP et D ont réagi à ma  conclusion  de la séance de Samedi dernier, que j'introduisais :

    "Dans sa conclusion, B.D. s’est étonné du tour pris par la discussion, qui a mis l’accent sur l’inventivité scientifique et technique, alors que le texte avait plus trait à l’Art. C’est sans doute que les participants ont à cœur de faire un bon parcours dans leur métier. De toutes façons, celui qui propose un texte n’est pas maître de la discussion, qui va où les participants le veulent." 

    Ils pensent, si j'ai bien compris, qu'il faut "recadrer" le débat. Et je ne suis pas d'accord.

    C'est vrai que c'est un peu frustrant que la discussion n'emprunte pas les chemins qu'on avait imaginés. Mais je pense que celui qui introduit n'a à s'en prendre qu'à lui même: c'est peut-être que son titre était trop flou, ou bien que les limites du sujet n'ont pas été bien explorées dans le texte, ou bien encore que ce qu'il a écrit est tellement bien qu'il n'y a pas à y revenir (cela peut arriver !). De toutes façons, l'introducteur est là pour servir la discussion, non pour la guider; car où serait le plaisir de venir débattre si on était guidé ?

    Evidemment, sont à proscrire les débordements excessifs (genre donner le classement de la Ligue 1 de foot quand on parle d'un sujet philo) . Mais il ne manque pas de participants pour protester dans ce cas.

    Donc, selon moi, la "frustration" de celui qui introduit fait partie du jeu. Et elle n'est pas dramatique !

    2
    soulat daniel
    Mardi 23 Octobre 2012 à 19:17

    1/ à partir du moment ou l'introducteur pressent que son sujet est très vaste, je pense qu'il doit définir son cadre en début de son texte aprés le titre, exemple: on abordera l'imaginaire au travers de l'art. Sauf si le flou est recherché permettant d'aller tout azimut, en prenant le risque de perdre de la cohérence.


    2/ le titre étant formulé sous forme de question, je pense qu'il est souhaitable que chaque intervenant réponde à la question en apportant des arguments.


    3/ chaque intervenant est à même de reprendre chacun des propos qui précède sa prise de parole, pour les confirmer ou les infirmer, en argumentant.


    4/ Benoit imagine (ce qui est en relation avec le titre de ton texte) que des personnes habituées ou non au café débat se déplacent spécialement par intérêt au titre et au texte, et que présent à la séance constatent que ce n'est pas en relation avec ce qu'il avait pressenti, il aura probablement une mauvaise impression.


    5/ sans être rigide, on dit ce que l'on va faire, et on fait ce que l'on a dit (cf rigueur). Néanmoins le but étant que chacun s'enrichisse mutuellement au sens intellectuel.


    6/ je suis tout à fait d'accord avec Jean Paul, pour que chacun lise le texte avant le café débat "un homme avertit en vaut deux".


    Ceci dit merci à chaque introducteur de débat qui soumet un texte en l'ayant construit avec réflexion.


    En reprenant quelques éléments caractérisant un débat, un débat permet notamment:


    de trouver des cohérences que l'on aurait du mal à trouver par soi-même, de mieux se connaître et dialoguer, d'obtenir une meilleure compréhension des situations, d'oser s'exprimer et confronter, de faire émerger une créativité au service du collectif qui se libère ...


    amicalement DS

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