• Quelle école pour demain ?

    Quelle école pour demain ?

     

    Dans les années 70, les sociologues Bourdieu et Passeron constatent que la proportion d’individus provenant des classes populaires accédant aux études supérieures reste très faible(les héritiers). Même s’il y a égalité dans l’accès à l’école, il n’y a pas égalité sociale.

    Le monde a évolué, le monde va mal, la société va mal, l’école va mal. L’école de la république qui était un ascenseur social ne l’est plus, ou presque plus, l’école qui était pour tous se scinde en deux donc la société se scinde en deux donc danger !!

    Le niveau scolaire a baissé, le niveau des profs a baissé, la société devient bête. Les parents ont abandonné l’éducation de leurs enfants, les enfants sont déboussolés, rencontrent des difficultés à l’école, les enseignants ont des difficultés à transmettre ce pourquoi ils sont là : le savoir.

    Ils sont obligés de gérer les problèmes avant l’enseignement !!

    Le constat est un nivellement par le bas.Le certificat d’études correspond aujourd’hui au brevet ! On accède à la fac avec un niveau brevet, etc. etc.

    Les programmes changent pratiquement à chaque gouvernement ! On enlève d’un seul coup l’histoire ou on la modifie, on supprime les maths, ou la philo pour les remettre un an deux après !!

    Modifier l’enseignement pour s’adapter au monde moderne, pas de problèmes, il faut juste ne pas oublier d’où l’on vient, comment s’est construit le monde d’aujourd’hui. Cela s’appelle l’évolution. A condition de ne pas faire comme ce lycée qui interdit aux professeurs d’aller voir avec leurs élèves le film sur Simone Veil, un film sur l’homophobie en Afrique ! Aux Etats-Unis se pose la question de modifier certains dessins animés ! On propose en histoire de d’oublier certains moments de l’histoire !

    A force de tout modifier sans réfléchir c’est la catastrophe, il ne reste rien que les réseaux sociaux !  Et la violence. Comment s’exprimer si nous ne savons pas communiquer. En arrivant au collège les élèves, pour la plupart ne sont pas au niveau. Si on ne sait pas lire, écrire correctement, compter, il est impossible de suivre les cours.Le collège et le lycée sont là pour continuer l’enseignement, pas pour refaire le CP.  15 à 20% des élèves sont en état d’échec scolaire définitif à la sortie du primaire selon un expert du ministère.

    Inculture engendre violence, société individualiste, société du profit, de l’argent facile, pourquoi aller à l’école ? Si les élèves ne savent ni lire ni écrire, ils ne comprennent pas ce qu’ils apprennent, laissent tomber, s’ennuient, se détournent de l’école et ne sont pas forcément très heureux.

    La baisse de niveau serait-elle volontaire ? Plus les gens sont incultes, plus ils sont manipulables ! Nous sommes dans une société de la peur, de l’abêtissement de la population :  téléréalité, fausses informations, harcèlement à l’école etc.

    En 1984 déjà, un article du Monde faisait état d’élèves instables, déboussolés et en échec scolaire définitif ; dans les mêmes années l’écrivain journaliste Maurice Maschino faisait le même constat. En 2005 Jean Brighelli écrivait un livre sur « La fabrique du crétin » !!

    Ce qui rappelle aussi le fameux livre d’Orwell « 1984 ».Dans ce monde tous les individus sont sous contrôle et se ressemblent, tout est uniformisé. On a affaire à un monde sans liberté. Paru en 1949.

    Autre exemple : « Fahrenheit 451 » paru en 1953 ! ce livre dépeint une société futuriste (la nôtre ?) où la lecture et le savoir mettent en péril le pouvoir en place. Une unité spéciale de pompiers est chargée de brûler tous les livres afin de maintenir la population sous le joug d’un gouvernement totalitaire. Les livres sont considérés comme dangereux et interdits. Ils sont des objets de résistance qui doivent être lus avec discrétion pour ne pas être brûlés,ou appris par cœur pour pouvoir se transmettre à nouveau aux nouvelles générations.

     

    En sommes-nous là ? 

     Joëlle Le Cocq                30 Septembre 2023

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  • Commentaires

    1
    Daniel
    Dimanche 1er Octobre 2023 à 15:44
    Daniel

    1/ La première partie concerne l'école : Le texte pourrait sembler excessif, il n'en n'est rien, une de nos filles professeur d'histoire géographie en banlieue parisienne, est partie dans l'Aveyron, pour enseigner dans un climat serein et ne pas passer la moitié de son temps à faire de la discipline, une autre de nos filles professeur des écoles mutée à Montigny décrit la même situation exprimée dans le texte.

    On peut même compléter le constat de Joëlle : Le collège unique décrété par la loi Haby en 1974 a été une catastrophe car le but de l'égalité des chances s'est traduit par un nivellement vers le bas, A ce propos, voir le livre de André Comte-Sponville ‘Que le meilleur gagne’*. Les parents d’élèves deviennent de plus en plus intrusifs. Rappeler que seul l’Inspecteur d’académie  est là pour évaluer et conseiller le professeur.

    Alors que l'école était gratuite depuis Jules Ferry, les écueils mentionnés conduisent de plus en plus les parents à mettre leurs enfants dans le privé.

    Comme il est évoqué les parents, il ne faut pas oublier la notion de famille, elle est la cellule de base pour la société, et pour les enfants, elle est la pierre angulaire du développement social, son rôle est de fournir confiance et sécurité à l’enfant.


    2/ La fin du texte relate un phénomène de société, mentionnant que les livres sont brûlés, est par contre excessive, puisque les boîtes à livres témoignent un engouement pour la lecture. Ceci dit la lecture des réseaux sociaux est en grande partie néfaste, voire nuisibles.

    3/ L'école devrait avoir plusieurs finalités, il serait  opportun  d’établir un plan de progrès :

    Socialiser les enfants en leur apprenant à vivre ensemble ;
    Apprendre aux enfants à devenir des citoyens ;
    Permettre d'avoir un esprit sain dans un corps sain ;
    Transmettre des éléments pour se définir un parcours de vie professionnelle ;
    Susciter le goût d'apprendre, le goût de l’effort, promouvoir la méritocratie ;
    Expliquer pourquoi aller à l'école est une chance ;                                                       

    Préserver la langue française ;
    Faire en sorte que les parents viennent à l'école pour témoigner de leur vie professionnelle, et expliquer quelles sont leurs compétences ;                                                               

    Aider les enfants à déceler leurs dons et à les développer ;                                  

     Essayer de faire en sorte qu'il y ait un trait d'union entre école et vie professionnelle ;
    Accorder du temps à la culture et aux débats ;                                                             

    Valoriser l’apprentissage, et dire aux parents que ce n’est pas une voie de garage ;    Indiquer qu’il y a des moyens pour reprendre des études après avoir commencé à travailler.


    4/ Rappeler que le rôle des enseignants est de transmettre des connaissances, avec de la pédagogie, et que l'éducation est du ressort des parents.
    En mettant l'accent sur le respect de l'institution scolaire et du corps enseignant, en remettant  l’enseignant au cœur de l’école, ce n’est pas aux élèves, ni aux parents de critiquer les programmes, voire de les refuser.

    5/ Une des difficultés, c'est d'enseigner et d'éduquer ce qui sera indispensable pour un enfant, afin qu'il soit bien dans sa peau, les psychologues en voie beaucoup actuellement, et qu'il s'intègre dans la société dans laquelle il sera devenu adulte et majeur, en y pensant 15 ans avant qu'il le devienne, c'est le défi majeur car les choses évoluent très vite.

    6/ Derrière tous ces vœux et besoins, il y a des solutions existantes, encore faut il les appliquer.

    7/ Visualiser le film "sur les chemins de l'école" dans toutes les écoles pour montrer que d'aller à l'école est une chance.

    * Livre de André Comte-Sponville ‘Que le meilleur gagne !’ :

    Quand on dit ‘Que le meilleur gagne’, ce qui est la formule même de l’esprit sportif, cela suppose que tous les êtres humains ne sont pas égaux physiquement, puisque certains sont meilleurs que d’autres, et que la compétition entre eux est justifiée.

    C’est justement, parce que nous sommes démocrates, parce que nous sommes attachés à l’idée que tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité, qu’il faut rappeler qu’ils ne sont pas égaux en fait et en valeur.

    Si on oubli l’inégalité en fait et en valeur, on ment à nos enfants (remarque de JP Verollet lors du café débat ‘école et démocratie laquelle des deux sauvera l’autre ? du 13/3/2021)

    2
    Daniel
    Dimanche 1er Octobre 2023 à 15:55
    Daniel

    pour information voir le café débat du 5/12/2012 sur la même problématique.

    http://quentin-philo.eklablog.com/quelle-ecole-pour-quelle-societe-a60800251

    3
    Mardi 3 Octobre 2023 à 17:37

    Un texte de Pierre Marsal qui prolonge l'exposé de Joelle Le Cocq figure sur le blog de discussion du Café-débat à l'adresse suivante :

    http://discussions.eklablog.com/quelle-ecole-pour-demain-a214852479

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