• "La parole est d’argent et le silence est d’or "?

    Charlotte Morizur. 7 janvier 2023

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  • Commentaires

    1
    Daniel
    Lundi 9 Janvier 2023 à 16:35

    Commentaires au texte de Charlotte, en italique le rappel de ses phrases :

    1/ ‘Ce proverbe, qui figurait déjà dans le Talmud, nous affirme que le silence aurait plus de valeur que la parole’

    Dans la communication, il n’y a pas que la parole (signal verbal’, il y a aussi les signaux non verbaux (gestes du corps, de la tête, des yeux…), dans certains cas plus éloquent que la parole.

    2/ ‘Selon Montaigne L’important est dans ce que l’on fait et non dans ce que l’on dit.’

    Confucius Ve siècle AV-JC a dit ‘L’homme supérieur met d’abord sa parole en pratique, ensuite il parle conformément à ses actes’. Par ailleurs Régis Debray dans le dire et le faire à émis ‘Moins ça peut, plus ça cause’.

    3/ ‘Selon Montaigne, « Le langage n’est rien, et pourtant, il n’est rien qui compte d’avantage, et pourtant il n’est rien qui compte davantage. »’. ‘ « Les paroles encourageantes qui la portent sont capables d’entrainer le monde vers plus de justice. ».

    Oui mais pas que la justice, exemple des grands discours :

                Charles de Gaulle appel du Juin, John discourt de son investiture 20/01/1961

                Martin Luther King « I have a dream » 23/08/1961

    Ils ont été prononcés avec un rythme lent, ponctués de très courts silences, permettant d’augmenter l’attention et l’écoute.

    4/ ‘Certains silences parlent d’eux-mêmes et il n’est guère besoin de les traduire pour comprendre ce qu’ils nous disent.’

    Dans une étude sur l’articulation entre la parole et le silence à l’assemblée de l’Athènes classique, les prises de parole et les prises de silences, pour que son silence soit efficace, l’orateur doit déclarer son intention de se taire, par exemple l’orateur jalonne son discours de prétéritions rhétoriques, qui correspondent au fait que l’on attire l’attention sur une chose en déclarant ne pas en parler , exemple : ‘je ne dirai rien de son dévouement, qui …silence’, suite à quoi l’orateur peut faire un signe gestuel de la main tendue qui oscille, forme de flottement, qui signifie ‘laisse à désirer’, formulation subtile, voire ironique, qui peut être suivie de ‘vous m’avez compris’.

    On voit là un langage construit par le mélange, paroles, silences, gestes.

    5/ Remarque : En musique, dans les partitions il y a le Soupir, c’est un silence qui équivaut à la noire, il faut les considérer comme des respirations musicales nécessaires.

    6/ De nos jours, parler pour certaines personnes relève d’un course de vitesse, augmentant la densité du message en nombre de paroles évoquées par minute, ce qui entraîne l’interlocuteur à ne plus pouvoir suivre et comprendre ce qui est émis, et s’il y a ralentissement voire silence, le locuteur se fait ‘couper la parole’.

    7/ Proverbe chinois « Nous avons deux oreilles, une bouche, pour écouter deux fois plus que l’on ne parle ».

    8/ A noter que la langue des signes française, LSF, est un langage visuel et gestuel utilisé par les personnes malentendantes et certains entendants.

    9/ Le silence parle. Bien des «émetteurs» du silence ignorent l'existence de ce deuxième plan, un mode de communication psychologique qui relève de la psychocommunication. Le silence est alors d'or, car il parle plus et mieux que des mots. Parfois il vaut mieux se taire.

    2
    Pierre M.
    Lundi 9 Janvier 2023 à 18:27

    Le problème qui est posé ici est celui de l’échange, de la communication. Il n’est pas possible de concevoir un être vivant sans échanges (air, eau, matière, information). Plus précisément il s’agit ici de l’échange verbal. Quelle en est la possibilité, quelles en sont les limites ? 

      

    Quelques observations. 

    1. Il est intéressant de constater la parenté de la plupart des mythologies ou écoles de sagesse mondiales. En parallèle au Talmud, à coté de Confucius mentionné par Daniel, on pourrait citer le « Traité du vide parfait » de Lie Zi, l’un des trois maîtres taoïstes du Vsiècle avant notre ère.  On y trouve ces propos, paradoxaux à première lecture : « Qui a trouvé se tait, qui sait se tait aussi. Le silence est une forme de parole, l’ignorance est une forme de connaissance ». 

      

    2. Il importerait de définir ce que signifie la parole. Dans les temps anciens l’information se transmettait par l’oral (pas seulement par des vocables : exemples des langages sifflés ou iodlés dans les pays de montagne, tam-tam, communication par signes). Aujourd’hui, avec le développement des NTIC, on peut étendre ce concept aux réseaux sociaux. Peut-être feraient-ils moins de dégâts s’ils étaient plus silencieux. 

      

    3. L’importance de l’oralité dépend des contextes culturels. Les pays de droit écrit (issu du droit romain) où l’essentiel des règles de la vie commune est codifié, sont moins portés aux échanges verbaux que les pays de droit coutumier où souvent la palabre est un exercice obligé. Intermédiaires sont les pays où le système juridique est la common law (pays anglo-saxons). Exemple donné en séance d’agriculteurs marocains se sentant plus engagés par leur parole que par leur signature de contrats de crédits. 

      

    4. Les travaux de l’anthropologue Edward Hall mettent en avant les distances culturelles qui varient selon les sociétés et qui par conséquent impactent les modes de communication. C’est la notion de proxémie : distances physique (langage silencieux), temporelle et linguistique. 

      

    5. Le silence ne s’oppose pas à la non-parole. Mais, comme le bruit, le silence peut être une forme de torture très raffinée (salle anéchoïque ou  chambre sourde dans laquelle on n’entend plus que son battement de cœur au point d’en devenir fou). 

      

    6. L’être humain n’est pas le seul à disposer d’un langage signifiant (exemple des merles qui ont un vocabulaire plus varié quand ils sont en ville, exemple de certains passereaux qui n’ont pas les mêmes  vocalises selon les régions...). 

      

     Pour en finir, ces deux citations de Barenton confiseur (sous la plume Auguste Deteuf) : « Parle peu, après les autres, et que ce soit pour dire quelque chose ». 

    «  Pensez vite et parlez lentement. Le poids des mots est directement proportionnel à leur durée ».

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