• C.R. du 7 Janvier 2022. LA PAROLE EST D’ARGENT ET LE SILENCE EST D’OR 

    COMPTE-RENDU DU DEBAT DU 7 JANVIER 2023 

     

    18 personnes étaient présentes ce samedi 7 janvier : c’est un bon score, probablement dû au fait que le Mondial et la saison des fêtes de la fin d’année 2022 étaient terminés. Et puis les beaux jours du printemps n’étant pas encore arrivés, en les attendant, certains ont eu la bonne l’idée de se rendre au Marina où nous avons pu échanger nos vœux et verser notre cotisation à notre trésorier.

    C’est donc autour du proverbe :« LA PAROLE EST D’ARGENT ET LE SILENCE EST D’OR »,qu’il nous a été proposé de débattre.

    Suite à la lecture du texte, les premières interventions ont déployé l’éventail de toutes les formes du langage : Arts, gestes, silences, soupirs, expressions du visage,(que le nouveau-né va très tôt reproduire en observant les personnes de son entourage) …etc. Mais était-ce bien là le sujet?  Le problème posé ici nous a fait remarquer un intervenant, est bien celui de l’échange et de la communication par la parole, et de nous expliquer la parenté existant dans la plupart des mythologies ou écoles de sagesses mondiales, en ce qui concerne l’échange verbal. 

    Un intéressant exposé nous a été donné sur le rôle de la médiation dans le traitement d’un conflit entre deux personnes. Pour que ce traitement soit efficace, le médiateur, ou la médiatrice, doit s’assurer que la parole de l’un, puis de l’autre, soit entendue par chacun avec respect et la plus grande attention ; si le silence s’installe dans l’échange parce qu’il laisse la place, non pas à une bouderie ou à une mauvaise foi mutique, mais à une réflexion profonde de chacun, jamais le médiateur ne doit l’interrompre  car c’est dans ce silence que les émotions s’apaisent, la pensée mûrit,  que la situation se décante pour apparaître avec plus de  clarté aux yeux des deux protagonistes. Cet exemple d’échange, basé sur une volonté réciproque d’apaisement, nous a permis de mesurer l’importance de la parole, de l’écoute et du silence dans les relations que nous pouvons entreprendre et entretenir avec les autres.  

    Nous avons tenté d’expliquer l’incipit de l’Evangile selon St Jean: « Au commencement était leverbe ;le verbe était auprès de Dieu et le verbe s’est fait chair… » D’après une participante ce message énigmatique semblait pourtant correspondre au sujet du jour. Pour le comprendre, il suffisait peut-être de se rappeler que le langage change selon les époques, les lieux et les cultures[1]. En ce temps-là et dans ces pays de déserts les orateurs et les scribes s’exprimaient sous forme de paraboles ; le « jeu » consistait à deviner ce qui était caché sous l’apologue. Le « verbe » avons-nous conclu serait donc la parole de Dieu transmise aux Hommes par l’intermédiaire de son envoyé sur Terre, Jésus. Cette explication de l’expression : « … et le verbe s’est fait chair »a paru satisfaire l’auditoire.

    Une note en bas de la page 1 du texte a interpellé une participante. Pourquoi Jean-Claude  Pariente affirme-t-il que le langage est« inerte » et la pensée « vivante » ? La pensée, en effet, commence par germer dans l’esprit, puis elle se développe, s’enrichit des informations reçues, fluctue, fait des petits, exactement comme tout ce qui appartient au monde du « vivant ». Tout ce processus peut rester autant de temps qu’on le désire à l’abri du silence. Alors que la parole, une fois prononcée, ne nous appartient plus et reste définitivement plaquée sur notre discours, nous a expliqué une intervenante. Le danger c’est que cette parole peut être interprétée au gré de l’interlocuteur. La parole est donc comme les pigments,ces colorants dit inertes car indétachables de la toile ou tout autre support une fois qu’ils y ont été appliqués. Comme il nous l’a été rappelé, à dire trop vite les choses qui nous passent par la tête,la parole et les mots sont souvent irrécupérables, d’où la nécessité de tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler.

    Les échanges se sont longuement portés sur « les » silences : Le traitement par le silence est une véritable menace pour les relations, qu’elles soient amicales, familiales ou amoureuses. Ce comportement est souvent une stratégie mise en place pour déstabiliser l’autre, une torture mentale souvent utilisée avec les prisonniers ou les otages.

     Il faut aussi savoir écouter et traduire le silence qui remplace les mots lorsque, submergés par une forte émotion ou une profonde souffrance, ceux-ci deviennent indicibles.

    Lorsque l’on peut librement verbaliser sa pensée, les relations se nouent sereinement et les accords à trouver sont plus facilement et rapidement conclus.

    Après d’autres nombreux et intéressants échanges soupesant le poids et la valeur et de la parole et du silence, une participante nous a démontré qu’un équilibre peut être établi lorsque la sagesse, le respect, sont présents dans l’élaboration du discours ou du dialogue. 

    Le débat a été clos après un rappel de la conclusion du texte.

     

    Charlotte Morizur

     



    [1] Lire sur le site le commentaire De Pierreà ce propos.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :