• Compte-rendu personnel 3 Dec. 2022 Faut_il aimer pour s'engager?

                                   COMPTE-RENDUDU DEBAT DU 3 DECEMBRE 2022 

     

    A l’occasion de la journée de « L’Engagement » la séance s’est tenue à la médiathèque du Canal de St Quentin en Yvelines :ont collaboré à cette initiative, Emna Barkaoui chargée des affaires culturelles de la médiathèque et Laurence Darmedru présidente du café Débat de St Quentin. Le thème du débat était le suivant :

    « FAUT-IL AIMER POUR S’ENGAGER ? »

    24 personnes étaient réunies pour en débattre, dont 10 membres de l’association «Le Café Débat de St Quentin en Yvelines ».  

    Certaines personnes ont interprété la question qui faisait titre comme s’agissant uniquement de l’engagement dans une relation amoureuse ; le texte proposait cependant des pistes de réflexion allant vers bien d’autres directions.

    Une participante a fait réagir l’assemblée en l’interpellant sur le terme « devoir » qui déterminerait tout engagement.« S’engager, est-ce vraiment un devoir a-t-elle demandé ? » Pour certaines personnes le mot « devoir » est synonyme d’injonction, et suscite chez elles une réaction négative, voire épidermique car toute contrainte venant d’une autorité supérieure les rebuterait. Pour elles l’engagement dans une action ne peut être que libre et mu par un élan du cœur : l’amour en est un, l’indignation, la colère, également. Ainsi voter par devoir serait un non-sens. (Il a alors été rappelé que voter est un droit et non un devoir.) 

    Une confusion entre « devoir » et « obligation » a troublé un moment la discussion. Pour une meilleure compréhension de ces deux termes et de la différence qu’il y a entre eux, il a été donné l’exemple suivant :  Payer ses impôts, scolariser ses enfants, rouler à droite… sont des obligations, y manquer c’est encourir une sanction. En revanche l’engagement que l’on s’impose librement devient un devoir et faillir au contrat que l’on a souscrit entre soi et soi ne peut être sanctionné que par soi-même : « Si durant la journée, j’ai négligé de m’impliquer dans la cause que je défends, a dit une participante, alors la nuit venue,je ne m’aime pas ! »

    Rappelons cette phrase du texte : « l’engagement est un acte volontaire qui permet à chacun d’affirmer sa responsabilité et sa liberté face à lui-même et face aux autres ».

    Alors quelle sont les motivations, autres que celles dictées par le cœur, qui nous poussent à nous engager ?

    La curiosité, celle qui entraîne l’intelligence dans les chemins de la connaissance, incite le chercheur à pousser toujours plus loin ses investigations et à inventer des techniques capables d’améliorer le bien-être de l’Humanité, de comprendre mieux son environnement.

    « L’engagement », nous a expliqué une participante « a été pour moi un processus basé sur le constat d’un manque sociétal. Aucune structure n’existait pour mon fils handicapé afin qu’il soit reconnu comme citoyen à part entière. Seule et face à notre impuissance nous nous trouvions son père et moi dans un état de total désarroi. J’ai donc monté un collectif avec des personnes se trouvant dans mon cas. Nous nous sommes mobilisées et ensemble nous avons réussi à faire bouger les lignes. »

    Pour un participant, l’inanité des journées qu’il aurait à passer une fois l’âge de la retraite arrivé, le mettait mal à l’aise. Il s’est alors engagé auprès d’une unité de soins palliatifs et a consacré une part de son temps dans l’accompagnement des mourants. « J’ai reçu en échange de ce temps donné un retour qui m’a comblé et donné la certitude d’être sur le bon chemin. »

    Avoir la certitude d’être sur le bon chemin apaise et rend serein, être en phase avec ses convictions, en accord avec soi-même,c’est peut-être cela le bonheur dont parle Kant.

    Si l’on est touché par le combat de personnes dont les droits sont bafoués peut-on se mettre à leur côté alors que l’on n’est pas directement concernés ? Ne risque-t-on pas, par méconnaissance, d’être maladroit et par conséquent inopérant si on n’a pas vécu leur souffrance ? La réponse a été que si nous voulons aider ceux qui subissent maltraitances, discrimination, déconsidération, rejet de la part de leurs proches …,une écoute attentive de chacun de ces cas est absolument primordiale, elle pourra définir le rôle que l’on nous attribuera selon nos compétences, cela pour que  notre action soit ciblée et juste.

    Le choix de la profession peut-il être une réponse à une vocation ? Certains métiers sont consacrés aux soins des malades ou handicapés, d’autres demandent à parcourir le monde pour en rapporter les événements qui s’y passent, ou à secourir les populations en situation de catastrophe etc.Ces métiers attirent   par la dimension morale qui correspond aux aspirations de certains. S’y engagent-ils par goût ? Inclination ? Passion ? Oui, sans doute, mais plus sûrement par amour ont affirmé certains. Ceux, a déclaré une participante, qui disent que l’on ne s’engage pas forcément dans sa profession ou dans une action par amour ne doivent pas être mal jugés car sans doute ont-ils eu un vécu, un environnement social qui leur a donné une vision différente de ce qu’est l’engagement (?). Ce point de vue aurait mérité une explication plus claire.

    Un intervenant nous a fait remarquer que dans le terme engagement il y a le mot « gage ». Le gage garantit le paiement de la dette que l’on contracte, tacitement ou non, lorsque l’on est admis dans la société.  L’Humain est un animal social qui, lorsqu’il vient au monde a besoin pour survivre d’être protégé par un groupe, en général sa famille. Aux temps préhistoriques chaque individu avait un rôle à jouer au sein de sa tribu, c’était la condition pour qu’y règnent cohésion et harmonie. Malheur à celui qui refusait de remplir le rôle qui lui était attribué! Exclu de la tribu il était condamné à la solitude,l’errance et à une mort certaine. Notre société actuelle est basée sur un système de solidarité qui assure à chaque individu des droits faisant tout naturellement équilibre aux devoirs qui lui incombent.

    Pour répondre à la question : comment être sûrs de ne pas nous fourvoyer dans une voie sans que nous ayons à le regretter? Une participante nous a avertis des dangers qu’il y avait à s’engager dans des associations ou plutôt des communautés, qui suivent des doctrines strictes concernant le mode de vie des adhérents et souvent portent atteinte à l’autonomie de la pensée. De la même façon il faut être vigilant avant de cliquer pour donner son accord à l’objet d’une pétition sans avoir eu auparavant une réflexion suffisante.

    Mais laissons la parole à Aboudou, 12 ans, qui a brillamment conclu le débat, débat qu’il a suivi avec beaucoup de sérieux. Il a déclaré de sa belle voix grave : « Moi, j’ai aimé le sujet et le mot engagement. Un président de la république s’engage à améliorer son pays, et au collège on peut s’engager en se présentant pour être délégué de classe. Lorsqu’on s’engage il faut toujours tenir ses promesses. Si par exemple je promets à mon petit frère de jouer avec lui, alors je ne dois pas le laisse tomber mais jouer avec lui, même si je n’en ai pas envie et préfèrerais faire autre chose. » Aboudou a bien saisi l’objet du débat, y a parfaitement répondu, aussi fut il chaleureusement applaudi. Avec bien de l’élégance il s’est levé et a remercié l’assemblée avant de nous quitter.

    Pour conclure, on a cité cette pensée de Georges Bernard Shaw : « Dans la vie il y a ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se demandent : pourquoi ? Et puis il y a ceux qui voient le monde tel qu’il pourrait être et se disent : Pourquoi pas ? » Alors ceux-là se lèvent, rassemblent ardeur et courage et vont sur la voie qu’ils se sont tracée pour accomplir leur mission, comme l’a fait Jean-Baptiste Charcot qui a sillonné les océans des 2 pôles à bord de ses 3 bateaux chacun baptisé « LE POURQUOI PAS ? » 

    En Afrique celui qui quitte son pays, ses amis et sa famille et s’apprête à traverser continents et océans comme nous traverserions notre jardin, celui-là donc, se lève et dit :

    «JE PARS ET J’AI LE CŒUR DEBOUT »

                                           C.R. rédigé par Charlotte Morizur..

     

  • Commentaires

    1
    Daniel
    Mercredi 7 Décembre 2022 à 14:16

     

    Dans le CR ci dessus il est écrit:

    "Ainsi voter par devoir serait un non-sens. (Il a alors été rappelé que voter est un droit et non un devoir.)"

    pour information : Sur la carte d'électeur est inscrit 'Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique'. Le taux d'abstention au cours des élections montre que le devoir civique ne suffit donc pas.

     

     

    2
    CHARLOTTE MORIZUR
    Samedi 10 Décembre 2022 à 13:18

    Les suppoters de foot sont des désengagés, ils sont même  le symbole du désengagement. Paroles étonnantes entendues lors du débat et qui ne paraissent  pas dans le CR. 

    3
    CHARLOTTE MORIZUR
    Lundi 12 Décembre 2022 à 16:52

    Je reviens sur ces propos qui n’ont d’ailleurs pas reçu d’écho lors du débat : « les supporters de foot sont des désengagés, et sont le symbole même du désengagement »

    Alors qui sont les supporters de foot ? Si l’on en croit les statistiques, les plus nombreux, appartiennent à la tranche d’âge 19 - 25 ans ; ce sont des étudiants, des universitaires le plus souvent. Eux-mêmes ont un jour touché un ballon ou font encore partie du club de leur université. Puis viennent les retraités, et enfin les hommes, père de famille entre 25 et 50 ans. Tous contribuent donc à la bonne santé financière du club et par conséquent de leur commune car il faut le savoir, tous les clubs n’ont pas les moyens du PSG, de l’OM ou de l’OL et sans le soutien des supporters ou spectateurs, , ces clubs ne survivraient pas. Exceptionnellement, certains supporters ou amateurs de foot s’offrent le plaisir de vivre une fois dans leur vie un grand match et s’ils sont si nombreux c’est qu’ils viennent de partout dans le monde.  On voit de plus en plus de dames avec de jeunes enfants dans les tribunes mais il faut reconnaître qu’elles sont minoritaires : le foot a toujours été considéré comme étant « affaire d’hommes », et cela par les dames elles-mêmes.   

     Le foot est la troisième structure d’éducation en France après la famille et l’école. On y enseigne en plus des règles du jeu, la santé et la culture foot. Les entraîneurs son chargés d'inculquer aux enfants les valeurs du sport  comme : l’esprit d’équipe,  la solidarité, le fair-play, le goût de l'effort,mais aussi  l’engagement citoyen, La protection de l’environnement, la tolérance. L’entraîneur fait participer les enfants à toutes sortes d’action comme par exemple  des collectes alimentaires ou de vêtements, les enfants participent également  nettoyage de leur stade.   

    Albert Camus a vécu le foot comme une véritable école de la vie : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations de la vie, a-t-il écrit c’est au football que je le dois. »

    A l’occasion de grands matches, on peut voir durant 90 minutes, vibrer, chanter, hurler sur nos écrans de télé plus de 60 000 supporters, ils nous communiquent leurs émotions,leur joiesmile ou leur déceptioncry. On ne les connaît pas, on ne sait pas ce qu’ils font dans la vie. Peut-être, je dis bien peut-être,  y a -t-il parmi eux des « désengagés » … mais voilà :  à quoi les reconnaît-on oops ?   

     

     

    4
    CHARLOTTE MORIZUR
    Lundi 12 Décembre 2022 à 16:57

    Et parmi ceux qui assitent à un ballet à l'opéra... il y aurait  également des désengagés ? Quelle horreur !eek

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