• C.R. personnel du débat du 6 Avril 2019.:La colonisation, un bien ou un mal ?

    Compte rendu personnel du débat du 6 Avril 2019.

     

                       La colonisation, un bien ou un mal ?

     

                                  c.r. rédigé par Benoît Delcourt.

     

    Nous commencerons par rapporter les commentaires généraux sur la colonisation, avec notamment ses côtés négatifs, puis positifs, après quoi nous relaterons ce qui a été dit de la colonisation de l’Algérie.

     

    Remarques générales.

     

    Il y a colonisation quand un groupe humain impose à un autre non pas seulement son autorité, mais sa domination. Cela a été le cas de l’homo sapiens sur le Néanderthal, et ce serait « dans les chomosomes humains », c’est à dire dans sa nature profonde de prédateur. On trouve la même chose chez les bactéries (voir le texte d’introduction, cette comparaison de l’homme avec des bactéries sans conscience a été critiquée). Cela est conforme à la théorie de Darwin sur l’évolution.

    Presque tous les pays ont été colonisés, sauf la Chine (encore qu’elle a été envahie par les Mongols), peut-être la Corée, en tous cas l’Afganistan. Le Liberia est un cas spécial, puisqu’il a été donné par les USA à des esclaves noirs.

     

                                      Les côtés négatifs.

     

    Dans l’esprit du colonisateur existe souvent la certitude que sa « race », sa culture et sa religion sont supérieures à celle du colonisé, qui est supposé être un sous-homme.

    Cela a commencé avec les Croisades.

     La conversion forcée à la religion du colonisateur joue toujours un rôle important, parfois le premier, comme dans le cas de la Nouvelle Calédonie où les missionnaires sont arrivés avant les colons. Pourtant la colonisation les Romains n’avait aucun but de conversion  ils respectaient les Dieux des pays conquis.

             Mais le premier rôle est tenu en fait par l’appât du gain : c’était déjà le cas des Romains, qui, au cours de la conquête,  se « servaient sur le pays ». Depuis le début de l’ère industrielle, les colonisateurs  construisaient des routes et des ports pour évacuer les matières premières vers leur pays d’origine. Mais cet appât du gain pouvait se cacher derrière d’autres discours : dans la controverse de Valladolid, le Jésuite Las Cases avait réussi à faire admettre que les amérindiens avaient une âme, mais il échoua pour les Noirs, qui avaient à fournir une force de travail réputée bien plus importante.

    La colonisation n’est plus forcément liée à l’invasion d’un territoire : elle peut être la recherche d’une plus grande influence, par exemple dans les zones pétrolifères (guerres d’Irak, 1991 et 2003 par exemple) ou d’huile de palme (Indonésie, Malaisie).

    Amener la santé dans des pays miséreux n’est pas forcément une bonne chose, à cause de la démographie galopante qui s’ensuit, sans compter que l’alcoolisme y prolifère souvent (voir le traitement de la Guyane du temps de Mitterrand)  Dans le cas du génocide des amérindiens,  la propagation d’épidémies de variole a été systématiquement favorisée pour éliminer des populations non habituées à la faune microbienne amenée par les colons.

    Un problème aussi : le colonisateur impose la notion de droit écrit, par exemple d’acte propriété de la terre, alors que, dans le pays colonisé, l’Homme appartient à la terre plus que l’inverse !

             Il existe aussi une colonisation purement culturelle, comme celle des USA, qui inondent le monde de leurs séries télévisées et de leurs Mac Donalds. Mais cette colonisation marche avec l’accord des « colonisés ».

            

                                  Côtés positifs.

     

    Il peut aussi y avoir une colonisation de devoir : on se doit parfois d’arrêter les massacres, n’y a-t-il pas de « devoir d’ingérence » dans certains cas (Kushner). Pourtant ne faudrait-il pas ne s’occuper que de ses propres affaires ?

     Une colonisation serait réussie quand le colonisateur, au lieu d’imposer sa domination, ne fait que proposer ce qu’il peut amener, dans un esprit de coopération, pour le bien commun, comme dans le cas des ONG qui aident des pays d’Afrique en utilisant souvent des fonds Européens. La réussite serait obtenue quand on peut de moins en moins distinguer qui est le colonisé et qui est le colonisateur.

     Les colonisations amènent tout de même des bienfaits durables : infrastructures, éducation, hôpitaux et dispensaires (que la France a plus largement fournis que d’autres pays).

     

    La colonisation de l’Algérie.

     

    L’Algérie a d’abord été colonisée par les Arabes, qui, entre autres chose auraient           laissé le pays se désertifier.

    En 1830, une altercation entre le représentant de la France et le dey d’Alger conduit à l’invasion du pays, qui n’est encore qu’une petite partie de ce qu’on appelle l’Algérie. La raison réelle serait  en fait la présence de pirates « barbaresques » qui empêchaient le commerce en  Méditerrannée, encore que ces pirates n’étaient plus si menaçants en 1830.

    Cette colonisation s’est faite à coup de massacres des autochtones et des saccages de leurs villages.

    Il y a eu une séparation nette entre d’une part, les musulmans, qui avaient des droits restreints et d’autre part les « Français » (comprenant les Italiens, les Espagnols et le juif nés là-bas).

    En 1945, un crime contre des Français conduit au massacre d’arabes à Sétif.

     

    Pourtant les colons n’étaient pas tous mauvais, ils travaillaient souvent dur dans l’agriculture et dans l’administration. Et si beaucoup ne savaient pas un mot d’Arabe (contrairement à ceux du Maroc), certains étaient intégrés dans le milieu Arabe, comme dans le cas cité d’une institutrice Française du bled, qui était aimée de ses élèves arabes auxquels elle apprenait à lire et à compter: elle a ressenti, après son retour humiliant en 1962,  un certain mépris des hexagonaux, réel ou fantasmé, qu’elle n’a toujours pas dirigé.

    La formation de cadres musulmans n’a pas été faite à temps, et c’est peut-être pourquoi le résultat net de cette colonisation est négatif, puisque l’Algérie indépendante n’avait pas les cadres nécessaires à un bon développement et  a choisi, certes librement, des voies qui se sont révélées être des impasses.

     

    En conclusion, Jean-Claude Charmetant a souligné l’importance du maître-mot : coopération.

     


  • Commentaires

    1
    Daniel
    Mercredi 10 Avril 2019 à 11:07

    Une des grandes lignes directrices de la colonisation a été l'évangélisation. Le Maréchal Lyautey est un homme vénéré en Tunisie et au Maroc. Haïti est un exemple d'échec de colonisation.

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    2
    charlotte
    Samedi 13 Avril 2019 à 20:55

     

     

     

    CANNIBALISME - CHRISTIANISATION – RUGBYANISATION -

     

    AVERTISSEMENT :  âmes sensibles, ce texte n’est pas pour vous !

     

    Les îles Fidji étaient autrefois appelées « les Îles Cannibales ». En effet, il est maintenant reconnu que la consommation de chair humaine y était pratiquée depuis plus de 2 500 ans et selon un rituel très précis :  chants, battements de tambours, accompagnaient la séance de torture et le démembrement de la personne toujours en vie ; lors du « festin » qui s’ensuivait, on utilisait une fourchette spéciale pour saisir la chair alors que l’on faisait usage de ses mains pour prendre les aliments lors des repas  plus …  ordinaires ! Cette pratique était pour les Fidjiens un moyen de contrôle de l’ennemi, une vengeance et une ultime insulte.

     

     A la fin du XIXème siècle, des missionnaires britanniques entreprirent de christianiser les îles d’Océanie et c’est ainsi qu’en 1860, tout empli d’enthousiasme pour sa mission, le révérent père Thomas Baker mis le pied sur une des îles Fidji. On devine sa profonde déconfiture lorsqu’avec six étudiants fidjiens qui appréciaient son discours évangélisateur, il subit le sort très peu enviable que nous avons décrit plus haut. Cet événement s’est passé à Vilésa où les restes du saint homme, ainsi que ceux de ses compagnons d’infortune, sont toujours exposés dans un lieu sacré.

     

    Malgré cet épisode macabre qui aurait dû les décourager, les Anglais, mais n’ont-ils pas la réputation d’être stoïques – voir ou revoir le film : le Pont de la rivière Kwaï -, persévérèrent dans leur idée de d’évangéliser les pays conquis et envoyèrent aux îles Fidji d’autres missionnaires qui obtinrent, eux, un immense succès. (Je pense, mais ceci est un avis strictement personnel, que les autochtones peuvent avoir été séduits par la bonne parole, mais plus sûrement par l’Histoire de Jésus : la flagellation, le couronnement d’épines, la crucifixion… Les femmes, paraît-il, trouvèrent ce récit magnifique !) Quoiqu’il en soit, très vite, toute la population se convertit au christianisme … et en même temps au rugby !

     

    A noter que, grâce à l’évangélisation, le cannibalisme disparut des rites fidjiens et que le révérend Thomas Baker fut l’unique homme blanc à avoir été mangé. De plus, dans les années 1970, le gouverneur de l’île fit acte de repentance en exprimant officiellement les regrets de la nation envers les ancêtres du bon mais malheureux missionnaire. Tout est donc bien qui finit bien et on peut parler ici d’un exemple de colonisation réussie.

     

     Parce qu’en ce qui concerne le rugby, les Britanniques, en les initiant à ce jeu, ont apporté aux Fidjiens et à tous les pays d’Océanie de grands moments de bonheur.  Chaque petit garçon de ces pays de l’hémisphère sud y joue dès qu’il a appris à marcher, avec des balles, des boîtes de conserve … tout ce qui peut être empoigné, poussé du pied, plaqué entre deux piquets. Les fans de ce sport sont tous d’accord pour reconnaître aux Fidjiens leur magnifique ardeur au combat et il est fort regrettable qu’en 2016 à Twickenham, lors de l’ouverture de la coupe du monde, les supporters anglais aient couvert de chants le hakka des fidjiens. Ils pourraient bien s’en mordre les doigts avant qu’ils ne soient tout entiers dépecés et rôtis !

     

    Mais là, on s’éloigne du sujet.

     

    … QUOIQUE !

     

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