• L’échange a tourné autour de trois points essentiels

    1.     Le langage et les mal entendus

    A travers un petit jeu autour d’une pomme de pin, on se rend compte qu’un mot unique évoque des choses (signifiés) très différentes pour chacun. Ces « connotations » sont à la fois source de créativité et de mal entendus. Il peut arriver que ces derniers créent incompréhensions, stress, conflits, ruptures, violence… Ex. la dépêche d’Ems, lue (entendue) de façon différente par Français et Prussiens qui finit par une guerre, le « Je vous ai compris » de de Gaulle n’est pas « compris » par tous de la même façon…

    Le conflit exprime une façon pour chacune des personnes de vouloir avoir raison et… on peut aimer le conflit, avoir « le plaisir de s’engueuler ». Dans ce cas, le mieux est de laisser faire.

    2.     La crise, le conflit

    La crise est un processus normal (adolescence, métamorphose des insectes, changement dans les institutions…). Lorsqu’elle est résolue, elle peut être une chance, une opportunité, une « chance suspendue »...

    S’il existe des cas où le conflit met face à face des individus de « mauvaise foi », il en existe souvent d’autres où les malentendus et les intérêts divergents mènent des personnes à défendre des positions, de « bonne foi ». Chacun, certain d’avoir raison, est prêt à défendre sa « position »… .

    La médiation répond à la volonté des parties de vouloir en finir. La mauvaise foi, si elle existe, pourra éventuellement être démasquée au cours de la médiation.

    Reste l’absence de souci de l’intérêt général, le repli sur les siens propres (NIB Not In my Backyard)….

    3.     Le médiateur et le processus de médiation. Pourquoi, quand, comment…?

    Le conflit (fermé) entre deux parties n’ouvre pas de possibilité d’écoute et de compréhension de l’autre ; pour ouvrir le champ, la présence d’un tiers est nécessaire. Pour que la médiation soit possible, les parties doivent être volontaires ; on n’impose pas une médiation, même en justice.

    La médiation ne résout pas tous les conflits et souvent il faut que la « justice » passe. Néanmoins, les domaines d’action de la médiation sont très variés : médiation conventionnelle (selon une convention), familiale (couple, divorce en cours, parents-enfants,…), judiciaire, scolaire, médiation de projet qui anticipe des conflits potentiels liés à un projet. (Le débat public pourrait s’apparenter à la médiation de projet s’il était mené très en amont des décisions, ce qui n’est pas le cas).

    On retrouve l’action de « médiateurs » dans d’autres domaines (ex. médiateur de la République, médiateurs des banques et des assurances…) mais ces derniers travaillent généralement sur « dossier » et non sur une « relation en face à face ».

    Le médiateur a pour seul outil le langage. Il impose la règle du jeu, nécessaire, et qui doit être respectée. Il travaille dans la bienveillance, la tolérance, l’empathie. Il force à l’écoute. Il ‘creuse’ le sens des mots qui émergent pour éclairer les malentendus, jusqu’à trouver une « valeur commune » et/ou un « début de reconnaissance » de l’un par l’autre « hot button » qui va permettre de reconstruire la communication, la relation. Le passage de ce cap est très sensible.

    « Le sage n’a pas d’idées »… ? Le sage a plein d’idées mais il doit se ‘couper la tête’…, car ce n’est pas à lui de trouver la « solution du conflit ». La médiation n’est pas dans le savoir, dans la recherche de la vérité ; celle-ci appartient aux médiants. Les faits sont secondaires par rapport au vécu des personnes.

    Le juge s’intéresse au « contenu » donne son jugement en fonction de la loi ; l’arbitre (choisi par les parties) décide et tranche « en analysant les faits » ; le conciliateur s’efforce d’aider l’une et l’autre des parties et propose des solutions ; le médiateur travaille non sur les faits, mais sur le « cadre », la forme, les émotions, par le questionnement et la mise en communication. Le problème sera alors résolu par les parties elles-mêmes dans un protocole d’accord qui clôt la médiation.

     

    NB Il existe plusieurs associations de médiateurs. La plus connue est (Association Nationale des Médiateurs) ANM. http://mediateurs.asso.fr 


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