• Sommes nous victimes du jugement des autres?

  • Commentaires

    1
    PM
    Vendredi 21 Août 2015 à 09:14

    Intéressant.

    Le jugement est inné. Il est le miroir de ce que nous sommes et projetons (nos désirs, nos valeurs) sur les autres.

    On juge toujours par rapport à soi-même ! 

    Il est erroné de dire que les Chrétiens tiennent Dieu pour seul juge. Il faudrait lire les 62 volumes de la Bible, sans l'interprétation des recopieurs et traducteurs pour connaitre la vrai pensée chrétienne. Idem pour tout ouvrage religieux, rédigé, traduit et interprété selon  le traducteur, copieur, rédacteur... L'apologie du viol en est un exemple flagrant.

    Oui, en effet, le jugement, le regard étriqué et le 'c'est moi qui ait raison' ont fait de notre société ce qu'elle est aujourd'hui. Toutefois, il est à la portée de chacun de décider aujourd'hui que le jugement n'est pas notre moteur !

    Dès lors qu'on est l'acceptation du droit à la différence de l'autre,droit de vivre autrement que soi, droit de dire et penser autre chose que soi, on ne sera plus dans le jugement.

    Essayez, une fois, d'accepter que l'autre en face, qui a les mêmes droits et les mêmes devoirs, puisse les exprimer autrement. 

    Bien sur qu'il est amené à respecter les règles de la société, de l'immeuble, de l'entreprise, mais chacun vit sa vie comme il veut la vivre. Si vous ne voulez pas vous meme etre jugé, commencez par ne pas juger les autres non?

    Dès lors, sans jugement et dans l'écoute et l'acceptation de l'autre, la Société, et ses citoyens finiront par ne plus chercher à etre autre chose que ce qu'ils sont. 

     

    Il y a du boulot ! 

    2
    Samedi 22 Août 2015 à 15:49

    Quand on pèse et qu'on toise un bébé, ce n'est pas un jugement de valeur, même pas un jugement, c'est la mesure d'un état. Que le mesureur soit le père, la mère ou un docteur, on devrait obtenir les mêmes chiffres. Comme le dit Pierre, en mesurant un bébé on ne projette pas sur lui ce que nous sommes.

    Par contre, le jugement apparaît quand une anomalie est détectée par rapport aux standards acceptés dans un groupe donné. On pourra dire que Untel est gros, mais encore faut-il définir subtilement où commence la notion de "gros". Je peux d'ailleurs avoir le même jugement sur moi même : un top model de 40 kg et 1,80 m pourra estimer qu'elle est grosse alors que c'est l'anorexie ou les idées inculquées par son milieu qui le lui auront fait croire.  Les belles femmes peintes par Rubens il y a trois siècles seraient aujourd'hui qualifiées d'obèses. Sur un tel exemple simple, on voit bien en effet que le jugement est quelque chose d'éminemment relatif.

    Sur un autre plan, je ne crois pas que les jugements de valeur aient jamais été interdits au Café-Débat. Ce qui est interdit, c'est de proférer un jugement, surtout quand il est négatif, sans dire pourquoi on pense ainsi. Par exemple, dire à quelqu'un avec qui on n'est pas d'accord "Vous avez dit une grosse connerie", avec un accompagnement de mimiques de l'évidence connotant le mépris, et s'arrêter là n'est pas acceptable. Par contre, faire suivre cette phrase d'un petit ou d'un gros argumentaire justifiant ce jugement est tout à fait acceptable et même absolument nécessaire. Je crois que c'est cela qui ne va pas en général quand on s'estime "victime du jugement des autres" : les autres vous jugent sans dire pourquoi, ce qui entraîne chez la personne attaquée une réflexion culpabilisante qu'il n'aurait pas eue autrement. Il faut aussi savoir prendre du recul : quand une, puis deux, puis plusieurs personnes qui ne se connaissent pas disent quelque chose de négatif sur moi, même sans explication, je me dis toujours qu'au delà du fait que cela ne me fait pas plaisir et que j'ai tendance spontanément à le rejeter, qu'il y a quand même, sans doute, un élément de réalité derrière cela, dont je dois tenir compte. Les jugements des autres, même quand ils sont négatifs, sont souvent porteurs de progrès potentiels si on sait en tenir compte. D'ailleurs, pourquoi le mot "victime" est-il dans le titre ? Les jugements ne sont pas forcément négatifs, comme le titre le laisse entendre.

    3
    BROUARD Sylvain
    Mercredi 2 Septembre 2015 à 18:12

    "Non, les braves gens n'aiment pas que / l'on suive une autre route qu'eux"

    Ce refrain de Georges Brassens me revient spontanément en mémoire quand je lis le titre de l'exposé; aurait on régressé depuis que Brassens a cloué le bec aux "bien-pensants" ?

    Qui sont les autres ? la hiérarchie, la famille, les voisins, les élus, les religieux, la rumeur publique, ....à préciser !!

    Quels sont les critères de jugement ? On sait depuis longtemps que les bases d'appréciation changent avec le lieu, l'histoire, l'éducation, la morale,etc....et avec aussi chaque personne....donc ils sont éminemment variables !!

    Qui peut se sentir victime sur des bases aussi floues ? A moins d'être masochiste, je ne comprends pas pourquoi on devrait être sensible à des jugements définitifs venant de personnes non habilitées à les prononcer.

    Rappelons nous le combat des philosophes des Lumières, et leur rôle dans des affaires graves où "les autres" avaient "jugé" que Calas et le chevalier de la Barre devaient être des "victimes".

    Et en conclusion, rappelons nous les paroles de cette chanson superbe de Georges Brassens "la mauvaise réputation" qui explique tout et vaut beaucoup mieux qu'un long discours.

    A débattre,bien sûr, mais ce serait intelligent d'écouter ensemble ce cher Georges nous faire la leçon, lui qui a souffert du regard des autres dans ses jeunes années !!!

     

     

    4
    Pierre M.
    Mardi 8 Septembre 2015 à 00:25

    Porter un jugement sur autrui, c'est d'abord porter le regard sur lui. Pour Lévinas par exemple, l'éthique commence avec l'attention portée au Visage de l'Autre. Le visage étant bien sûr une métaphore qui synthétise plusieurs réalités.

    Si tous nos concitoyens avaient le courage de porter leur attention sur le Visage des migrants, on n'en seraient pas réduits à éprouver de la honte envers les attitudes qui, si l'on en croit les sondages, seraient celles d'une petite majorité de Français.

    Mea culpa, j'ai beaucoup médit par le passé sur les Allemands. Aujourd'hui je leur tire mon chapeau.

    5
    Jean-Jacques
    Mardi 8 Septembre 2015 à 08:11

    Quel que soit le jugement qu'on peut avoir sur l'afflux de migrants, ce qui m'a énervé hier en regardant France 2 c'est l'explication en forme de justification qui a été donnée : si les allemands sont aussi accueillants, c'est surtout parce qu'ils le peuvent et qu'ils y ont intérêt : pas de crise chez eux, pas de chômage, pas de natalité, donc il peuvent être sympas. Mais nous, c'est le contraire, on fait des bébés à la pelle, on a plein de chômeurs dont on doit s'occuper d'abord,  et l'Etat n'a plus de sous. Donc tout ça est normal.


    Mais je ne sais pas si les médias vont craindre mon jugement et être traumatisés par ce que je pense...

    6
    Pierre M.
    Mardi 8 Septembre 2015 à 11:16

    Je suis bien d'accord avec toi. Encore que "faire des bébés à la pelle" était une méthode de procréation que j'ignorais. 

    7
    Mardi 8 Septembre 2015 à 22:30

    Ce qui nous vexe, nous, Français, c'est que nous sommes "le pays des droits de l'homme", et que nous sommes loin derrière l'Allemagne sur cette balle.  La xénophobie, ce n'est plus l'Allemagne, tant mieux (encore que ce n'est pas si simple). La xénophobie, chez nous, est représentée par Marine (pas Mélenchon, c'est sur ce point qu'ils sont différents), plus quelques "Républicains"  qui lorgnent vers elle, soit un bon 30% de la population.

    Cela dit, c'est vrai que parmi ces migrants, on va trouver quelques poseurs de bombes, un pour mille ou pour dix mille  par exemple. Et il est vrai que la succession d'attentats commis aux cris de "Allah Akhbar" incite à une certaine méfiance.

    L'étranger, c'est celui qui est différent, qui peut par exemple "manger salement" à nos yeux, roter bruyamment, faire du bruit jusqu'à point d'heure... Mais c'est celui qui a une autre vision du monde, qui nous sort de notre train-train, qui nous enrichit de ce fait... Alors, accueillons le si nous en avons l'occasion ou même seulement manifestons lui de la sympathie.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :