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Quels sont les dangers des idéologies ?
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"L'homme ne vit pas seulement de pain" (Mathieu). Il vit aussi dans la pensée, par la pensée, en se projetant dans le futur, dans l'imaginaire. Si un jour des androïdes perfectionnés nous sont donnés par la technologie, la dernière spécificité, le dernier rempart de l'être humain, sera sans doute cet imaginaire. Il se déploie à deux niveaux, individuel et collectif. D'un point de vue individuel il correspond aux projets de vie ou de carrière que chaque individu ne peut pas ne pas élaborer : dans les pires moments de son existence, ils peuvent apporter encouragement et espoir. Au niveau collectif qui nous occupe ici, c'est l'imaginaire social qui entre en jeu.
Je ne ferai donc que renvoyer ici au débat que nous eûmes sur l'utopie en février 2017, puisque selon Paul Ricœur "idéologie et utopie sont les deux expressions de l'imaginaire social".
http://quentin-philo.eklablog.com/le-progres-est-il-l-accomplissement-des-utopies-a128212918
(et, pour les références)
http://quentin-philo.eklablog.com/c-r-du-debat-du-4-fevrier-2017-le-progres-est-il-l-accomplissement-des-a128359878
Ainsi, sans une dose d'idéologie et/ou d'utopie, un être humain est incomplet. Le problème n'est donc pas : idéologie ou pas, mais quelle(s) idéologie(s). Avec la faillite et la disparition des grands courants de pensée du siècle dernier (souvent en –isme) qui, à tort ou à raison, donnaient à chacun un sens à sa vie, que reste-t-il aujourd'hui pour imprégner les esprits vierges de toute référence ? On n'en voit guère que deux : l'idéologie néolibérale de la croissance sans fin d'une société organisée comme une entreprise et les fondamentalismes à racines religieuses, pas seulement islamiques. On laisse aux jeunes le choix entre "gagner de la thune" par tous les moyens, licites ou non, ou se sacrifier – et en sacrifier d'autres – au nom d'un idéal inhumain et fumeux. Je crains pour une jeunesse toujours généreuse en actes, d'être dévoyée par de mauvais bergers.
On ne peut échapper aux idéologies comme aux utopies. Le problème est de proposer des idéologies ou des utopies mobilisatrices qui ne soient pas en opposition avec les règles éthiques qui donnent leurs lettres de noblesse à notre civilisation.
Toutes mes affirmations demandent cependant à être modérées : qu'est-ce qu'en réalité une idéologie ? Les spécialistes en sciences humaines ont tendance à s'écharper sur cette question, puisque, selon certains, il pourrait en exister plusieurs centaines de définitions différentes (Joseph Gabel) ! Tout comme le concept de "culture". Alors soyons tolérants et n'imposons pas nos convictions aux autres. Mon point de vue demande donc à être relativisé.