• Qu'est-ce que le travail ?

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    soulat
    Mercredi 22 Août 2012 à 15:55

    Travail et finalités : Le travail est le principal moyen de subsistance, mais aussi une part essentielle des occupations de chacun. L’ordre social s’organise autour de lui.


     


    Trois dimensions du travail :  Facteur de production ;


                                                   Essence de l’homme ;


                                                    Système de distribution des revenus, des doits, des protections.


     


    Le travail outre sa fonction manifeste (apporter un revenu) rempli cinq fonctions indispensables :


     


                                                   Il impose une structure temporelle de la vie ;


                                                   Il créé des contacts sociaux en dehors de la famille ;


                                                   Il donne des buts dépassant les visées propres ;


                                                   Il définit l’identité sociale ;


                                                   Il force à l’action.


     


    Travail, activité, emploi : Le travail se distingue de l’activité en ce qu’il répond à une obligation, que cette dernière soit volontairement souscrite ou légalement imposée. Il faut et il suffit qu’à un engagement d’agir soient attachés des effets de droit, pour que cette action puisse être qualifiée de travail.


     


    L’emploi désigne la place et les droits que l’on obtient en travaillant.


     


    Travail et société : La vie sociale qui, hier encore était dominée par les rythmes de travail, s’est progressivement structurée, autour du temps libre. Le taux des femmes de 25 à 49 ans qui travaillent, est passé de 41,5% en 1962 à 85% en 2007, pour notamment garantir leur autonomie et financer leur protection sociale.


     


    Evolutions du travail : Du monde agricole, au machinisme et à l’industrialisation, puis à l’ère de l’électronique et de l’informatique, le travail tertiaire prend de plus en plus d’ampleur. L’homme rouage au sens mécanique des temps modernes du XXe siècle, à laissé sa place à l’homme connecté au XXIe siècle, cadenassé dans les processus, procédures, référentiels, indicateurs, planning, …, le travailleur est conduit à l’isolement et au fait que :


     


     le travail prescrit << travail réel >> travail décompté pour les statistiques.


     


    Interrogations : Ces évolutions posent la question du management de proximité, est-il possible au regard des distances (physiques, organisationnelle, communicationnelle, professionnelle) ? A la remise en cause des collectifs de travail et du fonctionnement du travail collectif, le tout impacté par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, avec de surcroît une porosité entre vie au travail et hors travail.


     


    Ceci sous-tend une question principale : « Va-t-on vers de nouvelles formes de travail, et vers de nouveaux rapports entre l’individu et son travail ? »


     


                                                                                                                          Soulat.D

    2
    Jean-Jacques V
    Vendredi 7 Septembre 2012 à 09:35

    Sans vouloir commencer le débat de demain, je vous signale les "fortes paroles" de Bertrand Russell dans son petit opuscule "Eloge de l'oisiveté" au sujet du travail, ou plutôt de son contraire, que j'ai déjà signalées à certains d'entre vous l'an passé,

    On en trouvera des extraits significatifs sur le blog : http://le-cirque-de-jj.eklablog.com/eloge-de-l-oisivete-a49297578

    A demain j'espère !

    Jean-Jacques

    3
    delcourt
    Dimanche 9 Septembre 2012 à 19:17

    C'est curieux cette tendance actuelle de vouloir sanctifier les Romains. Les esclaves, sous Rome, a-t'on entendu hier, avaient un statut voisin de celui des hommes libres. Je crois que l'excellent livre de Marguerite Yourcenar, "les mémoires d'Hadrien", n'y est pas pour rien.

    Erreur historique!!!! Il faut rappeler la crucifixion de centaines d'esclaves su la via Appia, sur ordre de Crassus. La faute de ces esclaves, emmenés par Spartacus, est précisément d'avoir revendiqué un statut d'Homme libre.

    Non, le Moyen âge n'a pas été pire que Rome à cet égard. Le christiannisme  s'est précisément fondé sur l'égale dignité de tous les hommes: "Il n'y a plus d'esclave, ni d'Homme libre, il n'y a que des fils de Dieu" (Dans Saint Paul).

    4
    Pierre M.
    Lundi 10 Septembre 2012 à 11:44

    C'est curieux cette conception que nous avons de l'histoire, sous forme d'images d'Épinal que l'on ressort pour argumenter nos certitudes : les Romains n'étaient pas sympas ou bien ils étaient géniaux, les Chrétiens sont les meilleurs ou bien les pires. Et si l'Histoire n'était pas aussi simple que cela. Quand on veut argumenter mieux vaut s'appuyer sur des sources fiables.

                Dans un ouvrage déjà ancien, La torture, son histoire, son abolition, sa réapparition au XXe siècle, Alec Mellor (avocat), Mame, 1961 (1ère éd. 1949) explique que la torture légale (ou plutôt la question), inconnue dans l'ancienne république romaine (sauf par un maître sur ses esclaves), s'est progressivement généralisée jusqu'à devenir une pratique juridique normale sous le Bas-Empire. Elle disparaît en Occident avec les invasions barbares, puis réapparaît au XIIe siècle avec la "redécouverte" du droit romain par les juristes de l'école dite de Bologne. Elle est ensuite adoptée par les autres pays d'Europe, sauf l'Angleterre. Elle ne sera abolie qu'au XVIIIe siècle (en France, en 1780).

    Je dois ces précisions à d'anciens échanges avec François Sigaut, agronome et historien, lequel ajoutait notamment : "…l'exemple de la torture (et il y en aurait d'autres, comme les supplices, l'esclavage...) montre qu'historiquement, le développement des civilisations ne s'accompagne pas nécessairement d'une "civilisation des mœurs" (comme le dirait N. Elias), au contraire souvent".

                Pour ma part j'ajoute une autre référence, celle d'un intéressant document (bien qu’ancien) sur ce thème et qui se trouve dans la Revue des Deux Mondes : “L’histoire du droit de punir, d’après des publications récentes” (Tome 6, 1874, pp. 425-446). Il y est indiqué (p. 436) qu’il existe un chapitre “De quaestionibus et tormentis” dans le Digeste, une des quatre parties du code de Justinien, cet empereur très chrétien. Il y est aussi confirmé que le recours à la torture avait été repoussé par la justice du moyen-âge. Et que la première mention se trouve dans une ordonnance royale de 1254, dans laquelle le roi interdisait qu’on l’applique à des personnes honnêtes et de bonne renommée, lorsqu’il n’y avait qu’un seul témoin à charge (p. 437).

    Faut-il aussi rappeler les ordalies (jugement de Dieu) : ce qu'on appellerait aujourd'hui un prévenu était soumis à diverses tortures (feu, fer rouge, eau ou huile bouillante, noyade, et même gavage… d'hosties !). Le Dieu chrétien, dans sa grande bonté préservait les innocents.

     

    Ma réaction n'a rien à voir avec le sujet du travail, mais le précédent commentaire – qui n'avait rien à y voir non plus – m'a incité à réagir.

    5
    Pierre M.
    Lundi 10 Septembre 2012 à 11:59

    Un petit mot tout de même à propos du texte de débat de samedi que je viens seulement de lire. Très intéressant. Une petite remarque tout de même : puisqu'il y est fait très justement état de l'OIT, pourquoi pas un mot sur son concept de "travail décent" et sur l'agenda qu'il propose (utopique ?) pour y parvenir ?

    6
    soulat
    Lundi 10 Septembre 2012 à 14:53

    Bonjour Pierre


    Voulu ou pas par André en ayant inscrit dans son texte un couplet sur l'esclavage selon les dires de Aristote et de Socrate, finalement il a eu une majorité d'interventions sur ce thème, dont la première a été formulée par Claude (4e intervention) "l'esclave ne fait que ce qu'il est capable de faire", la 5e intervention formulée par Jean Claude "bien que depuis 200 ans on n'a pas diminué l'aspect esclavagiste du travail", puis la 8e par Benoît voir ci dessus, puis la 10e par Marc Henri "esclavage du travail à la chaîne, puis une 12e de ma part en indiquant que s'il y a un esclavagiste du travailleur des temps modernes, alors c'est sous l'aspect "pas d'initiatives, pas de latitudes, avilissement, et dommage car le rôle de l'encadrement c'est notamment de tirer le meilleur parti de chaque individu qui a des ressources insoupsonnées, puis la 13e par André mentionnant l'aspect esclave au sens "bête de somme", puis une 13e exprimée par Jean Claude droit des esclaves, mais finalement les esclaves ne partent pas de chez leurs maîtres, et posant la question "notre société n'est pas à l'abri d'un développement d'esclavage moderne".


    Par conséquent, du sujet "qu'est ce que le travail ?", on en est arrivé à débattre en bonne partie sur l'esclavage !!! mais la question de Jean Claude est fort intéressante, peut être cela pourrait faire l'objet d'un débat ?


    DS (mais ceci n'est pas un compte rendu du débat du 8/9/2012)

    7
    Mardi 11 Septembre 2012 à 15:46

    Merci à Pierre de nous avoir indiqué l'existence de la notion de "travail décent", dont j'ignorais tout.

    Une brève recherche sur Internet m'a conduit à divers documents, dont celui-ci

    En voici les premières lignes :

    "Le concept de «travail décent» – du moins exprimé sous cette forme –apparaît pour la première fois en 1999, dans le rapport présenté par le Directeur général à la 87e session de la Conférence internationale du Travail. Ce terme embrasse dans leur totalité les aspects les plus divers de ce qu’est le travail aujourd’hui et les synthétise dans une expression que tout le monde peut appréhender.

    Mais quel est le véritable contenu de cette notion de «travail décent»? Dans le rapport que nous venons d’évoquer, il est précisé que cette notion repose sur quatre piliers: l’emploi, la protection sociale, les droits des travailleurs et le dialogue social.

    Le terme «emploi» désigne ici le travail sous toutes ses formes et dans ses aspects quantitatifs et qualitatifs. De ce fait, la notion de travail décent ne s’applique pas seulement aux travailleurs de l’économie formelle, mais aussi aux salariés en situation informelle et aux personnes travaillant à leur compte ou à domicile. Le travail décent, c’est également la possibilité d’accéder à un emploi, une rémunération (en espèces ou en nature) appropriée, la sécurité au travail et des conditions de travail salubres.

    La sécurité sociale et la sécurité du revenu en sont deux autres éléments essentiels, dont la définition varie en fonction des capacités et du niveau de développement
    de chaque société.

    Les deux autres composantes ont principalement trait aux relations sociales des travailleurs : d’une part, leurs droits fondamentaux (liberté syndicale, non-discrimination au travail, absence de travail forcé et de travail des enfants); d’autre part, le dialogue social, grâce auquel ils peuvent exercer leur droit de faire valoir
    leur point de vue, de défendre leurs intérêts et de négocier avec les employeurs et les autorités sur les questions relatives au travail."

    Cependant, cela n'a qu'un rapport au second degré sur le sujet du jour : il n'y est nulle part question de ce qu'est le travail. La définition du travail est implicite et supposée connue de tous, mais en fait ceci ne s'applique qu'au travail salarié et définit ce qui doit accompagner celui-ci pour qu'il puisse être qualifié de "décent".

    8
    JM
    Mardi 11 Septembre 2012 à 22:16

    Bonjour,

    Si vous souhaitez avoir une définition des mots "travail" et "travailleur", je vous engage à lire le texte dont voici le lien (les définitions sont vers le milieu du texte) :

    http://ecomondiale.over-blog.com/article-6703003.html

    9
    soulat
    Mercredi 12 Septembre 2012 à 09:24

    Bonjour, il serait bon de relire le texte du café débat du 20/11/2010 de Evelyne Berger dont le thème était "l'augmentation du temps de loisirs modifie-t-elle la notion de travail" http://quentin-philo.eklablog.com/l-augmentation-du-temps-de-loisir-modifie-t-elle-la-notion-de-travail-a47606445 dans lequel était abordé la définition du mot travail.

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