• "La connaissance: quels enjeux"

                                                               André Hans, le 5 Mai 2018

     

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  • Commentaires

    1
    Pierre M.
    Vendredi 11 Mai 2018 à 00:16

    Après lecture de ce texte, clair, dense, synthétique (très ?) et complet (trop ?), après des discussions passionnées en réunion, a-t-on progressé dans la connaissance de la connaissance ? Ce n'est pas  sûr. Faute en est comme souvent au flou sur la définition de l'objet. Les dictionnaires ne nous aident guère à mieux cerner l'essence de cette faculté. Soit qu'ils procèdent par vaste énumération des faits de connaissance, soit qu'ils fournissent une définition qui "se mord la queue",  soit qu'ils renvoient au verbe connaître, lequel nous relance dans un même cycle de renvois. En général tous les articles des principaux dictionnaires sont aussi intarissables qu'imprécis.

    Ainsi, suprême référence, l'Académie française dans sa neuvième et dernière édition donne cette définition première "Exercice de la faculté par laquelle on connaît et distingue les objets". Faculté ? On est bien avancé ! Cette même Académie se complait dans les concepts vagues "avoir dans l'esprit…" pour le verbe "connoître" de la première édition de 1694, "…faculté de l'âme…" dans les éditions de 1798, 1832 ou 1932. On pourrait en dire autant du Littré ("état d'esprit de celui qui connaît") et de dictionnaires plus anciens ou plus récents. Je passe. Résultat : chacun a sa petite idée sur la question, ce qui fait que les échanges finissent par tourner en rond.

     

    Il faudrait revenir aux sources, à la définition opérationnelle donnée par Platon dans son "Théétète". La connaissance serait " une opinion vraie pourvue de raison ".

    Autrement dit : X sait que P si et seulement si a) X croit que P, b) P est vrai et c) X est justifié de croire que P. 

     

    On peut ergoter sur les différents termes : que l'on appelle cela croyance, foi ou opinion (la doxa grecque) ne fait rien à l'affaire. Evidemment si l'on disjoint a, b, c ça ne va plus. Il faut que a+b+c soient vérifiés simultanément pour qu'on puisse parler de connaissance*. A la limite certains nient, ou niaient, l'existence d'une vérité (point b) ou de sa vérification (point c) 

    Tous les auteurs contemporains (je cite par exemple Gettier qui a semé une sacrée pagaille en démontrant que cette définition pouvait être prise en défaut, Chisholm inspiré de Brentano que cite André, Robert Nozick, Moore, etc.) sont partis de cette définition de base en la peaufinant, inversant l'ordre des propositions ou en ajoutant des complémentaires, mais c'est un peu la "note en bas de page" que citait Whitehead. Finalement ils se divisent en différentes tendances (internalisme, externalisme, cohérentisme, fonctionnalisme, etc.) selon le principal point d'achoppement qui est la question de la justification. Au départ leurs divergences sont faciles à comprendre mais les méandres de leurs développements dépassent le béotien que je suis. Mais au moins les choses sont claires. 

     

    * Voir notamment "Philosophie de la connaissance" textes réunis par J. Dutant et P. Engel, Vrin édit., 2005, dont je tire les bribes d'information qui suivent. 

     

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