• Compte-rendu de la réunion du 14 mai 2011 :

    (Les interventions ont été regroupées de façon logique, et non pas chronologique).

     

    Beaucoup d’interventions ont tenté de définir ce que sont la spiritualité et l’amitié, dont les définitions données dans le texte de présentation ne sont visiblement pas exhaustives.

     

    La tendance générale a été de recentrer la spiritualité (mot difficile, nous en avons convenu) sur les religions, ou plus simplement sur la « croyance »,  et sur les « valeurs », l’éthique. D’autre part, la spiritualité pourrait n’être que la façon de gérer cet outil qu’est notre cerveau.

    Il convient de faire une distinction entre âme, essence et esprit. Les deux premières son accessibles au raisonnement philosophique (voire scientifique), pas la dernière.

     

                L’amitié serait par essence indéfinissable, et vouloir en faire une théorie ne serait pas pertinent. Ce serait seulement « parce que c’était lui, parce que c’était moi » (Montaigne parlant de son amitié pour La Boétie), mais cela ne serait il pas plutôt de l’amour, ce sentiment dont on n’est pas toujours maître (on « tombe » amoureux)? Pourtant, un participant insiste bien sur le fait que l’amitié et l’amour sont une seule et même chose.

     

     L’amitié ne serait elle pas un sentiment en devenir, de plus en plus intime, le fait par exemple de croire ou non n’étant pas importante ? A l’opposé, ne serait ce pas un « commerce »(ce mot a paru choquant à certains), au sens d’ échange, avec la nécessité d’un « équilibre » dans cet échange. Cela serait impossible quand par exemple les protagonistes sont d’une classe d’âge ou de société différente, et peut-être réservé à des « gens bien » (Cicéron),  derrière lesquels d’ailleurs peuvent parfois se cacher des salauds (voir « La mort est mon métier » de Robert Merle) ?

    La « petite lueur d’humanité » que chaque personne a en lui ne suffirait-elle pas à en faire une personne amie, ce qui rendrait par exemple l’amitié entre un fasciste et un républicain tout à fait possible , et vécue par un participant , ce qui rend perplexes certains.

    Les preuves d’amitié ne se manifesteraient vraiment que quand on est dans le besoin (Cicéron aussi), quand on « sait pouvoir compter » sur quelqu’un ?

    Une amitié se mesurerait au bien et au mal qu’elle procure aux amis, et quand le mal dépasse le bien, il faut en tirer les conséquences. Cela a été contesté : l’amitié ne pourrait procurer que du bien, par opposition à l’amour.

    Il a été suggéré que l’on remplace dans le titre « spiritualité commune » par « valeurs communes», ou, ce qui a eu plus de succès, par « tolérance ». C’est cette tolérance qu’on trouve par exemple sur les chemins de Compostelle, où se croisent des personnes de tous horizons prêts à partager le pain comme ce qui fait leur vie. Mais on a aussi remarqué que la tolérance serait plus liée au « bon voisinage » qu’à l’amitié, mot plus fort.

    L’amitié en affaires suppose que vous cherchiez à comprendre la culture de vos partenaires (Japonais par exemple) et  ne pas supposer qu’ils soient automatiquement « comme vous ».

    Une personne musulmane nous a parlé de son amitié qui dure depuis plusieurs années avec une autre musulmane qui s‘est convertie au christianisme, et des discussions qu’elle a eues avec elle à ce sujet, marquées par un grand respect de la position de l’autre, et plus que du respect, de l’intérêt pour l’autre ; de ce point de vue, la barrière entre les chrétiens et les musulmans n’est pas irrémédiable. Pouvoir n’éluder aucun sujet, tout se dire, même ce sur quoi on est différent, n’est ce pas une marque d’amitié ?

                 Dans un autre ordre d’idées, un homme peut-il être l’ami d’une femme,  la séduction étant une gêne ? Oui, mais il est possible de parler ensemble de cette séduction pour la dépasser.

    Par ailleurs, l’amitié est réciproque, alors que l’amour ne l ‘est pas forcément.

               

    Dans sa conclusion, le présentateur a cru sentir un agacement que l’on essaye de faire une théorie de ce qui ne pourrait pas être appréhendé par la raison. Les définitions des mots de spiritualité et d’amitié n’ont peut-être pas été complètement éclaircies. Du moins en avons nous discuté.


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  • Commentaires

    1
    anne
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:21

    L'amitié ne serait-elle pas de l'amour dénué de sexualité dumoins dénué de pulsions sexuelles dont l objet serait l'ami?

    Je pense que l amitié est une forme d'amour où toute ambiguité sexuelle est levée... sans vouloir généraliser bien sur.

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