• C.R. personnel du débat du 30 Sep 2023 Quelle école pour demain?

    C .R. du 30 Sep 2023  Quelle école pour demain ?

    Nous étions 15 Présents.

    Le  texte d’introduction a été trouvé trop catastrophiste par certains.

    Les problèmes de l’école ont été examinés dans leurs différents aspects : les professeurs, les enfants et les parents, l’organisation et le temps de travail des enfants, la complexité du problème et les changements trop rapides dans notre société, la présence des réseaux sociaux.

    Les professeurs.

    Ils sont passés d’un niveau bac+2 à un niveau bac+5 pour les professeurs des écoles. Ce niveau est tout à fait suffisant, cependant la pédagogie leur est peu enseignée, ce qui pose problème dans un monde en mutation permanente.

    Leur rémunération est insuffisante, a diminué , tout le monde en convient.  Outre les difficultés que cela produit dans leur vie de famille, c’est un signe que leur profession est déconsidérée.

    Les profs sont accusés de ne pas beaucoup travailler, ce qui est vrai si on ne considère que leurs heures de présence à l’école. Mais à cela s’ajoute la préparation des cours, et la correction des copies qui leur prend au moins autant de temps. Leurs vacances sont cependant plus longues que pour les autres professions.

    Taper sur les profs ne serait-il pas un sport national ?

    On leur demande de plus d’exercer le métier d’assistance sociale ou d’infirmière, ces professions ayant disparu des écoles et collèges.

    Contrairement à ce qui se passait sous la troisième République, les professeurs sont parfois moins diplômés que les parents d’élève, ce qui permettrait à ces derniers de les regarder de haut.

    Les enfants et les parents.

    Le respect des professeurs par les enfants laisse bien souvent à désirer.

    Certains enfants arrivent à l’école sans savoir parler le Français, comment pourraient-ils suivre ?

    Il y a dans notre société des villes où se forment des ghettos, l’enseignement y est difficile ! Cela est encouragé par la « carte scolaire ». Avant de parler de l’école, ne faudrait-il pas parler de la société ? Pourtant, de gros efforts on été faits pour ce qui est des logements à loyer modéré.

    Les parents sont parfois peu intéressés par les études de leurs enfants, mais le plus souvent il sont trop intrusifs et ne font pas confiance aux enseignants, ce qui rend le travail peu coopératif.

    Le désir d’apprendre aurait-il disparu chez les enfants : un participant pense le contraire. Et ce désir est fondamental, et l’école est le moyen de l’assouvir, c’est une chance !

    L’Education Nationale s’appelait autrefois l’Instruction Publique, ce qui avait le mérite de laisser à la famille  la responsabilité totale  de l’éducation.

     

    L’organisation et le temps de travail des enfants.

    L’école primaire ne réussit que partiellement sa tâche principale qui est d’apprendre à lire, écrire et compter ; comme le redoublement est évité, peut-être pour des raisons budgétaires, une partie des enfants arrive en 6eme sans avoir maîtrisé ces bases ; ils n’ont alors aucune chance de pouvoir suivre les cours. Pourtant des efforts ont été faits : pour les élèves qui ont besoin de soutien, des classes spéciales ont été créées, avec des effectifs de12 enfants seulement, ce qui a donné de bons résultats.

    Les programmes sont souvent trop ambitieux pour le niveau des élèves. Une participante à trouvé qu’apprendre par cœur ne sert pas à grand-chose, qu’il faudrait apprendre aux enfants à se poser des questions et éviter la compétition.

    Les grandes vacances ont été raccourcies d’un mois depuis la guerre 39-45, au profit des « petites vacances » de deux semaines toutes les six semaines, ce qui paraît raisonnable. Cependant, la semaine de quatre jours complets par semaine semble à certains difficile à supporter pour beaucoup d’enfants.

    La complexité du problème et les changements trop rapides dans notre société.

    Le problème de l’école en France est complexe. Chaque ministre de l’enseignement a ses idées sur la question, et oriente à sa manière la façon de le résoudre. Par exemple, on change de méthode  d‘apprentissage de la lecture : méthode globale vs b-a-ba puis  une méthode mélangeant les deux; on supprime les mathématiques pour les bacs littéraires, pour, un an après, les remettre. On supprime plus ou moins les cours de pédagogie pour les professeurs (dans les I.U.F.M. qui soit disant ne servaient à rien). La réforme Haby(1975), qui prévoyait que tous les enfants avaient droit à aller au collège, était pour certains  trop ambitieuse pour l’époque.

    On demande à de brillants scientifiques (cf.Cédric Villani) des rapports sur l’école, alors qu’ils n’ont sans doute pas la connaissance de ce qu’est un élève du primaire ou du secondaire ! En particulier, les élèves de maternelle ont des cerveaux encore immatures !

    La question de la répercussion des inégalités des familles sur le devenir des enfants a été abordée. Cette répercussion ne semble pas évidente à un participant : son expérience lui dit que le plus important, exemple à l’appui,  n’est pas la richesse des parents, mais bien l’attention qu’ils portent à leur enfant, leur présence, et surtout leur respect pour la culture, et cela même si leur niveau culturel est modeste ; il est vrai que, dans ces conditions, les enfants d’enseignants,  d’ingénieurs  ou de médecins semblent  avantagés.

    Pour avoir une chance de résoudre le problème, il faudrait faire ce qu’on appelle un audit : analyser froidement le problème, sans à-priori, ensuite essayer de le résoudre, de même qu’on fait le ménage chez soi avant d’accueillir des invités.

    Le problème est d’autant plus complexe que notre société change très rapidement, de nouvelles matières à enseigner apparaissent (informatique par exemple) tandis que d’autres disparaissent. Chercher sa vocation devient pour les élèves difficile, car les métiers eux aussi peuvent disparaître, laissant la place à d’autres.

    Les réseaux sociaux.

    Les dégâts produits par les réseaux sociaux sont, pour certains, évidents : ils fournissent des informations incontrôlées (leurs auteurs souvent ne signent même pas de leur nom), ils donnent l’illusion de connaître tout en remplaçant la mémoire par le clic, ils captent la concentration des enfants, ils favorisent le harcèlement de certains enfants par d’autres. Il sont même, pense un participant, une « école d’inattention ». Pour d’autres participants, c’est la presse écrite qui génère la « pensée unique », et donc n’inviterait pas à l’esprit critique.

    Il n’a pas été démontré que la décadence de nos écoles par rapport à celles de nos voisins (un classement en union Européenne nous place en 20ême position sur 27, alors que nous étions dans le peloton de tête il y vingt ou trente ans), que cette décadence était produite par l’utilisation à outrance d’internet.

     

    Peu de propositions positives ont été faites. Pourtant on pourrait penser qu’il faut rétablir la formation pédagogique des professeurs (faite autrefois dans les  I.U.F.M.), et enseigner les méthodes générales d’étudier un problème ; et enfin et surtout de travailler  l’esprit critique.

     

    C.R. rédigé par Benoît Delcourt


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :