C.R. personnel du 16 Sep. 2923. Partagez vous le raisonnement et le sentiment religieux de J.J.Rousseau ?

Il y avait 12 présents.

Les interventions ont été centrées sur les différentes façons de concevoir Dieu et donc la religion, entre le Dieu invention  des humains, le Dieu personnel, le Dieu Nature, le Dieu inconnaissable. Puis nous avons abordé la question : qui peut se dire Juif, Musulman, ou Chrétien.

Le Dieu invention des humains.

L’Histoire aurait montré que la religion a été surtout un moyen de faire obéir les humains, voire de les d’enrôler dans des guerres atroces. Le terme religion (de religere en latin) serait trompeur, la religion diviserait plus qu’elle ne relie. Les textes dits « sacrés » ne seraient que  pure fiction, qu’un moyen d’assoir le pouvoir des dirigeants.

Les humains auraient inventé Dieu  parce qu’ils avaient besoin, pour la vie en société, de codifier ce qu’étaient le Bien et le Mal, autrement que par ce qui vous arrange, ou non. Problème : cette codification n’est pas immuable et peut changer avec le temps.

Mais quel usage les humains ont-ils fait de cette invention?

J.J. Rousseau cacherait tout cela par un texte « tarabiscoté », voire incompréhensible comme un commentaire  médical;  cet avis a vivement été vivement critiqué.

Le Dieu personnel.

Ce serait le Dieu de J.J. Rousseau, d’après ses deux premiers « articles de foi » ( pages 63 et 64 dans le texte d’introduction) : une personne réduite pour lui à une « volonté » et une « intelligence ».

 Il serait anthropocentré, ne laissant pas beaucoup de place aux autres êtres vivants.

Ce Dieu, étant tout puissant, ne s’interdirait pas de faire des miracles dans les vies humaines, ce qui expliquerait les 67 guérisons de Lourdes que les médecins ne s’expliquent pas. Cependant, on n’a jamais vu à Lourdes un membre repousser ! Pour certains, ces miracles sont là comme des preuves de l’existence de Dieu, ils seraient la marque de Sa toute puissance.

Pour bon nombre de  chrétiens, ce Dieu est venu vivre au milieu des humains pour enseigner les bonnes conduites sociales et spirituelles, acceptant le rôle de victime et donc de mourir crucifié.

Ce Dieu aurait été magnifiquement décrit par les Evangiles, qui sont pleins de relations de Jésus avec les gens qu’il rencontre. Malheureusement les Hommes ont dégradé cette image.

 Il y a parfois des incohérences dans ces textes, mais c’est le lot de tout récit humain.

Ce Dieu étant difficilement accessible par la raison, pourrait l’être plus facilement par le cœur !

 Le Dieu Nature.

Il se cache derrière les merveilles de la Nature, comme, par exemple, le vol d’un insecte, qui bouge rapidement ses ailes sans se déplacer. Oui, mais la Nature n’est pas que belle,, elle peut aussi être cruelle: inondations, tremblements de Terre etc…

Ce Dieu Nature n’a nul besoin que l’on s’enferme dans une religion, il suffit de contempler !

D’autre part, la Nature ne serait pas une Divinité, puisque l’Homme peut la modier !

Il a été prouvé scientifiquement que la Nature n’évolue pas d’une façon déterminée d’avance : une grande part de hasard est à l’oeuvre: il n’y a pas  de  « déterminisme » à l’échelle  atomique. Le hasard fait il partie du plan divin, ou bien serait ce qu’on ignore ce que c’est, bien qu’on en connaisse les lois ?

L’espèce humaine est invasive, elle se serait exclue de la Nature. Devrait-on protéger la Nature, plutôt que les humains ?

Le Dieu inconnaissable.

L’être humain est bien obligé de reconnaître que sa propre existence, et le Monde,  font partie d’un Mystère, que la raison ne peut déchiffrer scientifiquement (le Big-Bang il y a environ quelques milliards d’années,  à l’origine de l’Univers que nous connaissons, ne pourrait pas être une explication). C’est ce qu’on appelle la transcendance : la reconnaissance qu’il faut vivre avec le Mystère.

Les textes sacrés, comme la Torah qui a été écrite au retour de captivité des Juifs à Babylone (entre le Tigre et l’Euphrate), proposent des explications et des commentaires écrits par des « prophètes », par ailleurs non dénués de poésie..

Ces textes sacrés ne sont pas à l’abri des critiques. Il ne faut pas avoir peur de les critiquer, tout en reconnaissant leurs richesses.

Dieu serait inconnaissble, peut-être, mais sûrement lié à l’éternité. Ce qu’ont fait les humains sur le Terre reste après sa mort.

Les religions proposent  des standards qui aident à gérer le Mystère en communauté. A ce propos, la démarche de J.J. Rousseau est très individuelle, pas du tout sociale (est-ce dû au fait qu’il avait abandonné ses six enfants ? mais les a-t-il vraiment abandonnés ?). Elles insistent sur les bonnes relations des humains avec leur « prochain ». De ce côté, elles ne sont pas attaquables. Le risque, on l’a vu, est celui de combattre les autres religions.

En Occident , la religion Juive a tracé le chemin : Dieu apparaît  à Moïse par son symbole, un buisson qui brûle sans se consumer: « je suis celui qui suis », ; on ne peut pas être plus abstrait. La religion Juive s’interdit le plus possible de parler à la place de Dieu, c’est peut être là son génie.

Les règles pour être un croyant reconnu. 

Limitons nous aux religions les plus reconnues dans notre pays.

Chez les Juifs, pour être reconnu dans la communauté, il faut que votre mère soit Juive, sinon la procédure est beaucoup plus difficile. Les règles de comportement sont compliquées : circoncision chez les hommes (qui ne serait qu’un signe d’appartenance ?), alimentation kasher, aucune activité le shabbat (Samedi)…

Chez les musulmans, il suffit de prononcer une phrase devant un membre du clergé : « Dieu est un, et Mohammed est son prophète ». Pas d’alcool, ni de repas avec porc, viande « halal ». Et prière cinq fois par jour.

Chez les Chrétiens, un simple baptême suffit, administré souvent aux bébés.

Pour le reste, il faut suivre l’enseignement des prophètes.

On voit donc qu’il est beaucoup moins compliqué de devenir chrétien  que Juif. C’est peut-être la raison pour laquelle les Juifs sont beaucoup moins nombreux que les chrétiens et les musulmans(quelques dizaines de millions contre plus d’un milliard) .

Cependant, il est à remarquer que le nombre de prix Nobels scientifiques est relativement beaucoup plus nombreux chez les Juifs que chez les chrétiens (à commencer par Einstein).

Quelles que soient ces règles, un respect de la religion de son prochain est nécessaire. C’est pourquoi il faut reconnaître que les caricatures visant Mohammed sont difficiles à accepter par les musulmans, même s’il respectent le principe de laïcité.

Dans sa conclusion, Bruno a souligné l’importance des relations avec l’Autre que soi.

C.R. rédigé par Benoit Delcourt