• C.R. personnel du 13 Mai 2023.Liberté intérieure et extérieure sont elles liées et pourquoi ?

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  • Commentaires

    1
    Pierre M.
    Vendredi 19 Mai 2023 à 23:45

    Puisque ce compte rendu est approximatif et qu’il est fait appel aux participants pour le terminer, voici ce que fut mon intervention.

     

    1) Il faut d’abord se poser une première question : la liberté humaine existe-t-elle ? A-t-on notre propre libre-arbitre ?

    Les traditions religieuses, les théories scientifiques, les récits populaires permettent parfois d’en douter. Côté religieux c’est la doctrine de la prédestination. Côté scientifique c’est l’idée de déterminisme. Celui-ci va très loin, par exemple avec l’idée de l’Univers-bloc vers laquelle penchait Einstein : en effet la théorie de la relativité impose un univers physique constitué par un continuum d’espace-temps à 4 dimensions. C’est un monde où passé, présent et futur coexistent. La succession n’est qu’apparence. Tout se passe comme dans une bobine de film : nous regardons une image à un moment donné, mais les anciennes images existent encore et les futures aussi.

    Du coté des traditions populaires, nous connaissons tous ce conte persan du vizir qui, pour échapper à la Mort, avait quitté précipitamment Bagdad pour Samarkand, où c’est là que celle-ci l’attendait

    Existe-t-il des degrés de liberté (comme disent les physiciens) entre les contraintes incontournables et la réalité vécue ? Le pari est que oui sinon notre débat n’aurait aucun sens.

     

    2) S’il en est ainsi qu’est-ce qui distingue liberté intérieure et liberté extérieure ? Cette distinction a-t-elle un sens ? Peut-on parler de liberté si celle-ci ne se réalise pas en acte ? Sinon nous en sommes réduits au rêve ou à l’imagination.

    Exemple imaginé : j’ai la liberté (intérieure) de vouloir agresser tel personnage politique, mais je n’ai pas la liberté (extérieure) de le faire. Donc à quoi sert cette liberté qui ne s’objective pas ? De plus la connaissance de cette dernière peut empêcher que la première vienne à l’esprit.

    Au lieu d’extérieur et d’intérieur ne devrait-on pas plutôt distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous ? L’autonomie est une des caractéristiques du vivant.

     

    3) Comme souligné par d’autres intervenants, il faut reconnaître l’importance du « mental » ou de tout autre « construction ». Il faut insister en particulier sur le pouvoir du rêve : rêve d’Icare, inspiration musicale (sonate du Diable de Tartini), inspiration mathématique (fonctions fuchsiennes de Poincaré).

     

    4) S’il est vrai que nous possédons une part de liberté intérieure, elle peut se construire sans que soit prise en compte une éventuelle filiation intérieur-extérieur. Les moyens sont multiples : culture, psychologie, ne pas oublier méditation, etc. Mais il faut être conscients que pour l’essentiel nous ne sommes pas libres : prisonniers de nos gènes, de nos hormones, de notre milieu (voir Bourdieu), de notre culture (Descola), dépendants de nos concitoyens (pour l’alimentation, l’énergie), etc.

    La première libération ce serait d’en prendre conscience, puis de s’ouvrir à ce qui est autre. En une phrase : « se libérer du connu » (Krisnamurti)

     

      • Pierre M.
        Samedi 20 Mai 2023 à 00:11

        Désolé j'ai qualifié le CR d'approximatif, ce qui n'est pas la cas. J'aurais dû écrire "incomplet"

    2
    Pierre M.
    Dimanche 21 Mai 2023 à 11:57

    Ce point n’a pas été abordé dans le débat, mais il constitue un préalable essentiel. La liberté humaine est-elle réelle ? Est-elle limitée ?

    Au cours du siècle dernier deux écoles de pensée divergèrent sur ce point. D’un côté les existentialistes comme Jean-Paul Sartre, pour qui la liberté était la spécificité des humains : pour employer le jargon des philosophes l’étant humain existe (ou plutôt ex-iste) au sens étymologique qui signifie qu’il s’extrait de l’Etre. De sorte que l’individu vient au monde sans détermination initiale. Il se détermine par lui-même.

    En opposition, les structuralistes comme Lévi-Strauss, Lacan ou Michel Foucauld, considèrent que l’individu est pris dans un entrelacs de contraintes, sociales, culturelles, économiques, qui s’imposent à lui.

     

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