•         Résumé personnel de la séance du 1er Décembre 2018.

                              « Notre civilisation peut-elle s’effondrer ?

     

                                                             (Benoit Delcourt et Pierre Renard)

     

    Les réactions ont été de deux sortes : d’une part les dénégations de la responsabilité de l’industrialisation sur le réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources  naturelles, et d’autre part sur la méthode à utiliser pour éviter cet effondrement.

    1.              Les dénégations.

    Sur le réchauffement climatique.

    Certains ont émis l’hypothèse que les scientifiques du GIEC étaient sous influence politique. Par ailleurs, les prévisions des scientifiques seraient parfois faussées : celles du « club de Rome (vers 1970)  n’ont pas anticipé le phénomène des gaz à effet de serre (ce dernier n’a été dénoncé que vers 1995).

    Le livre de Pablo Servignes envisage cet effondrement comme certain, il est trop à charge, et donc manquerait de raisonnement scientifique.  Il y aurait des choses positives non signalées dans ce livre, et les besoins alimentaires de l’Humanité seraient assurés au moins jusqu’en 2100.

    . Cependant, le réchauffement depuis 1950 de 1° à la surface des océans, de 2° à celle de  la terre ferme, et de 4 ° au pôle Nord, ne peut s’expliquer que par l’industrialisation. Et les  effets sur le niveau de la mer, sur les ouragans et les sécheresses sont maintenant palpables.

     

    Sur l’épuisement des ressources naturelles.

    Là encore, les prévisionnistes du Club de Rome se sont trompés, qui annonçaient  l’épuisement des ressources de pétrole pour 2010. Trois facteurs ont été débattus:

    _l’amélioration du rendement des moteurs thermiques, notamment ceux des automobiles,

    _l’accroissement  continu du nombre de voitures dans le monde, (en France nous en sommes à 39 millions ; pour le monde, cela va bientôt dépasser le milliard), lié à la fois à l’accroissement démographique mondial (facteur 4 entre 1960 et 2025), et à l’augmentation du niveau de vie des pays émergents.

    _les nouvelles sources de pétrole, notamment le « gaz de schiste », présent dans beaucoup de puits déjà exploités pour le pétrole liquide.

     

    Malgré ces dénégations, et vu l’augmentation démographique, le caractère limité de notre planète et l’influence toxique des énergies fossiles sur le réchauffement climatique, il semble néanmoins indispensable   de se tourner vers d’autres sources d’énergie :

    -          les énergies renouvelables intermittentes, tels que le solaire et l’éolien qui ont pour inconvénient de ne pas pouvoir être stockées ; de ce fait ces sources ne produisent sur une année que 20 % de la puissance installée. Et par ailleurs elles consomment des ressources rares (dans les cellules photo électriques et les aimants).

    -          Les bio énergies (bois, biomasse, bio gaz), prometteuses mais en phase de décollage et pas toutes renouvelables.

    -          Le nucléaire, lorsque les problèmes de sécurité et de déchets auront été résolus.

     

      

       A côté de l’épuisement des ressources fossiles, il faut parler :

       --de l’épuisement des sols,

       --de la disparition de 80% des insectes en trente ans, qui a pour conséquence celle de beaucoup d’oiseaux. Disparition des hannetons, raréfaction des papillons, et même des abeilles.

       --de l’épuisement des ressources maritimes. 

     

    2 Méthodes à utiliser pour éviter l’effondrement.

    Pour certains, il n’y a pas de problème :

     L’humanité a toujours connu des hauts et des bas, et aux bas succèdent les hauts, et les problèmes sont faits pour être résolus ! Il y a eu par exemple des épidémies de peste (1348), finalement surmontées, et plus récemment d’Ébola, rapidement éradiquée.

     Dans le même ordre d’idées, il y a eu la chute  de l’URSS, du la crise au Venezuela, et au du Zimbabwe, dues à des Etats défaillants. Dans ces trois cas,  l’effondrement n’était dû qu’à la mauvaise gouvernance des états ; il ne s’agissait pas d’effets  matériels et planétaires.

    Quant à la montée des eaux, ce serait simple pour certains : il faudrait remonter les digues aux Pays-Bas,  et en créer au Bengladesh et dans toutes les îles concernées (????).

     

    Cependant, diverses actions ont été citées :

    Les efforts de recyclage, notamment des plastiques, et même de l’eau. En Belgique, une usine récupère l’or des vieux circuits électroniques.

    En fait, il faudrait se fixer comme règle de ne jamais dépasser la quantité d’énergie qu’on peut renouveler, ce qui nécessite un gros effort. La consommation d’énergies  fossiles est beaucoup trop forte actuellement.

    Se méfier des solutions faciles : une voiture électrique, bien que moins polluante et plus économe en consommation qu’une voiture thermique, demanderait également de l’énergie  pour sa production et son utilisation. Toutefois en France, la production électrique étant décarbonée, le bilan carbone de la voiture électrique resterait très favorable (étude publiée par Renault).  Une étude prévoit qu’en 2050, 48% des voitures seront électriques, 28% hybrides, et 34% thermiques.

    Repenser les  façons d’habiter, et de se transporter(le CO2 dû aux transports vient pour moitié des voitures, et pour le reste des camions, bateaux, avions). A ce propos, blablacar, beaucoup utilisé par les jeunes fait réaliser des économies. En Afrique, les voiture-taxis de « louage »  sont astucieuses : on ne démarre que quand la voiture est pleine.

     

     

    Plus généralement, la  gouvernance de la planète est à revoir. La démocratie est  le modèle qui semblerait le plus adapté, bien que très fragile. Mais  quelle est la constitution qui convient ? Est-ce la démocratie directe, où l’on demande en permanence aux citoyens leur avis (c’était possible pour les Grecs, qui étaient peu nombreux, mais déjà pas pour les Romains, qui élisaient les sénateurs, et se contentaient ensuite d’avoir leur bains et leurs jeux du cirque assurés).  Est-ce la démocratie représentative ? Encore faudrait-il qu’on n’élise pas des imbéciles, ce qui est malheureusement parfois le cas, y compris aux plus hauts postes !

    De toute façon,  la prévention de l’effondrement se heurte aux intérêts locaux ou nationaux. C’est par exemple la contradiction entre la lutte « contre la fin du monde » versus celle « pour la fin du mois » , d’actualité en ce jour de manifestations de gilets jaunes, ou encore : « on ne fait pas de l’écologie le ventre vide »(Lula). Et pourquoi ferions- nous des efforts en France alors que nous ne représentons que 0,9% de la quantité mondiale de CO2 émise dans l’atmosphère ? Le cas de l’Australie a été cité, qui a d’énormes réserves de charbon, bien plus importantes que sa consommation envisageable, et devrait donc ne pas l’utiliser, sauf qu’elle  exporte ce charbon pour boucler son budget. Ces conflits d’intérêts sont pour le moins difficiles, (peut-être impossibles ?), à résoudre.

     

    Et serait-il possible, dans ces conditions difficiles, d’éviter les guerres ?

     

    D’un autre côté, sommes-nous vraiment attachés à cette civilisation de consommation ?

     

    Rappelons pour finir l’histoire de l’arche de Noé. Dieu, voyant que l’Homme péchait trop, se résolut à noyer l’humanité dans le « déluge ». Mais il sauva un couple par espèce. Bien sûr, ce n’est pas historique, mais ce mythe pourrait préfigurer l’effondrement de notre civilisation, qui alors serait dû à l’impossibilité de surmonter l’ égoïsme.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

      

     

     

     


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