• Sur quels critères doit-on choisir son conjoint?

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    Pierre M.
    Lundi 23 Octobre 2017 à 00:04

    Voilà un très joli texte sur un faux bon sujet : il est verrouillé de prime abord. En fait il pose comme évident 1° Qu'on a besoin d'un conjoint, avec ce double sous-entendu que ce conjoint est unique et pérenne. 2° Qu'on a liberté de choix fondée sur des critères objectifs. Il faudrait toujours questionner les questions pour pouvoir y répondre.

    Ici il faudrait d'abord mettre en doute la pertinence de la proposition : a-t-on vraiment besoin d'un conjoint ? D'un ou de plusieurs ? Je n'invente rien : la polygamie ou la polyandrie ça existe ou ça a existé. Même dans notre société occidentale et bourgeoise, des pamphlétaires se sont posé la question,  comme Georges-Anquetil, bien connu en son temps, qui prônait il y a un siècle "La maîtresse légitime, essai sur le mariage polygamique de demain" ou  "L'amant légitime, code d'amour du vingtième siècle" (titres de deux de ses ouvrages, le plus connu étant "Satan conduit le bal").

    De fil en aiguille c'est le concept même de famille qui doit être interrogé. Il suffit de voir ce qu'il en est dans d'autres civilisations (amérindiennes par exemple).

    S'interrogeant sur l'unicité du conjoint ou peut aussi s'interroger sur sa permanence. Comment interpréter autrement l'importance du nombre des divorces ? Imagine-t-on  Tristan et Yseut, Roméo et Juliette, Paul et Virginie vieillards, Eloïse et Abélard grands-parents ? Que sait-on de Daphnis et de Chloé après leurs épousailles ? La pièce "Stella" du jeune Goethe  – scandaleuse à l'époque – se termine par la constitution harmonieuse d'un ménage à trois (un homme et deux femmes). Ce même Goethe qui, bien plus tard, pensait pouvoir démontrer scientifiquement le jeu des "Affinités électives".

     

    Pour ce qui est de la liberté du choix, d'une façon très (trop) prosaïque il faudrait évoquer les déterminismes de la rencontre et de l'appariement entre individus : nationalité, culture, classe sociale, etc. On aimerait croire que les rois épousent les bergères. Et quand bien même cela arriverait quelle serait la permanence d'une telle union ? Enfin s'il existe des critères objectifs de choix d'un conjoint, dans notre société du tout numérique il devrait pouvoir être possible de procéder à des choix rationnels informatisés : des mariages assistés par ordinateur (MAO). Mais cela existe déjà plus ou moins  !

     

     

    Poussant un peu plus loin la provocation à propos de notre libre arbitre, on pourrait se demander si tout ceci n'est pas une illusion. Si l'on veut bien suivre la théorie – assez consistante – du fameux biologiste Richard Dawkins, grand spécialiste de l'évolution ("Le gène égoïste", 1976) tout se passe "comme si" les gènes, étant les éléments moteurs de la sélection naturelle, ils induisaient des attitudes, des comportements, des situations, voire des sociétés… leur permettant de se répliquer indéfiniment et paisiblement. Les gènes dei in machina à la place de notre Deus ex machina ! Alors, comme le brave Pangloss, réjouissons- nous que tout aille pour le mieux dans le meilleur des monde. Imaginons la complication s'il fallait trois sexes différents au lieu de deux pour assurer la reproduction des êtres vivants. C'est déjà source de conflits avec deux, alors avec trois…! Il est difficile d'imaginer un tel monde, peut-être existe-t-il chez les extra-terrestres. Ce n'est pas seulement la biologie qui serait bouleversée mais aussi toute l'organisation économique et sociale, toute la culture artistique qui repose en grande partie sur l'exaltation de la passion amoureuse. 

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