• Peut-on travailler moins et vivre mieux?

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    1
    Paul Aubrin
    Jeudi 20 Avril 2017 à 17:42

    Hormis certains cas individuels particuliers, les ascètes, les anorexiques, les masochistes, plus de biens, matériels ou immatériels apportent plus de satisfaction (et donc de vivre mieux). Bien sûr, plus on dispose d'accès à des biens, moins la satisfaction supplémentaire est grande, et moins on est motivé pour disposer d'une plus grande production de biens.  

    Pour produire plus de biens, et donc dans le cas général vivre mieux, il faut soit travailler plus, soit être plus productif.

    Depuis le début de la révolution industrielle, grâce à la domestication des sources d'énergie, et aux innovations technologiques, la productivité a augmenté d'une façon impressionnante. Par exemple, il y a soixante dix ans, un agriculteur nourrissait en moyenne deux ou trois personnes, désormais il en nourrit une cinquantaine. En conséquence la part de la nourriture dans l'alimentation dans le budget des ménages a considérablement diminué, libérant des ressources pour d'autres biens, et donc, en principe, des satisfactions supplémentaires.

    Par nécessité, ou par choix, certaines professions n'ont pas augmenté leur productivité, les enseignants, par exemple. Comparativement, elles voient leur capacité d'accès aux biens progresser moins que les autres, d'où un sentiment de dégradation, de vivre moins bien. 

    Les mieux nantis qui disposent déjà de beaucoup de bien, sont les moins enclins à considérer que travailler plus permet de vivre mieux. C'est une conséquence de la loi des rendements décroissants, surtout s'ils ont un tempérament un peu ascétique, ou qu'ils s'imaginent l'avoir. Il y a donc une grande différence de "vivre mieux" selon les conditions sociales. Égoïstement, les mieux nantis, y compris les classes moyennes des pays développés, verraient favorablement les plus pauvre adopter la vision que vivre mieux consiste à avoir accès à plus de biens.  Cette attitude est particulièrement visible en matière d'accès à l'énergie qui est un des moteurs de la croissance de la production depuis deux cents ans.

      • Jean-Jacques
        Samedi 22 Avril 2017 à 12:20

        J'aimerais bien savoir comment vous définissez la productivité des enseignants : plus d'élèves par classe ? Plus d'heures de cours ? Plus d'heures de présence dans l'établissement ? Plus de réussite des élèves aux examens ? Ce sont les seuls critères quantitatifs que je vois. Sinon, on peut trouver des critères qualitatifs, mais par définition difficiles à évaluer : meilleure assimilation des connaissances par les élèves ? Moins de fautes d'orthographe ? Savoir lire écrire et compter à l'issue de la primaire ? Ce sont des choses sur lesquelles on peut réfléchir, mais je ne suis pas sûr que ela ait un lien quelconque avec la "productivité" au sens industriel du terme.

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    Paul Aubrin
    Jeudi 20 Avril 2017 à 17:54

    Erratum: Égoïstement, les mieux nantis, y compris les classes moyennes des pays développés, verraient favorablement les plus pauvres ne pas adopter la vision que vivre mieux consiste à avoir accès à plus de biens. 

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