• Peut-on être hostile à la compétitivité ?

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    1
    SOULAT DANIEL
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:22

    Remarque (en  italique), sur l’introduction :

                          

    « être aussi compétitif que possible ….  à tout prix dans le fonctionnement de nos sociétés ».

     

                La question fondamentale est : où est le point d’équilibre ?

                La course à la compétitivité profite-t-elle aux acteurs qui la génèrent ?

     

    Remarques (en italique) sur le texte de JP.Vérollet :

     

    Situation de concurrence : le problème c’est qu’il y a de la concurrence déloyale, à armes inégales voire illégales, puisque certains pays pratiquent du protectionnisme déguisé (ex : la  Chine, le Mercosur, le Mexique pratiquent des taxes sur les produits importés de l’ordre de 80%, s’ il ni a pas au minimum 80% de la valeur de fabrication intégrée localement).

     

    Pourquoi les individus attendent-ils plus de compétitivité ?

     

    « il choisit librement le plus compétitif de son point de vue » . A noter la différence entre prix d’achat et prix de fabrication. Il y a à faire de la pédagogie pour expliquer les coûts masqués qu’il faut payer indirectement pour compenser l’alimentation des systèmes de couverture sociale, les taxes professionnelles etc…

     

    La France est-elle compétitive, « 83% du PIB », où est le rapport puisque le Japon, les USA sont largement moins bien placés que nous sur cet item ?

     

    Atouts et handicaps :

     

    « L’état fait trop de choses et pour bien trop cher » : à noter que l’état redistribue 1/3 du PIB !

     

    C’est quoi la règle du 80/20, 80% des dépenses pour 20% des bénéficiaires ?

     

    Conclusion :

     

    « Améliorer notre compétitivité conditionne la continuité de notre modèle social français ».

     

    Là est la question, jusqu’où peut-on aller dans la course à la compétitivité acceptable par le mode de vie des salariés citoyens, est-on prêt à vivre dans les entreprises françaises et comme citoyen comme dans les entreprises et pays asiatiques par exemple la Chine le Japon ?

     

    Cas de  l'entreprise Foxconn en Chine (l'envers du higt-tech):

    problèmes de suicides, interdiction de parler, de détourner le regard de la machine rotation de poste impossible, jusqu'à 80 heures de travail voire plus par semaine, conditions de travail inhumaines de ses 920 000 employés, hébergés dans des dortoirs entassés, après avoir été mise sous le feu des projecteurs la direction de l'usine a annoncé une série de mesures (fin des brimades, ouverture de centres de consultation, paiement des heures supplémentaires), conduisant à une hausse de salaires de 67% à partir du 1er octobre, ce qui fait pour une employée un salaire de 352 euros contre 154 en juin 2010.

     
    « Le Japon est devenu un de nos modèles en dans les années 80 ». En terme de compétitivité, pas en terme de mode de vie. Dans les entreprises il y a des stages d’humiliation !

     

    Il existe une norme de responsabilité

    2
    SOULAT DANIEL
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:22

    suite du premier commentaire:

     

    Le nombre d'usines respectant la norme SA 8000 s'élevait à environ 1 200 dans le monde au début de l'année 2007.



                En synthèse de mes remarques sur le texte de JP.Vérollet :

     

    Essentiellement orienté compétitivité au niveau pays, hors cette compétitivité s’appuie sur les entreprises soumis à la concurrence, qu’en est-il du public ?

     

    Le président N.Sarkozy à demandé au PdG de Renault, que les véhicules vendus en France soient fabriqués en France, où en est-on, quel rôle peut avoir l’état sur cet équilibre ?

     

    De plus dans un monde soumis à la compétition, où les règles et normes sont différentes ou pas appliquées, comment arriver à concilier compétitivité / modèle social ?

     

    Je citerais la remarque de l’ancien président du Brésil : « l’écologie c’est bien, mais j’ai été élu pour que mon peuple puisse se nourrir » !

     

    Remarques (en italique) sur le texte de P.Marsal :

     

    « La compétitivité de la France serait renforcée par l’introduction de flexibilité … règles trop strictes en matière de licenciement et d’embauche … »

     

    Voir la loi sur la flexicurité votée le 7/5/2008. Contraction de flexibilité et sécurité est fréquemment employée pour désigner un système social conjuguant une grande facilité de licenciement pour les entreprises (flexibilité) à des indemnités longues et importantes pour les salariés licenciés (sécurité). Que peut-on en tirer au bout de deux ans et demi ?

     

    « La compétitivité peut-elle gouverner la planète ? »

     

    La compétitivité est saine à conditions d’avoir les mêmes règles et normes et si elle est une source d’amélioration de vie.

     

    « Entre solidarité et compétition existe-t-il une autre voie possible ? »

     

    « Politique du sport (arbitrage entre sport de haut niveau et sport pour tous) … »

     

    L’exemple du sport est bien choisi pour faire l’analogie avec la compétitivité, même s’il y a distinction avec la compétition (quoique), puisque dans le sport collectif la force est la solidarité, dans le sport tout court il y a des règles et des arbitrages.

     

                                                    CONCLUSIONS :

     

    Il n’y a pas à être hostile à compétitivité, dès lors qu’elle est saine, qu’elle est régie par des règles et normes partagées et appliquées, qu’elle est source d’améliorer les conditions de vie, mais difficile car chaque peuple a son mode de vie et accepte ce que d’autres n’acceptent pas. Priorité à la régulation (au sens règle).

    3
    Pierre Marsal
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:22

    La controverse sur la compétitivité, que nous avions initiée le 29 janvier dernier, n'était pas une fin en soi. D'ailleurs nous étions convenus de poursuivre le débat sur ce sujet qui nous semblait toujours d'actualité et toujours sujet à divergences de points de vue. La simple observation de l'actualité confirme ce sentiment.

    Sans faire le bilan de tout ce qui a pu se faire, se dire et s'écrire pendant les trois mois écoulés, force est de constater qu'il ne s'est pas passé de semaine sans que ce concept ne fût évoqué, soit pour s'en revendiquer, soit – plus rarement – pour le contester. Pour se borner au passé très proche, on note par exemple que :

    - le ministre des Finances suédois a laissé entendre que, bien que ne faisant pas partie de la zone euro, son pays était prêt à signer le pacte de compétitivité européen ;

    - dans un article intitulé "Soyons sérieux" paru sur le site Express.fr le 27/04/2011, Jacques Attali affirme notamment que "…d'autres problèmes (autres que l'immigration ou l'ISF) plus sérieux nous assaillent, dont les solutions nous sont accessibles. Ainsi de la dette publique, qui continue de grandir, et de la compétitivité de l'économie française, qui s'effondre" ;

    - le 28/04/2011; la fédération nationale ovine annonce que son nouveau objectif, après le rééquilibrage des aides communautaires, sera la compétitivité des exploitations (ce n'est qu'un exemple récent, car il est à noter que cette idée de compétitivité est redevenue un leitmotiv des organisations professionnelles agricoles).

    À l'opposé, sous la triple signature de Michel Rocard, Dominique Bourg et Floran Augagneur, est paru, dans "Le Monde" daté du 3 et 4 avril dernier, un long article intitulé "Le genre humain, menacé", sous un chapeau précisant "Il sera bientôt trop tard pour remédier aux catastrophes écologiques et à leurs conséquences sociales et politiques". On y trouve notamment écrit "Les enjeux, tant pour la gouvernance internationale et nationale que pour l'avenir macroéconomique, sont de nous libérer du culte de la compétitivité, de la croissance qui nous ronge et de la civilisation de la pauvreté dans le gaspillage".

    Points de vue inconciliables? Qui a tort, qui a raison ? En fait ces deux attitudes sont cohérentes et logiques, mais elles ne se réfèrent pas au même pas de temps. A très court terme, il serait suicidaire pour un État, pour une entreprise, de négliger la compétitivité. Alors qu'à moyen ou long terme cette idéologie de la compétitivité nous conduit inévitablement à la catastrophe. On n'en refera pas la démonstration ici. En fait on est dans la situation de conducteurs de véhicules obligés d'accélérer sans cesse pour rester dans la course, sachant qu'au bout de la piste ils se heurteront à un mur. Certains voient le mur, d'autres non. C'est aussi la situation de joueurs qui joueraient une partie de cartes avec d'anciennes règles, sans se rendre compte que le contexte a changé et que ce ne sont plus les mêmes règles qui devraient être appliquées. C'est cela la situation de crise : le décalage entre la réalité et l'action que l'on mène est devenu tel qu'il nécessite l'apprentissage de nouvelles règles.

    Quand on lit l'article cité, on constate que la prise de conscience commence à poindre. Il reste à savoir quelles devraient être ces nouvelles règles et comment les rendre effectives. C'est là une autre question qui n'est pas prête d'être résolue. À moins d'impérieuse urgence.

    4
    Pierre M.
    Jeudi 4 Octobre 2012 à 18:40

    Compétitivité

    En janvier 2011 une controverse nous opposait Jean-Pierre et moi, au sein du Café Débats, sur le concept de compétitivité. Pour lui, partant de l'exemple des entreprises, il s'agissait d'un facteur fondamental qui conditionne la pérennité de notre modèle social. Pour ce qui me concerne, d'un point de vue plus global, j'insistais sur les dégâts provoqués par un modèle exclusivement fondé sur la compétition (et non pas la compétence, faux sens souvent avancé) au détriment des exigences de la solidarité. À l'instar du Nobel Paul Krugman, j'insistais pour que ne soient pas confondus les objectifs de productivité et ceux de compétitivité – critère par ailleurs assez flou, car non susceptible d'être aisément quantifié –.

    Jean-Pierre et moi, étions convenus de faire régulièrement le point sur cette question. C'est le but de cette courte note. Les événements semblent lui avoir donné raison : l'idéologie de la compétitivité est de plus en plus dominante et les discours en sa faveur battent son plein. Ainsi dans le secteur que je connais peut-être le moins mal, l'agriculture, on entend un responsable professionnel proclamer "l'urgente nécessité d'une agriculture plus compétitive" (Xavier Beulin, président de la FNSEA, mars 2012). Déjà, un an plus tôt, presque jour pour jour, deux parlementaires de la majorité de l'époque (J. Dionis du Séjour et C. de Courson) déposaient une proposition de loi "visant à renforcer durablement la compétitivité de l'agriculture française". Le fait qu'elle fut rejetée en première lecture n'enlève rien à son argumentaire.

    La nouvelle majorité de gauche est tout aussi conquise par cette idéologie : ainsi l'actuel ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt reprend-il à son compte la politique des pôles de compétitivité de ses prédécesseurs et revendique cette exigence (en fait ce qui me gêne ce n'est pas l'existence de ces pôles, bien au contraire, mais la finalité qui est affichée).

    La cause est-elle entendue ? Hors de la compétitivité point de salut ? En tout cas il semble que la France soit mal partie. J'avais signalé en effet lors de notre précédent débat, le classement du Global Competitiveness report 2010-2011 du "Club de Davos", qui plaçait la France en 15e position sur 144 nations. Le rapport 2011-2012 la classe en 18e position et celui de 2012-2013 en 21e ! On pourrait s'en consoler en notant, comme je le faisais alors, que cet indice, très composite, était empreint d'une idéologie libérale très marquée. Il n'empêche… 

    On ne refera pas le débat ici. On ne présentera pas les arguments pour ou contre. Force seulement est de constater que, si l'on assimile l'économie mondiale à un jeu, on a le choix soit de jouer avec les règles existantes, soit d'œuvrer pour changer celles-ci lorsqu'elles paraissent détestables. Notre pays n'a ni la capacité à lui seul de les changer, ni, semble-t-il, la lucidité suffisante pour en tirer parti. Alors ? 

    Personnellement, je suis un de ceux (de moins en moins nombreux) qui réprouvent des règles qui nous conduisent au chaos. Mais je ne suis pas seul : je citerai à cet effet un article tout récent paru dans le "Monde Diplomatique" d'octobre 2012 "La compétitivité, un mythe – quand l'Europe impose son credo", par Gilles Ardinat, professeur de géographie à l'Université Paul Valéry de Montpellier (il est l'auteur d'une thèse sur la géographie de la compétitivité).  

     

    Le fait de ne pas partager la pensée unique n'est pas un gage de crédibilité. Ce n'est pas non plus la preuve qu'on est un "fossile vivant". 

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