• Où va l'Afrique?

     

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  • Commentaires

    1
    Jean-Jacques
    Vendredi 2 Février 2018 à 18:50

    Cette introduction est bien charpentée et fait bien le tour des questions qui se posent en Afrique, dont la solution pilote ce qu'elle deviendra à l'horizon ...2100.

    Il y manque cependant la dimension régionale : peut-on vraiment parler de l'Afrique comme d'un tout, alors qu'il y a des pays aussi différents que ceux du Maghreb au Nord, de l'Afrique du Sud à l'opposé, et de tous les pays "noirs" entre les deux, chacun ayant des particularités quasiment incompatibles avec celles de ses voisins (ressources, religion, régimes politiques, aspects tribaux plus ou moins accentués,...)

    Le président centrafricain Boganda, mort en 1959, rêvait de bâtir les Etats Unis d'Afrique rassemblant les anciennes colonies françaises. C'était une belle idée, mais utopique. Cependant, il serait bien que les chefs d'état africains, de plus en plus élus démocratiquement, reprennent cette idée, non comme un objectif réel, mais comme une voie à suivre pour mieux coopérer.

    Enfin, une autre question se pose : les cultures africaines sont-elles compatibles avec l'idéal occidental que représente la démocratie, et avec la mondialisation économique ? Si c'est oui, on risque de perdre tout un pan des cultures ancestrales qui forment la diversité africaine notamment dans les modes de vie en commun : on ira vers une uniformisation des pays africains, tentés de ressembler aux anciens colonisateurs. Si c'est non, le chaos qui a réglé l'histoire de la plupart des pays depuis la fin de la colonisation risque de perdurer. Entre ces deux maux, y a t-il une solution viable ?

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    2
    Pierre M.
    Mardi 6 Février 2018 à 18:43

    Excellente présentation qui fait regretter de n'avoir pu assister à cette séance. Elle confirme les espoirs qu'on peut éprouver pour ce continent si attachant, malgré les nombreuses incertitudes et les risques qui subsistent. Bien sûr les situations politiques, démographiques, économiques et sociales sont très contrastées d'un pays à l'autre ce qui fait qu'un diagnostic global est difficile à porter.

    "L'Afrique noire est mal partie" écrivait – pessimiste –  l'agronome René Dumont dans les années 60, surtout sous l'angle de la dépendance alimentaire, dans un contexte de démographie galopante. Cinquante ans plus tard, Hervé Bichat posait la question suivante "Et si l'agriculture sauvait l'Afrique ?" (QUAE éditions, 2012). Sa réponse était plutôt positive, mais à la condition  que ce secteur économique soit enfin reconnu comme une priorité. Ce qui n'était pas le cas au lendemain de la décolonisation : l'Afrique était toujours considérée comme un "continent minier" (selon un propos de Jean Némo, ancien DG  de l'IRD) et exploitée comme tel.

    Cette situation était confortée par le fameux "Consensus de Washington" qui poussait les pays en développement à se spécialiser dans les cultures d'exportation au détriment des cultures vivrières (combien de producteurs de cacao n'ont jamais connu le goût du chocolat !), à subir les conséquences douloureuses de la fluctuation des prix des matières premières en démantelant les dispositifs de régulation agricole (alors que les pays riches adoptaient des mesures protectionnistes), à subir des tutelles douloureuses, socialement insupportables, pour tenter de sortir de crises économiques et financières à répétition (politiques d'"ajustement structurel" du FMI et de la Banque Mondiale, inspirées de l'idéologie monétariste de "l'école de Chicago")… Le marché faisait la loi !

    Que d'aberrations, que de drames en ont résulté : les villes nourrissaient les campagnes de produits importés, les villes – devenues mégapoles – accueillaient une population rurale désœuvrée à la recherche de moyens de subsistance, les pays pauvres devenaient exportateurs nets de capitaux (le service de la dette devenant supérieur au montant des capitaux prêtés)…

     

    Ces erreurs du passé sont, il faut l'espérer, derrière nous. Ainsi, dans son rapport annuel de 2008 la Banque Mondiale faisait machine arrière en soulignant l'importance primordiale du développement agricole. Bien sûr il n'y a pas que l'agriculture, mais je  suis trop ignorant pour en débattre. Il y a tout de même des signaux qui incitent à l'optimisme (début de transition démographique, retour de la croissance – à l'exception de quelques pays (notamment la Guinée équatoriale, le Sud Soudan, le Burundi…) –, etc. Deux dernières remarques en passant : 1) La Chine s'intéresse à l'Afrique, ce n'est pas sans raison, 2) l'Afrique deviendra à terme, le plus important pôle de la francophonie (85 % des francophones à l'horizon 2050, selon l'Organisation Internationale de la Francophonie) si… on veut bien conforter cette situation.

     

     

     

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