• La tyrannie de la vitesse serait-elle un phénomène de notre temps ?

  • Commentaires

    1
    Jean-Jacques
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:21

    Je ne sais pas pourquoi ma bibiographie a sauté dans le commentaire précédent.

    La voici "in extenso"

    Jean-jacques

     

    Bibliographie :


    * Bob Black, L'Abolition du travail, 1985
    * Denis de Casabianca, Pourquoi paresser, Lyon, Aléas, 2007.
    * Denis de Casabianca, Un petit manuel de l'apprenti paresseux, Lyon Aléas, 2008.
    * Cyril Frey, Le Livre de la paresse, Editions n°1, 2000.
    * Cyril Frey, Sagesse de la paresse, First Document, 2010.
    * Gébé, L'An 01, 1970.
    * Jerome K. Jerome, Pensées paresseuses d'un paresseux, Paris, Arléa, 1886.
    * Samuel Johnson, Le Paresseux, Paris, Allia, 2000.
    * Jack Chaboud "Le petit livre de la paresse". Le Rocher. 1998.
    * Paul Lafargue, Le Droit à la paresse (Réfutation du « Droit au travail » de 1848), 1883 (nouvelle édition). Wikisource-logo.svg Édition numérique disponible sur wikisource.
    * Kazimir Malévitch, La Paresse comme vérité effective de l'Homme, Paris, Allia, 1997.
    * Clément Pansaers, L'Apologie de la paresse, Paris, Allia, 1996.
    * Bertrand Russell, Éloge de l'oisiveté, Allia, 2002.

    * Carl Honoré   Eloge de la lenteur  Marabout   2005

    * Pascale d’Erm  Vivre plus lentement : un nouvel art de vivre  Ulmer  2010

    * Jean-Louis Servan-Schreiber  Trop vite !  Albin Michel  2010

     

    NB : Je n’ai lu que « L’an 01 » (il y a très longtemps… ) et l’opuscule de Russell. Je vais me mettre aux autres…quand j’aurai le temps !

     

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    2
    soulat daniel
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:21

    6/ « prendre le temps d’aider son voisin à peindre son mur, prendre le temps d’amener chez le médecin la vieille dame d’à côté, prendre le temps de s’occuper de sa famille au lieu de rester tard au travail ».

     

                è ainsi, c’est en posant la question du temps qu’on soulève la question du rapport à l’autre qui est une question majeure de NOTRE TEMPS.

    3
    Pierre
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:21

    Ce qui suit ne constitue pas une critique de l'excellent texte de Daniel, seulement des remarques incidentes.

    1. Depuis qu'il existe, on sait que le Temps, Cronos, dévore ses enfants. Et depuis Lewis Carroll et la Reine Rouge de la jeune Alice, on sait qu'il faut courir de plus en plus vite pour rester sur place. Rien de nouveau donc.

    2. Illustration de ce paradoxe de la Reine Rouge et de la vanité de la vitesse, ce concept de vitesse généralisée dû à Ivan Illich (je crois l'avoir déjà évoqué entre nous) qui montre que si l'on prend en compte le temps passé pour acheter une voiture, l'entretenir et la faire rouler, sa vitesse moyenne est de 6 ou 7 km/h, guère plus rapide que la marche, plus lente que le vélo.

    3. Sauf erreur d'interprétation de ma part, le Kairos serait plutôt un temps orthogonal au temps commun, comme l'est la synchronicité de Jung. C'est un temps hors du temps, il n'a donc rien à voir avec la vitesse ou l'accélération du temps commun.

    4. Il est tout de même un peu étonnant d'oublier Bergson qui a montré que le temps de l'existence (qu'il appelle la durée) est radicalement différent du temps de la science. En conséquence le ressenti subjectif de la vitesse dépend des circonstances, c'est-à-dire des individus, de leur âge, de la civilisation à laquelle ils appartiennent, etc.

    5. Pour décrypter les liens entre vitesse et société, je ne citerai que deux auteurs incontournables : Thierry Gaudin et Hartmunt Rosa.

    5.1. TG, prospectiviste et héraut depuis 1980 de la "révolution de l'intelligence", analyse le changement du système technique par rapport à quatre pôles indépendants : la matière, le vivant, l'énergie et le temps. Ainsi notre système contemporain serait caractérisé par l'hyperchoix des matériaux, la maîtrise du vivant, la maîtrise des ressources et la conquête de la picoseconde. Il a notamment montré comment les progrès dans la mesure du temps ont jalonné l'évolution des techniques et, partant, de la société. L'accélération des processus donc n'est pas une nouveauté.

    5.2. Parler d'accélération suggère la référence à l'ouvrage du même nom écrit par le jeune sociologue allemand Hartmut Rosa (Daniel signale d'ailleurs un de ses entretiens avec un journaliste sur la "toile"). Bien qu'austère, la lecture de ce livre de plus de 400 pages est une source de réflexions et de prise de conscience : il y aura un avant et un après HR et sa théorie de l'accélération sociale de la "modernité tardive" et de ses conséquences. Hélas je ne sens guère capable de résumer cela en peu de lignes. Sa critique sociale du temps est en tout cas quelque chose de très neuf.

    6. Si je ne suis pas tout à fait d'accord avec certains récents commentaires de Jean-Jacques (p. ex. sur "la place exagérée attribuée à la valeur travail"), je suis d'accord sur les conclusions qu'il en tire quant à la perversité de notre système économique et social. Je suis également d'accord sur ce phénomène bien connu qui est celui de la contraction du temps vécu avec l'âge, sur la nécessite personnelle de s'abstraire par différentes pratiques (méditation par exemple) de la dictature du temps et de l'instant, sur l'art indispensable de perdre son temps.

    7. Enfin, pour revenir un court instant sur des questions économiques, il est évident que l'inévitable accélération technologique et conceptuelle que l'on subit nécessite plus que jamais une régulation du système. Si la très classique théorie quantitative de la monnaie est exacte (le fameux MV = PT),

    si augmente sans frein la vitesse de circulation de la monnaie,  plus ou moins dématérialisée, V de la masse monétaire M, le système risque de n'être plus maitrisable.

    4
    soulat daniel
    Mardi 17 Juillet 2012 à 09:21

    Commentaires sur le texte de JJ.Vollmer

     

    1/ « la réponse minimaliste consiste à penser que cela est simplement  dû aux changements induits par le progrès technique, et en particulier par les nouvelles technologies, qui nous permettent d’accéder aujourd’hui en un temps record à toutes sortes d’informations qu’on aurait mis auparavant des mois à chercher et à trouver, et qui tendent à rendre plus riche la pensée en la fondant sur une multitude de connaissances auxquelles on n’avait pas accès. »

     

                => Selon Jacques Attali dans histoire du temps « aujourd’hui, dans la crise majeure où nous sommes, un choix surgit entre deux formes d’usage du temps. Dans l’une, l’homme est utilisé par le temps, il devient une machine codée, programmée parmi d’autres machines, l’angoisse s’empare de lui s’il échappe un bref instant aux calendriers électroniques qu’on lui prépare. Dans l’autre, l’homme invente le temps, il transforme chaque machine en instrument de création d’un temps personnel, où il peut rythmer sa propre vie ». Je rajouterai que l’accès à une masse considérable d’informations, dépasse les capacités humaines d’analyse, de réflexion, de critique, de synthèse, et pousse à ne pas passer suffisamment de temps qu’il faudrait, phénomène d’immédiateté, nous devons écluser.

     

    2/ « cette accélération a des causes plus profondes »

     

                => Densification des activités dans le temps conduisant au phénomène de zapping,

    d’où le présent est éphémère, et citons la phrase de Hartmut Rosa :

     

    « Le présent raccourcit, s’enfuit, et notre sentiment de réalité, d’identité, s’amenuise dans un même mouvement ».           

     

    3/ « au prix d’un appauvrissement de sa vie personnelle et d’une augmentation de la souffrance au travail ».

     

                => perte des collectifs de travail, facteurs de socialisation.

     

    4/ « on a de plus en plus tendance à oublier de vivre dans le présent »

     

                => cf le n° 57 de philosophie magazine de Mars 2012 ‘l’homme débordé, peut on retrouver le temps ?’, « la tyrannie de l’immédiat court-circuite à la fois le présent et l’avenir, nous sommes toujours déjà dans le « tout de suite après » Frédéric Gros.

     

    5/ «  il faut alors en effet absolument prendre le temps », « réapprendre à prendre son temps ».

     

                => comme évoqué dans mon texte, voir la lettre de Sénèque à Lucilius « sois maître de ton temps », et selon Jacques Attali « réfléchir à l’usage que nous ferons du temps, autrement dit de l’usage que nous ferons de nous-mêmes ».

     

    6/ « prendre le temps d’aider son voisin à peindre son mur, prendre le temps d’amener chez le médecin la vieille dame d’à côté, prendre le temps d

    5
    quentinphilo Profil de quentinphilo
    Samedi 4 Août 2012 à 17:24

    Lou de Libellus écrivait le 24 juillet un commentaire qui n'est pas passé, et que je reproduis ci-dessous :Alors, j'écrivais, à propos de l'article "Tyrannie de la vitesse" :

    J'avais lu cet article, très juste, au mois de juin.

    Il me rappelait une petite réflexion d'Alain, en date du 2 juillet 1908, sur la vitesse et les chemins de fer.

    que feront-ils, les heureux voyageurs, de ce quart d'heure ?

    Alain, Propos sur le bonheur, XXXIX, Vitesse, Editions Gallimard, 1928
    http://loudelibellus.eklablog.fr/que-feront-ils-de-ce-quart-d-heure-a47049163

    Quentin-philo, un site de philosophie comme on aimerait en voir toujours !

    http://loudelibellus.eklablog.fr/

     

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