• LA SAGESSE EST-ELLE INNEE, SINON COMMENT LA CULTIVER ?

  • Commentaires

    1
    daniel
    Mardi 6 Décembre 2016 à 14:38

    1/ Il semblerait que les grecs aient inventé une forme de sagesse bien particulière, que l’on nomme la raison (faculté de l’homme par laquelle il peut juger, discerner, et se conduire selon des principes, manières de penser et de bien agir). Ne dit-on pas une personne raisonnable ?

    2/ Pour répondre à la question ‘la sagesse est-elle innée ?’ dans un premier temps, on peut répondre à qu’est-ce qui qualifie un enfant sage ? : Tranquille, calme, discipliné, obéissant. On peut observer que tous les enfants ne sont pas sages, il y a donc des prédispositions dès la naissance, ce qui conforterait le fait que l’enfant dans le ventre de sa mère soit déjà imprégné de certaines caractéristiques issues du monde extérieur (nervosité, turbulences, …) par la suite l’environnement familial contribue fortement à développer ou non la sagesse. Puis vient l’environnement extérieur à la cellule familiale, l’école, le travail où règne un esprit de compétition qui risque de développer de l’agressivité.

    3/ Comment la cultiver ? Il faudrait dans un premier temps examiner les contraires de la sagesse : manque de réflexion, risque inconsidéré, ignorance des autres, fougue, ce qui permet de cerner ce qu’est la sagesse : Patience, enseignement et expérience tirés du passé, maturité, compréhension du monde, tolérance. Dans un deuxième temps, dans le livre d’Abdenour Bidar ‘ quelles valeurs partager et transmettre ?’ au chapitre ‘grandir en humanité’, il relate l’éthique de la Chine antique,: « l’homme plus humain étant pour ses semblables une ressource vive de sagesse et de bonté, se cultiver n’est point considéré comme un simple devoir de morale personnelle. C’est grâce à la vie de société que se constitue la dignité humaine, c’est la société qui bénéficie de la culture atteinte par les sages ».  «L’honnête homme dit Confucius, cultive sa personne et par suite sait respecter autrui, il cultive sa personne et par suite il donne aux autres sa tranquillité ».

    4/ Le sage est celui à qui on vient se confier, il écoute et apaise, notamment les conflits intérieurs et/ou extérieurs, il fait preuve de neutralité, il est disponible, ouvert, à l’écoute des autres et attentif. Pour exemple de sage, on peut mentionner Gandhi et sa marche du sel, manifestation non violente pour arracher l’indépendance de l’Inde aux britanniques. Marche de la paix, issue d’une désobéissance civile.

    5/ Quant aux chercheurs fous, je les distinguerais des apprentis sorciers qui jouent avec le feu, car pour innover il faut parfois sortir du cadre établi.

     

    6/ A la modération indiquée dans le texte, il faut faire preuve de modération, même coté sagesse, si tout le monde était sage, la vie serait peut être triste, de là à vivre dangereusement c’est l’objet d’un autre débat, et nous l’avons vu plus haut c’est la désobéissance du sage Gandhi qui a fait vaincre tout un peuple.

      • Charlotte
        Mardi 6 Décembre 2016 à 16:04

        J'espère, Daniel, que tu n'as pas vu mon texte comme une apologie de la "sagesse", celle qui consiste à se tenir tranquille. 

        Il y est question au contraire de beaucoup de luttes et d'efforts pour faire exploser les entraves, sortir de la non existence que vivent les humiliés afin d'atteindre l'apaisement et la sérénité.

         

        Mais nous verrons cela lors du débat. 

         

    2
    Dimanche 11 Décembre 2016 à 09:37

    Comme je n'ai pas pu assister au débat, je te livre ici quelques réflexions, en vrac.

    Tout d'abord, je tiens à te dire que ton texte d'introduction, très personnel, est tout à fait remarquable, pour tout dire un des meilleurs depuis le début de ce café-débat, et on peut vérifier ça en allant lire les autres...On y sent une conviction profonde l'animer, au-delà d'une simple compilation rationnelle de choses glanées ici et là.

    D'abord, je reprends ton histoire du cèdre résilient, car je ne suis pas tout à fait d'accord, ou plutôt je crois qu'on peut l'interpréter de différentes manières. Par exemple, reprenant la fable de La Fontaine, je pourrais dire qu'il aurait été plus sage pour le cèdre de plier comme un roseau plutôt que de résister bêtement et de devenir estropié. Vaut-il mieux s'obstiner dans une résistance à ce qui s'oppose à nous au nom d'une idée qu'on se fait de son identité, ou bien faut-il plutôt utiliser intelligemment les forces de la vie et de la nature sans s'y opposer frontalement ? Bien sûr, la résilience n'est pas la résistance, mais à quel moment la sagesse intervient-elle, avant une épreuve pour l'anticiper, ou après pour s'en sortir ?

    Ensuite, et pour répondre aussi à Daniel, la vie étant faite d'interactions continues entre soi et notre environnement (les autres et le monde), on ne peut vivre pleinement sans jamais prendre de risques. C'est pourquoi je trouve que notre société occidentale se trompe en voulant absolument éliminer toute forme de risque dans nos manières de vivre, notamment en surprotégeant abusivement les enfants. Il faut leur apprendre à se défendre eux-mêmes, pas les protéger à leur place. Ce ne sont pas les enfants qui ont peur, ce sont les parents.

    Enfin, et pour rebondir sur un débat précédent assez voisin, j'en conclus que le sens de la vie, pour toi, c'est faire de sa vie une aventure heureuse. Je ne suis pas sûr que cela suffise, le bonheur étant sans doute une condition nécessaire, mais pas suffisante.

    3
    Charlotte
    Dimanche 11 Décembre 2016 à 10:42

    Je te suis très reconnaissante, Jean-Jacques, d'avoir porté ton attention sur mes réflexions à propos de "pas tellement la sagesse" après tout, et de me faire part de ton avis.

    En ce qui concerne l'allégorie de l'arbre, le cèdre représente l'enfant victime de son environnement : battu, dénigré, sans arme et sans force, il ne peut que se trouver estropié, d'âme et de corps parfois, même en pliant tel le roseau de La Fontaine... D'ailleurs cet enfant-là  ne fait que plier, sois en persuadé. Mais ensuite, s'il réussit à s'échapper de son enfer il faut à tout prix qu'il EXISTE pour que sa vie "compte". Je pense aussi aux personnes victimes d'accidents qui restent mutilées et qui s'en sortent  grâce à leur volonté et à leur amour de la vie : on en a vu des exemples édifiants durant les jeux paralympiques. Et oui, la sagesse intervient alors car il faut, comme je le dis en début de mon texte, savoir s'accepter dans sa singularité et aussi, cela je le dis plus tard, savoir souffrir sans se laisser détruire, et toujours sauvegarder L'ESSENTIEL de soi-même. Cela demande beaucoup de gravité, un des éléments de la sagesse.

    Faire de sa vie une aventure heureuse c'est traverser ses heurs, bonheurs et malheurs et  pouvoir conclure qu'elle valait vraiment la peine d'être vécue,  parce qu'on a su aimer et se faire aimer. C'est beaucoup déjà, de parvenir à se faire aimer et cela demande de connaître les autres. On répète souvent qu'il faut se connaître soi-même mais n'en oublierait on pas de " bienveiller "  les autres ? 

    " Il faut apprendre" disait Nietzsche (il a un nom difficile à écrire ce brave homme)...  " il faut apprendre, donc, à maîtriser le chaos que nous sommes " . Et oui il n'est pas de tout repos d'en arriver à l'apaisement et comme l'a très bien dit Jean-Paul lors du débat : lorsqu'on vieillit on ressemble à un sage mais sans doute seulement parce qu'on est fatigué.

    C'était : de la fragilité de vivre... et par conséquent d'en parler !

     

     

     

       

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