• La guerre des intelligences aura-t-elle lieu ?

                                                                                                                      

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  • Commentaires

    1
    Samedi 4 Mai 2019 à 15:28

    En octobre 2015 a eu lieu un débat dans notre café, sur un sujet très voisin. On peut lire ici :

    le texte d'introduction

    le CR du débat

    Si vous ne voulez pas lire l'intégralité de ces deux documents, voici ci-dessous quelques citations éclairantes de diverses personnalités luttant activement, soit pour défendre l'humanisme traditionnel, soit pour pousser à l'extrême l'humain vers le transhumanisme.

     Ayn Rand, fondatrice des « Libertariens » : il n'y a qu'un seul droit fondamental, le droit d'un homme à sa propre vie. En vertu de la liberté absolue qu'il a sur lui-même, un individu peut se transformer et même transformer sa propre condition. Il n'est pas tenu de préserver en lui cette « dignité » qui fondait pour les humanistes classiques la liberté, et au nom de laquelle il était possible de limiter les usages de la liberté individuelle.

     Anders Sandberg (Future Humanity Institute – Stanford) : propose le concept de « liberté morphologique ». Nous avons une longue tradition d'intégrer des composants artificiels dans notre aspect : cosmétiques, piercing, tatouages, chirurgie esthétique, etc. Aujourd'hui, nous avons en plus la possibilité technologique de modifier les fonctions corporelles, au-delà de l'apparence. La technologie et la liberté morphologique vont la main dans la main.

     Kevin Kelly (écrivain, spécialiste des nouvelles technologies, directeur du magazine « Wired ») : la singularité technologique est un mythe, une idée fantastique qui agit sur les esprits et mène à beaucoup d'améliorations, mais nous ne serons jamais gouvernés par une intelligence artificielle. « Dans 5000 ans, je pense que les êtres humains existeront encore. Ensuite, je fais l'hypothèse que l'évolution de notre espèce va la séparer en plusieurs branches, sous l'action du « technium ». Pour chaque innovation majeure proposée dans le domaine de la génétique ou des interfaces homme-machine, certaines aires de civilisation refuseront de faire le saut (cf les Amish). Si bien qu'il y aura des humains semblables à ceux que nous connaissons aujourd'hui, mais aussi des humains modifiés génétiquement, des humains augmentés technologiquement, des hybrides, etc. L'humanité ne sera plus une. »

     Dialogue entre Ray Kurzweil, transhumaniste, et « Bill », humaniste :

     Ray : Les humains remplacent déjà des parties de leur corps et de leur cerveau par des dispositifs non biologiques.

     Bill : C'est mieux de ne remplacer que les organes et les systèmes malades ou endommagés. Mais vous remplacez toute notre humanité pour améliorer les capacités de l'être humain, et ça c'est profondément inhumain. Une partie de notre humanité vient de nos limitations.

     Ray : Alors peut-être que notre désaccord vient de la nature de ce qu'est l'être humain. Pour moi, l'essence de l'humain n'est pas dans nos limitations, mais dans notre capacité à les dépasser. La mort, la naissance et la maladie sont naturelles. Il faut s'en débarrasser et ouvrir ainsi, à force de transgressions, une ère nouvelle.

     Skinner : Les automates se comportent comme des hommes : « Ils détectent, identifient, classent les stimulis. Ils stockent et réactivent l'information. Ils apprennent et enseignent. Nous les traitons comme des hommes : nous leur donnons des instructions, leur posons des questions, écoutons leurs réponses. Nous faisons même ce qu'ils nous disent de faire. Puisque nous savons pourquoi ils se comportent comme ils font, que nous faut-il de plus pour savoir ce qu'est l'esprit ? »

     Jean-Michel Besnier (philosophe) : « La machine n'aurait pas conscience de ce qu'elle fait ni n'éprouverait de sentiments : cet argument est bien fragile si on songe aux difficultés dans lesquelles se débattent les philosophes quand ils doivent expliquer pourquoi un homme est par définition conscient et doté d'une sensibilité. L'homme est déterminé par les contraintes biologiques de son espèce et par les aléas de son histoire individuelle. »

     « Eu égard à la science, l'esprit et la conscience ont la faiblesse de ne pas se laisser démontrer. Ils ne peuvent que se montrer à la faveur d'oeuvres ou de décisions inattendues, que ni la machine ni l'animal ne sauraient leur disputer. Le neurobiologiste le plus fanatique ne peut s'aventurer à réduire Proust ou Mozart aux réactions d'une boîte noire ou à l'état de leurs neurones. »

     John Searle (philosophe) : a mis au point l'argument dit de « la chambre chinoise ». Cet argument, non réfuté jusqu'à présent, conduit à démontrer qu'un ordinateur ne peut être intelligent et ne peut avoir un esprit au sens où l'homme en a un. Il peut contribuer à réfléchir à la problématique suivante : si on arrive à modéliser la réalité sans qu'on puisse dire ensuite si on a affaire au modèle ou à la réalité authentique, c'est que le modèle est équivalent à la réalité. Si une machine arrive à se faire passer pour un humain, en quoi diffère t-elle de l'humain ?

    2
    Dimanche 5 Mai 2019 à 22:08

    Ce texte me semble bien pessimiste.

    C'est tout à fait vrai que nous sommes en retard par rapport aux Etats Unis,à  l'Angleterre et même la Chine. Cela vient du fait que notre système d'éducation est mauvais pour ce qui est des matières scientifiques. .La société Française n'est toujours pas sortie du Moyen Age,  avec les concours de grandes écoles remplaçant l'adoubement des chevaliers. La capacité à se concentrer à la sortie de l'adolescence est la clef de la réussite pour la vie entière. Or il y a d'autres qualités toutes aussi importantes, la finesse dans les relations humaines, les connaissances scientifiques qu'on peut acquérir petit à petit, la capacité à se tenir au courant des nouveautés........

    Bon, mais cela ne doit pas nous faire redouter la modernité. les machines n'ont jamais été que des engins dans la main de l'Homme, l'aidant à faire des travaux qu'il sait faire, mais trouve trop répétitifs, ou qu'il ne fait pas aussi bien que les machines à cause d'une acuité de ses sens limitée, comme la lecture d'une radio ou d'un encéphalogramme, ou à cause de ses limites physiques (train, automobile, avion par exemple). Mais la machine n'invente rien, elle fait ce qu'on lui dit de faire. Je ne vois pas un robot par exemple déterminer quelle doit-être la politique face au réchauffement climatique: c'est un problème nouveau, il peut aider techniquement, mais pas envisager ce problème tout à fait nouveau  tout seul..Là où les robots seront, et sont déjà, redoutables, c'est dans les pratiques guerrières: on peut envoyer un robot dans des endroits dangereux, plus facilement qu'un Homme, c'est déjà le cas des drones, et comme dans tout progrès initié par les guerres, cela peut servir à envoyer des robots dans des zones très radioactives.

    Quant à imaginer une humanité-bis, concurrente de notre humanité, je n'y crois pas du tout. Je ne vois pas un circuit électronique faisant l'amour avec un autre circuit (de sexe opposé!) pour engendrer un petit robot!

    En fait, l'IA n'a rien de nouveau. C'est un nouveau nom pour la "cybernétique" ou l'"automation" des années 60, ou les "systèmes experts" des années 1980!

    Le vrai problème est: serons nous capables d'organiser notre société quand une majeure partie des tâches seront accomplies pas des robots? C'est d'ailleurs déjà notre problème (voir par exemple l'usage des robots pour la fabrication des automobiles), mais on peut penser qu'il deviendra encore plus prégnant.

     

    3
    Mardi 9 Juillet 2019 à 18:41
    aunryz

    La définition plus complète du livre cité du docteur L Alexandre ()
    est assez terrible !

    Elle est un écho de la domination (mot cité) masculine sur ... ce qui ne l'est pas.

     

    "L’intelligence est le moyen dont l’humanité a été pourvue par l’évolution darwinienne pour survivre dans un environnement sauvage.

    Grâce à elle, nous dominons désormais le monde et la matière. "

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