• La charité apporte du soulagement, mais est-ce la solution?

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    1
    daniel
    Mardi 13 Juin 2017 à 11:57

    Le texte d’un débat contradictoire propose deux visions intéressantes, en même temps, il serait bon de rappeler brièvement le vécu des personnalités citées, ce qui permettrait de distinguer différentes notions qui s’entremêlent avec la charité, et permettrait de les dissocier pour éviter des amalgames :

    1/ Abbé Pierre : défenseur des démunis, force d’indignation, appel à l’insurrection de la bonté le 1er février 1954, en demandant la solidarité, de briser l’indifférence, de redonner l’espoir, faire preuve de générosité et d’empathie. En créant Emmaüs ce serait du genre « quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson, ceci vaudrait pour l’Afrique citée dans le texte, et ne porterait pas atteinte à la fierté, ce qui peut être le cas concernant la charité, fierté mise à mal notamment chez certains SdF.

    2/ Mère Térésa s’est occupée de la pauvreté intérieure, notamment des malades et des mourants, on parlerait plutôt d’assistance soutien espoir.

    3/ Saint Martin non cité dans le texte, est un bon exemple. Il coupe en deux son manteau et en donne un morceau à un pauvre. Dans le cas où c’est Saint Martin qui prend pitié du pauvre qui ne demande rien, c’est de la charité, dans le cas où c’est le pauvre qui réclame quelque chose, c’est de la mendicité, ce qui de nos jours est interdit dans certaines villes.

    4/ Quant à l’amour nous avons eu un récent débat sur ce sujet, je ne pense pas que l’on aime son conjoint par charité, par conséquent la charité serait plutôt associée à de la considération, c’est son apport principal, en dehors du soutien, de l’aide, de l’apport d’espoir.

    Par rapport au titre énigmatique « La Charité apporte du soulagement,… » que l’on peut interpréter comme un sous entendu ou une question, puisque on peut le compléter par « A QUI » : à celui qui donne et se donne bonne conscience, ou à celui qui reçoit et procure un mieux être, je pense que c’est aux deux, chacun y trouve son compte. Enfin la charité c’est avant tout apporter soin et attention. On n’est plus à la période des indulgences qui consistaient à promettre une rémission des péchés en contrepartie d’un don matériel.

     

    Il serait bon aussi de mettre en exergue un phénomène relativement récent, que sont les différents mouvements de charité publique, par exemple le Téléthon permettant de lever des fonds (partager la souffrance d’autrui, de compatir (souffrir avec), donner de sa personne ou de son avoir, …), les resto du cœur, la ligue contre le cancer, le secours catholique, …

    2
    Pierre M.
    Samedi 17 Juin 2017 à 23:57

    Beau dialogue socratique, mais qui nous laisse un peu sur notre faim.

    Il est vrai que ce sujet est vaste.

    "Deux visions" est-il écrit dans le texte. Seulement deux visions? C'est peut-être faire un peu trop bon marché de l'existant dans notre Monde. On ne peut sans doute pas se borner à mettre en regard charité chrétienne et philanthropie laïque. Quid par exemple de la compassion bouddhiste, du zakât, aumône obligatoire qui constitue de troisième pilier de l'Islam ? Voire de la bienveillance confucéenne (rén) ? Sans compter, puisque dans le texte il est question de l'Afrique, des systèmes de solidarité plus spécifiques à ces pays (les tontines par exemple). Il n'est pas faux d'affirmer que ces systèmes, qu'on peut qualifier par simplification de solidaires, sont universels, mais prenant des formes diverses dans l'espace et dans le temps.

     

    Nombreux sont ceux qui n'aiment pas ce terme de charité car il évoque pour eux une dissymétrie entre les individus ; ceux qui sont charitables et ceux qui bénéficient de la charité. Même si, chez les premiers, il n'y a pas d'arrière-pensée. Chaque être humain doit être à la fois donneur et receveur : voir la pratique du "don contre don" (décrit par les anthropologues et notamment par Marcel Mauss dans son fameux "Essai sur le don"). Et être charitable est-ce toujours "une bonne action" ? L'économiste Malthus, pasteur de son état, estimait que ce n'était pas charitable de donner à manger aux pauvres car cela prolongeait leur vie de souffrances !

     

    La charité est donc fondée sur des prescriptions religieuses. Or beaucoup de ces prescriptions, sont des règles indispensables à la survivance des groupes humains (respect du père, de la mère, prohibition de l’inceste, etc.). Proviennent-elles de l'injonction d'une divinité ou bien ne seraient-elles que des règles sociales indispensables à cette survie (les groupes humains qui auraient eu de règles opposées ont disparu). Ce serait alors une forme de sélection darwinienne (sélection de parentèle) qui ne fait subsister que ceux dont le comportement est adapté au milieu qu'ils habitent. 

    C'est ainsi que dans le milieu végétal comme animal, les êtres qui subsistent sont ceux qui ont adopté des pratiques comme la coopération (symbiose par exemple) ou l'altruisme. On trouve des comportements altruistes jusque chez certains êtres unicellulaires (amibes acrasiales).dont certaines "se sacrifient" pour que perdure leurs colonies en milieu hostile.

     

     

    PM 17/06/17

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