• C.R. personnel du 30 Mars 2019 : Nos idéaux républicains sont-ils recevables dans toutes les cultures

    C.R. personnel du 30 Mars 2019 :

                                                                          rédigé par B. Delcourt.

                Nos idéaux républicains sont-ils recevables dans toutes les cultures ?

    Après la constatation qu’il aurait mieux valu écrire « démocratique » à la place de « républicains » dans le titre, la discussion s’est concentrée sur trois sujets principaux :

    -         La définition de la culture occidentale.

    -         L’hégémonie occidentale  est-elle menacée ?

    -         Les migrations.

        La culture occidentale.

    Il a beaucoup été parlé de religion, ou plutôt de ce qui en reste quand on ne croit plus en Dieu (athéisme chrétien).

    La religion chrétienne a certes façonné la culture occidentale pendant des siècles depuis l’empereur Romain Constantin, qui l’a imposée contre le polythéisme, qui pouvait cependant mieux  tolérer les croyances locales de l’Empire. Les « Lumières » ont mis l’accent sur l’émancipation  par rapport à la religion dominante, et la loi de 1905 a introduit en France le concept de « laïcité », c’est à dire la liberté de « croire »  en Dieu, ou pas ; cependant cette laïcité est souvent prise comme un rejet de la foi (par les « laïcards »)..A l’étranger, cette loi n’existe pas, mais la laïcité existe quand même : liberté certes de « croire » ou pas, mais sans laïcards, laïcité « positive » , bienveillante.

    L’Islam, apparu récemment en force en Occident, serait incompatible avec la laïcité, en ce que la « charia » contredit les lois fondamentales de la République : égalité homme femme (et non : une femme vaut la moitié d’un homme, au moins pour l’héritage, comme dans le Coran) ; en ce que l’intolérance vis à vis des autres religions serait totale. De plus l’islam comprend  des modes de vie (interdits alimentaires, voile des femmes…) qui ne sont pas de mise en occident.

    Cependant, il faut bien remarquer que dans les Evangiles il y a aussi des passages intolérants ( « je suis la Vérité, la Vie », ce qui rejette ceux qui ne sont pas d’accord, ou bien l’insistance de Jean l’évangéliste intrinsèquement mauvais, ou bien encore sur ces « pleurs et grincements de dents » promis aux infidèles etc….). La religion catholique a évolué ces dernières décennies mais sans doute pas assez, en ce qu’elle assigne encore aux fidèles des rôles dépendants de leur sexe. Il faudrait laisser à l’Islam aussi le temps d’évoluer. Il conviendrait pour chaque religion, de n’en prendre que ce qu’on pense bon. De toutes façons, des mythes sont communs à toutes les religions, et même avec des idéologies comme le communisme (le grand soir et la parousie). Et la culture occidentale ne s ‘est pas faite en un jour !

    Dans la culture occidentale, ce qui est bon pour l’individu  est bon pour l’Etat (ceci est à rapprocher du principe de subsidiarité), alors que dans d’autres systèmes, c’est le contraire : ce qui est bon pour l’Etat est bon pour l’individu. Cela a été dans la passé le cas des régimes totalitaires notamment communistes, qui se sont effondrés car ils ne favorisaient qu’une « nomenklatura », et bridaient complètement la liberté d’entreprendre. Néanmoins, le régime Chinois actuel, toujours totalitaire (exécutions d’opposants fréquentes) a entrepris de tolérer la liberté d’entreprendre, sous certaines conditions ; à suivre.

    La culture occidentale a un mauvais penchant : celui de niveler complètement les spécificités locales. Qu’il est bon de participer encore à des festnoz bretons !

    La linéarité du temps, conception occidentale, longuement évoquée dans le texte d’introduction (contrairement à la conception cyclique gréco-romaine), a été complétée : il n’y a pas que le temps physique des pendules, il y a aussi le temps subjectif dû à la qualité de vie fluctuante .

    Question : le Japon adhère-t-il aux « valeurs occidentales ? On a de la peine à le croire vue la façon simili féodale, et en tous cas opposée aux droits de l’Homme, avec laquelle a été traité le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn (quelle que soit la culpabilité de ce dernier).

    Enfin, selon un participant, nos idéaux républicains ne doivent intégrer ni les religions ni les cultures. Ils sont résumés dans un ensemble de lois administratives.

    -         L’hégémonie occidentale  est-elle menacée ?

    Ce qui fait peur en ce moment, ce sont les progrès rapides de la Chine. Non que le développement de ce pays est un bien en soi, alors qu’autrefois il était miséreux. Mais parce qu’il n’a pas de respect pour les droits de l’Homme et des minorités (Tibet, Ouighours).

    Mais un autre danger vient, lui, de l’intérieur de l’Occident, ce sont le « fake news », cette industrie récente qui permet de convaincre de n’importe quoi les naïfs, en y mettant beaucoup d’argent. Comme ces naïfs constituent une bonne partie de nos électorats, on voit bien le danger.

    L’origine de ces fake-news a été, selon un participant, attribuée à Obama. Mais cela a été contesté : ce serait plutôt Trump. On trouve également dans le vote du Brexit une falsification par fausses nouvelles qui a vraisemblablement fait pencher la balance.

    Une méthode, selon un participant, si on veut vraiment n’avoir pas de « fausses  nouvelles », consiste à lire les versions gratuites sur Internet de plusieurs journaux de la presse écrite de tendances différentes, dont les journalistes sont responsables de ce qu’ils écrivent et risquent de se faire remercier s’ils trompent sciemment les lecteurs, et de s’abstenir de lire ce qui est écrit dans les « réseaux sociaux »,  facebook par exemple, pour lesquels les auteurs n’ont pas de sanction en cas de tromperie, ils peuvent disparaître et réapparaître sous un bouveau nom.

    Un participant a prétendu que « le nuage de Tchernobyl s ‘arrêtant à la frontière Française était une « fausse nouvelle » de la presse : c’était, selon un autre participant, un mensonge de l’Etat, qui n’avait rien à voir avec la presse.             De même, le sida a pendant un certain temps été prétendument réservé aux homosexuels. Mais ce n’était pas une « fausse nouvelle », à cette époque : le sida est parti des boites de nuit homosexuelles de San Francisco, le nombre de victimes augmentant d'un facteur 2 tous les 15 jours, tous homosexuels ; mais on s’est rapidement rendu compte que les hémophiles étaient eux aussi contaminés, sans doute par un don du sang venant d’homosexuels, puis les femmes par relations sexuelles avec des « bi ». En tout état de cause, il convient de ne pas accuser les presses sérieuses des « fausses nouvelles ».

    Une suggestion pour mettre de l’ordre dans tout cela : mettre un militaire à la tête de l’Etat (c’est vrai que de Gaulle a laissé un bon souvenir).

    Les migrants.

    Constituent-ils une menace pour nos démocraties ?

    Ce qui leur est demandé, c’est de respecter nos modes de vie, même s’ils ne les adoptent pas, de même que, quand je suis invité chez quelqu’un je respecte son environnement.

    Pour ce qui est de leur accueil en France, selon un participant, on ne fait pas grand-chose, même si on parle beaucoup : on les enferme dans des ghettos, et basta… Leur traitement serait bien meilleur en Suisse.

    C’est vrai qu’ils n’ont pas le droit de vote, mais ils « votent avec leurs pieds » : s’ils sont venus, c’est bien qu’ils trouvent en Occident des conditions plus favorables que chez eux ! On a parlé des harcèlements sexuels lors de la fête du Nouvel an 2016 à Cologne : certaines personnes ont fait part de leurs expériences des fêtes Allemandes, où l’alcool coule à flot, et les personnes ne se maîtrisent plus : des attitudes qui pourraient avoir été mal comprises par les migrants. A vérifier.

    La question est de savoir pourquoi ils choisissent tel pays plutôt que tel autre. La colonisation est passée par là, et les migrants choisissent préférentiellement les pays dont ils parlent la langue, notamment l’Angleterre ou la France (c’est un peu une visite rendue) ; mais si ces deux pays ferment leurs frontières, ils se ruent vers ceux qui les ont laissées ouvertes,  l’Allemagne en particulier.

    C’est vrai qu’on trouve des migrants qui se comportent mal. Mais on trouve aussi les « black-block » !

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Pierre M.
    Mercredi 3 Avril 2019 à 00:45

    Plusieurs observations sur ce CR.

    1) A l’étranger il n’y aurait pas de loi sur la laïcité ? En Uruguay, le président José Batlle (prononcer Batjé à la mode rioplatense) a fait voter une loi en 1908 instituant la laïcité. Mais aussi : le divorce, le droit de vote pour les femmes, l’abolition de la peine de mort… Excusez du peu !

     

    2) Toujours cette critique de l’Islam. Le problème n’est pas la religion en soi, mais son incarnation dans la vie sociale et politique. Les sociétés fondées sur l’union du sabre et du goupillon, du cimeterre et du tasbih (chapelet), ont des tendances totalitaires. Les sociétés occidentales sont parvenues sur le long terme et non sans mal à séparer ces deux forces, pourquoi les sociétés musulmanes n’y parviendraient-elles pas ? Il est possible qu’y domine actuellement  un "concordisme" conservateur (une forme de salafisme), qui prétend que la religion est le seul mode de connaissance à qui tout le reste, y compris la science, doit être subordonné ; mais existe aussi un fort mouvement "séparationnisme" qui considère que religion et science sont deux sphères de la connaissance différentes, qui peuvent avoir des zones d'intersection (voir "Réconcilier l'Islam et la science moderne" du l'astrophysicien Nidhal Guessoum).

     

    3) Dans d’autres cultures (autres qu’occidentales) « ce qui est bon pour l’Etat est bon pour l’individu ». Ce n’est pas tout à fait exact : il faudrait dire « ce qui est bon pour le collectif est bon pour l’individu » : ce n’est pas nécessairement l’Etat, ce peut être la famille, le groupe, la tribu, le parti.

     

    4) A propos de fakenews, Science et territoires de l’ignorance, de Mathias Girel, est un livre qu’il faut lire. Publié en 2017 dans la collection Sciences en questions des éditions Quæ. Dans cette xcellente introduction à « l’agnotologie », il y distingue l’ignorance stratégique délibérée, fabriquée (exemple du lobby du tabac) et la post-vérité (« ensemble de circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins de poids, pour façonner l’opinion, que des appels à l’émotion ou à la croyance personnelle »).

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    2
    André
    Mercredi 3 Avril 2019 à 09:29

    Excellent résumé, mais il manque un aspect soulevé par différentes prise de paroles qui ont nourri le débat. La notion de temporalité éclaire différents aspects de conceptions de l"individu et de son libre arbitre.On ne peut être libre si tout est déjà écrit et surtout si tout est un  immuable recommencement..

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