• C.R. du 10 Nov. 2018. La fraternité est elle une utopie?

     

     C.R. personnel  du café débat du 10 Nov. 2018 :

     

                                                                    ( B. Delcourt.)

     

                        « La fraternité est elle une utopie? »

     

     

     

    La séance a tourné autour de deux définitions de la fraternité :

     

     

     

    1.    La solidarité.

     

     

     

    Quelques citations :

     

    « La fraternité, c ‘est donner ce qu’on a, mais aussi offrir ce qu ‘on est ».

     

    « Aimez vous les uns les autres » .

     

    « une démocratie doit être fraternelle, sinon c’est une imposture » (Saint- Exupéry).

     

    Ce serait aussi :

     

    --l’empathie, effort de s’intéresser à l’autre, éviter d’oublier qui il est.

     

    --la politesse, voire la galanterie.

     

     --au point de vue politique, les lois sociales (retraites, RSA, sécu, etc…).

     

    -- la réciprocité des relations, celle qu’on expérimente dans l’amitié.

     

     --les dons aux associations  caritatives, la participation à l ‘économie solidaire.

     

     --l’altruisme, (qui consiste à se sacrifier) qui pourrait se trouver dans tous les êtres vivants, depuis la bactérie, les abeilles… jusqu’aux arbres (mais dans ce cas, cet altruisme serait il conscient, ne serait-il pas seulement une conséquence de la l'évolution  Darwinique ?)

     

    --le contraire serait l’individualisme, l’égoïsme, qui seraient des valeurs au cœur du capitalisme (sa devise serait : liberté, compétitivité, productivité !)

     

    -- elle serait aussi un élan vers l’autre, plus que quelque chose de légal.

     

    --elle nécessiterait une absence de profit dans la relation.

     

    --elle serait incompatible avec la compétitivité.

     

     

     

    2.    la constatation d’un destin commun.

     

     

     

    Les révolutionnaires de 1789, en promouvant la fraternité (qui n’a été inscrite dans la Constitution qu'en 1848, sur proposition de Lamartine), luttaient contre l’affirmation des nobles qu’ils avaient un sang différent (bleu ?), qu’ils ne faisaient donc pas partie de la même espèce que les roturiers. De la même façon,  l’apôtre Paul disait : » il n’y a plus d’esclaves et d ‘Hommes libres , il n’y a que des fils de Dieu ».

     

     

     

    La fraternité n’exclurait pas  la jalousie, la violence, voire le crime (Caïn et Abel). Les Grecs, de même que la Bible, utilisaient cette définition de la fraternité dans leurs mythologies (cf Luc Ferry).

     

    Elle serait  compatible avec la compétitivité, qui par ailleurs est source de richesse.

     

     

     

    Les communistes se reconnaissent « camarades », une façon d’assumer un destin commun. Ils ont été peut-être un peu trop loin, en envoyant les femmes faire du terrassement.

     

    Dans le même ordre d’idées, on peut parler de la fraternité des soldats de 1914-1918, leur destin commun étant spécialement tragique !

     

    Opposés à cette conception de fraternité seraient : le racisme (certains êtres sont inférieurs), la xénophobie (l’étranger n’est pas mon frère), la génération de confréries, qui limitent la fraternité à leurs frontières ; de même pour les classes sociales.

     

     

     

    Divers.

     

     

     

    La figure de Robespierre continue à polariser les opinions dès qu’on parle de la Révolution. On lui attribue peut-être plus d’actions qu’il n'en a faites. La canalisation des "sans culotte", n’était certainement pas facile. A suivre !

     

     

     

    Pourquoi ne parle-t-on pas de sororité ? Implicitement, la fraternité englobe la sororité, mais la grammaire Française mériterait d’être corrigée, ce qui n’est pas simple.

     

     

     

    Une remarque importante : dans le triptyque liberté, égalité, fraternité, les deux premiers termes sont souvent en opposition, une égalité parfaite s’opposant à la liberté d’entreprendre (voir le communisme), une liberté sans régulation  n’étant pas non plus viable (est-ce ce qu’on vit en ce moment?). Or la fraternité est ce qui permettrait à ce triptyque de fonctionner. Mais sommes nous dans cette situation idéale ? On peut en douter et donc penser que, oui, la fraternité reste une utopie.   

     


  • Commentaires

    1
    charlotte
    Vendredi 16 Novembre 2018 à 18:43

    Non-non, Benoît, ce n'est pas par camaraderie que les Bolcheviks, à la tête du gouvernement de la Russie après la révolution,  envoient les femmes aux travaux de terrassements, mais bien par "souci" d'Egalité. En effet ,dès 1920, ils proclament l'égalité entre les hommes et les femmes (ils furent les premiers !)  et c'est sur ce principe qu'elles sont embauchées au lendemain du décret  pour les  rudes et sains travaux des routes et des champs. Je sais cela d' un livre écrit par Hélène Carrère d'Encausse. Ce sont des choses que l'on retient ! 

    Je te félicite pour ce compte-rendu, il est clair, et je crois que chacun des intervenants aura retrouvé ses propos.  

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