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                 Compte-rendu du café débat du 24 Mars 2018 :

     

     

     

                        « Quels sont les dangers des idéologies ? »

     

     

     

    Un hommage a été rendu aux victimes de l'attentat de la veille (et tout particulièrement au gendarme héroïque).

     

     Qu’est-ce qu’une idéologie ?

     

     

     

    Une définition synthétique était donnée dans le texte d'introduction (qui doit rester court). Cependant, il s’est avéré nécessaire de la compléter.

     

    L’idéologie est une construction intellectuelle, un système prédéfini d’idées (cf de Stutte, au 18ème siècle), utilisant des axiomes (ou postulats, non démontrés) visant à définir le monde dans lequel nous vivons. Si elle est indémontrable, elle a néanmoins une cohérence et permet d’avoir son avis sur le futur. Elle est propre à l’Homme, les animaux n’ont pas d’idéologie.

     

     

     

    Quels peuvent être les avantages des idéologies ?

     

     

     

    Au départ, il y a un postulat de base, la construction d'un monde, un regroupement. La construction est intelligente, cohérente. Il y a une base qui accepte, d'autres qui s'alignent, car les points de vues convergent.

     

    Les idéologies correspondent à des besoins des gens, par exemple être reconnus (cela apporte des avantages à certains), parfois c'est une réponse (qui peut être bonne, mais aussi mauvaise) à un problème réel (par exemple, la crise économique dans l'Allemagne des années trente a favorisé la montée du nazisme).

     

    Une idéologie a pour fonction de se préparer à l’avenir, et même de le préparer, ce qui est une nécessité pour l’humanité. C'est une façon de lutter contre l'incertitude que l'on ne supporte pas.

     

    Elle donne le sentiment de résumer sa personnalité, par un mot se terminant par "iste", elle permet d’appartenir à un groupe, où "l’on se tient chaud". Elle peut même soigner une anxiété existentielle.

     

    Elle organise des rituels, comme les processions, ou les manifestations, où l’on peut se sentir bien.

     

     

     

    Quels sont les dangers des idéologies ?

     

     

     

    L’idéologie amène souvent à une certitude de connaître la vérité (alors que ce n’est qu’un essai de s’en approcher) : cela peut amener à des heurts, des affrontements, c'est une des causes de la guerre.

     

    Elle peut enfermer dans un carcan, dans un dogme.

     

    Si elle n'est pas adoptée par d'autres, cela peut être considéré comme une offense.

     

    Dans le cas des juges, l'idéologie est une catastrophe (cf le mur des cons !).

     

    Poussée à l’extrême, cela devient une drogue.

     

    Elle peut mener à désigner un bouc émissaire et à lui faire violence

     

    Pour des gens ayant raté leur vie, peu importe pour eux de mourir pour leur idéologie.

     

    Elle peut servir de tremplin à des hommes sans vergogne ; le Marxisme aurait été utilisé par Lénine, qui au départ vivait en bourgeois, pour assouvir sa soif de pouvoir (voir le livre : « Lénine, l’inventeur du totalitarisme » par Stéphane Courtois, ed. Perrin.).

     

    Elle peut pousser à la haine, à la violence et à détruire ce qui va à son encontre.

     

    Connaissant tous ces dangers, il est cependant possible de vivre son idéologie ou sa religion sereinement, et sans violence.

     

     

     

    Y aurait-il actuellement un manque d'idéologies ?

     

     

     

    Pour certains, les démocraties occidentales pêcheraient par manque d'idéologie. Les dirigeants, bien que sachant manipuler et se faire élire, n'auraient aucune idéologie et se borneraient à gérer les affaires courantes.

     

    Pour d'autres, au contraire, il y aurait trop d'idéologies, que ce soit dans le domaine politique, économique, ou celles qui mènent à "l'anti France", au racisme sous toutes ses formes et/ou au terrorisme etc. On manquerait plutôt de cohésion nationale et/ou européenne et surtout de volonté, ainsi que d'humanisme, d'humanité et de bon sens.

     

    Un participant trouve que ceux qui ont une idéologie ne vont pas bien : on peut être si tranquille dans son coin des Yvelines ! D’ailleurs, les idéologies ne seraient que sournoises, et aliénantes (sauf l’idéologie du bonheur…). Ce serait prétentieux de vouloir que tout aille bien dans le monde.

     

     

     

    Comment remplacer l'idéologie ?

     

     

     

    Un drogué d'une idéologie est fasciné par une construction cohérente. Si on démoli son idéologie, il se retrouve sans rien. Il se défend bec et ongles. Comment remplacer l'idéologie ? Comment lutter contre l'extrémisme ?

     

    Il faut développer l'humanisme, le sens critique, le bon sens, le respect de l'Autre.

     

     

     

    Les religions sont-elles des idéologies ? :

     

     

     

    Certains concepts religieux peuvent se voir détournés dans les idéologies :

     

    - Le paradis aux cieux peut, dans une certaine mesure, se voir détourner/décliner sur terre par certaines idéologies (par exemple chez les communistes, sous la forme de la défaite finale des capitalistes)

     

    - L'ennemi (nombreux exemples dans les idéologies) pourrait, selon ces dernières, se comparer au "mal" religieux.

     

    On retrouve aussi en commun la préoccupation du futur. Cependant, contrairement aux idéologies, la construction d'une religion n'est pas seulement intellectuelle, mais elle est initiée par un message externe à l’humanité (ou prétendu tel).

     

    Les religions ne posent pas de problème si elles sont pratiquées paisiblement. C'est le totalitarisme (religieux ou pas) qui pose un problème.

     

    Les religions ne doivent pas obligatoirement tomber dans la violence. Historiquement, c'est arrivé, mais on peut vivre sa religion paisiblement.

     

    En France, nous avons la chance de pouvoir adhérer à différentes religions, ce n'est pas le cas partout.

     

    La laïcité, selon la loi de 1905, n’est pas une idéologie : elle ne reconnaît aucune religion, mais elle organise leur cohabitation dans la paix. Elle ne s’applique qu’aux religions, et non aux idéologies politiques. Cependant, elle peut être prise comme une affirmation de l’athéisme, ce qui en ferait une idéologie.

     

     

     

    Ce qui est une idéologie, ce qui n’en est pas :

     

     

     

    Il arrive parfois qu'une idéologie réponde (plus ou moins bien) à un vrai problème. Inversement, toutes les réponses à un vrai problème ne sont pas forcément des idéologies.

     

    Il ne faut pas confondre l’idéologie avec la nécessité de résoudre un problème. Dans ces conditions, le progrès n’est pas une idéologie, c’est un mouvement naturel de l’humanité, tendue vers l’amélioration de ses conditions de vie, même s’il peut paraître parfois plutôt gênant (nous rend-il plus heureux ?). De même pour l’écologie, qui n’est plus une option, mais une nécessité. La mondialisation, de son côté, est une réalité de notre époque. La robotisation, quant à elle, fait partie de la notion de progrès (allège la charge humaine).

     

    Cependant, tout excès en ces domaines peut être une idéologie néfaste (entrainant chômage, productivisme, etc.)

     

    Le véganisme (qui découle généralement d'une idéologie sur les relations des humains aux animaux) est considéré par certains comme une idéologie issue de l'écologie.

     

    Il y a des idéologies de droite, et de gauche, mais être à droite ou être à gauche ne signifie pas nécessairement que l’on suit une idéologie.

     

    L'anarchie serait une idéologie, mais certaines définitions de cette dernière incluent un chef, ce qui rend discutable un statut d'idéologie pour la première.

     

    Le conservatisme qui s'oppose au progressisme : cela fait deux idéologies.

     

    Le nationalisme est une idéologie (qui serait destructrice si elle amène à la guerre). Selon une participante, le chauvinisme est un "petit péché".

     

    Le scientisme est une idéologie : il consiste à penser que tout est ou sera explicable par la science. Mais beaucoup de scientifiques ne sont pas scientistes.

     

    Le libéralisme est bien une idéologie ; la théorie du « ruissellement » (enrichir les riches finirait par enrichir aussi les pauvres) en est un avatar.

     

    Dans l’histoire ancienne, citons comme idéologies : celle des « Lumières », qui a abouti à la constitution Américaine et à la Révolution Française ; dans les Arts, le retour à la Grèce Antique à la Renaissance. Plus récemment, le nazisme et le communisme déjà cités.

     

    N’en déplaise à certains, le foot n’est pas une idéologie : il apporte une communion dans les beaux gestes sportifs, malheureusement accompagnée parfois par des mouvements de foule intempestifs.

     

    Le hooliganisme (qui incite à la haine et à la violence en prenant prétexte de supporter une équipe) est considéré par certains comme une idéologie, une sorte de nazisme à petite échelle, qui mène à des bagarres et à du racisme. Pour un participant, c'est plus un défoulement qu'une idéologie ou un idéal.

     

    La tolérance entre idéologies permet de reconnaître dans l’idéologie de son prochain toute son humanité, si du moins on consent à l’écouter.

     

     

     

    Conclusion du débat :

     

     

     

    Dans sa conclusion, en réponse à la question "comment lutter contre l'extrémisme ?", Jean-Marc s’est prononcé pour un développement de l'éducation, de l’esprit critique positif, du bon sens et de l’humanisme.

     

     

     

    C.R. rédigé Jean-Marc N.

     


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                                Compte-rendu du café débat du 24 Mars 2018 :

     

     

     

                        « Quels sont les dangers de l’idéologie ? »

     

     

     

    Un hommage a été rendu aux victimes de l'attentat de la veille (et tout particulièrement au gendarme héroïque).

     

    Qu’est-ce qu’une idéologie.

     

               Une définition  était donnée dans le texte d’introduction (qui doit rester court) Cependant, il s’est avéré nécessaire de la compléter. L’idéologie est une construction intellectuelle, un système prédéfini d’idées (cf de Stutte, au 18ème siècle), utilisant des axiomes (ou postulats, non démontrés) visant à définir un idéal pour le monde dans lequel nous vivons. Si elle est indémontrable, elle a néanmoins une cohérence et vise un avenir meilleur. Elle est propre à l’Homme, les animaux n’ont pas d’idéologie.

     

    Les idéologies ont souvent les mêmes caractéristiques que les religions chrétienne, juive ou musulmane,  ou même égyptienne : le paradis (chez les communistes la défaite  finale des capitalistes, un monde sans argent) ; l’ennemi ou le salaud (par exemple, pour les nazis, le juif, ou pour les religions le diable, le mal )

     

    Avantages de l’idéologie.

     

    Elle a pour fonction de se préparer à l’avenir, et même de le préparer, ce qui est une nécessité pour l’humanité.

     

    Elle donne le sentiment de résumer sa personnalité, par un mot se terminant par « iste », elle permet d’appartenir à un groupe,  où l’on se tient chaud. Elle peut même soigner  une anxiété existentielle.

     

    Elle organise des rituels, comme les processions, ou les manifestations, où l’on peut se sentir bien.

     

    Dangers.          

     

    L’idéologie amène souvent à une certitude de connaître la vérité (alors que ce n’est qu’un essai de s’en approcher) : cela est une des causes de la guerre.

     

    Elle peut enfermer dans un carcan, dans un dogme.

     

    Dans le cas des juges, c’est une catastrophe (cf le mur des cons !).

     

    Poussée à l’extrême, cela devient une drogue.

     

    Elle peut mener à désigner un bouc émissaire et à lui faire violence

     

    Elle peut servir de tremplin à des hommes sans vergogne  : le Marxisme aurait été utilisé par Lénine, qui au départ vivait en bourgeois, pour assouvir sa soif de pouvoir (voir le livre : « Lénine, l’inventeur du totalitarisme » par Stéphane Courtois, ed. Perrin.).

     

    Connaissant tous ces dangers, il est cependant possible de vivre son idéologie ou sa religion sereinement, et sans violence.

     

    Manque actuel d’idéologies ?

     

     Les politiciens actuels n’auraient aucune idéologie : ils se borneraient à gérer les affaires courantes.

     

    Pour d'autres, au contraire, il y aurait trop d'idéologies, que ce soit dans le domaine politique, économique, ou celles qui mènent à "l'anti France", au racisme sous toutes ses formes et/ou au terrorisme etc. On manquerait plutôt de cohésion nationale et/ou européenne et surtout de volonté, ainsi que d'humanisme, d'humanité et de bon sens.

     

    Un participant trouve que ceux qui ont une idéologie ne vont pas bien : on peut être si tranquille dans son coin des Yvelines ! D’ailleurs, les idéologies ne seraient que sournoises, et aliénantes (sauf l’idéologie du bonheur…).

     

     

     

    Ce qui est une idéologie, ce qui n’en est pas.

     

    Il ne faut pas confondre l’idéologie avec la nécessité de résoudre un problème. Dans ces conditions, le progrès n’est pas une idéologie, c’est un mouvement naturel de l’humanité, tendue vers l’amélioration de ses conditions de vie, même s’il peut paraître parfois discutable (nous rend-il plus heureux ?). De même pour l’écologie, qui n’est plus une option, mais une nécessité, et ses sous-ensembles comme le véganisme ; de même  pour la mondialisation, qui a permis de sortir de la famine bon nombre de nos contemporains, et pour la robotisation.

     

    Une idéologie peut cependant parfois être une  réponse  à un problème réel (par exemple, la crise économique dans l'Allemagne des années trente a favorisé la montée du nazisme).

     

    Il y a des idéologies de droite, et de gauche, mais être à droite ou être à gauche ne signifie pas que l’on suit une idéologie.

     

    Le nationalisme est une idéologie destructrice, en ce qu’elle mène directement à la guerre ; selon une participante, le chauvinisme n’est qu’un "petit péché".

     

    . Si l’anarchie est une idéologie , la xénophobie et le racisme ne seraient  que  des peurs conduisant à la haine.

     

    Les religions sont-elles des idéologies ? On retrouve bien en elles les axiomes à la base, la préoccupation du futur, les « salauds » (Satan, le mal). Cependant, leur construction n’est pas seulement intellectuelle : elle est initiée par la croyance dans une révélation divine. Disons qu’elles ont bien des caractéristiques d’une idéologie.

     

    La laïcité, selon la loi de 1905, n’est pas une idéologie : elle ne combat aucune religion, mais elle organise leur cohabitation dans la paix. Elle ne s’applique qu’aux religions, et non aux idéologies politiques. Cependant, elle peut être prise comme une affirmation de l’athéisme, ce qui peut en faire une idéologie, le laïcisme.

     

    Le scientisme est une idéologie : il consiste à penser que tout est ou sera explicable par la science. Mais la grande majorité des scientifiques ne sont pas scientistes.

     

    Le libéralisme est bien une idéologie ; la théorie du « ruissellement » (enrichir les riches finirait par enrichir aussi les pauvres) en est un avatar.

     

    La tolérance entre idéologies permet de reconnaître dans l’idéologie de son prochain  toute son humanité, si du moins on consent à l’écouter.

     

    Dans l’histoire ancienne, citons comme idéologies : celle des « Lumières », qui a abouti à la constitution américaine et à la Révolution française ; dans les arts, le retour à la Grèce Antique à la Renaissance. Plus récemment, à part le nazisme et le communisme déjà cités  : le modèle social Français (1945).

     

    N’en déplaise à certains, le foot n’est pas une idéologie : il apporte une communion dans les beaux gestes sportifs, accompagnée parfois par des mouvements de foule intempestifs (hooliganisme). Ce ne serait qu’un défoulement.

     

     

     

     

     

    Dans sa conclusion, en réponse à la question "comment lutter contre l'extrémisme ?", Jean-Marc s’est prononcé pour un développement de l'éducation, de l’esprit critique positif, du bon sens et de l’humanisme.

     

    C.R. rédigé par B.Delcourt.

     

     

     

     

     


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