•  

    Ce compte-rendu n’est pas une synthèse, mais une énumération des interventions lors du débat, classées de façon logique, et non chronologique. B.D.

     

    Ce mot est-il condamné à disparaître du dictionnaire ?

    C’est en tout cas l’opinion de certains, qui constatent, sans l’approuver, la montée du consumérisme, du matérialisme, du Scientisme, même la déification de l’argent (de l’euro en particulier), et la perte de vitesse des religions en Europe (mais les partis politiques déclinent aussi), qui prônent au contraire l’austérité matérielle. Cependant, si l’économie devient prégnante, elle concerne surtout l’organisation collective, l’ « intendance », et non la vie individuelle, personnelle, qui serait l’apanage de la spiritualité.

    Gandhi : « Moins de biens, plus de liens » !

     

    Est-ce une quête de sens ?

    Ce mot a été beaucoup prononcé. L’Homme, qui a conscience du mystère qui l’entoure, a besoin de quelque-chose au-dessus de lui, et même pour certains, d’un idéal. D’ailleurs, la crise actuelle ne serait-elle pas une crise du sens de la vie, une perte de repères ? Cette quête de sens est peut-être le cinquième étage de la pyramide de Maslow, qui fait une hiérarchie des besoins humains, alors qu’on en reste souvent au quatrième : avoir l’estime de son prochain.

    Cette quête de sens peut aller trop loin, comme pour ces « djihadistes ». Pourtant, la « guerre Sainte » dont il s’agit dans le Coran ne serait pas une guerre contre les autres, mais une lutte contre soi-même.

    Cette quête de sens est-elle compatible avec le matérialisme (scientifique ou philosophique) ? Spiritualité et matérialisme formeraient-ils un oxymore ? Peut-être, pourtant la matière elle-même ferait partie du mystère.

     

    Dualisme corps et esprit.

    On le trouve chez Descartes, le corps d’un côté, l’âme et l’esprit de l’autre. (Pour le bouddhisme, il n’y a pas de dualisme). En tous cas, les deux seraient intimement liés. (les neuro-physiologues contestent ce dualisme).

    Dans ces conditions, pour apaiser les souffrances du corps, on pourrait, pour un temps, se réfugier dans l’esprit, en renonçant pour un temps aux plaisirs, une sorte d’acceptation à n’être plus rien. Serait-ce une tendance du bouddhisme ?

     

    Les moyens d’arriver à une Spiritualité.

    On a cité les méthodes de relaxation orientales (l’Asie serait appelée à jouer le premier rôle dans le futur), la méditation, le chemin de Compostelle (cf. J.C. Rufin) qui permet de rejoindre l’essentiel et de ressentir une plénitude en relation avec autrui, le sport pratiqué comme chez les Grecs, qui honoraient ainsi les Dieux, la simple contemplation de la nature, ou encore la vie monastique.

     

    La spiritualité est-elle liée à une religion ?

    L’avis général est qu’on peut avoir une spiritualité sans avoir le carcan d’une religion et de ses dogmes. D’ailleurs, l’homme des cavernes enterrait ses morts avec un certain rituel, bien avant les institutions que nous connaissons (mais en existait-il d’autres ?). Les religions amèneraient un symbolisme utile, mais aussi seraient des moyens de contrôler les gens, et la source de guerres atroces! Mais n’y aurait-il pas alors un moyen pacifique de pratiquer une religion (ou une idéologie) sans prétendre savoir la vérité, en évacuant les dogmes ? Car les religions amènent des standards pour une spiritualité collective, sans quoi on en reste à une spiritualité individuelle.

     

    La spiritualité et l’apaisement.

    Nous sommes tous sujets à des angoisses : de mourir, de souffrir, d’être seul ou mal aimé ou haï, d’être incompris. Et nous sommes parfois sujets au malheur. Sans compter, pour les psys, la sensation d’être séparé du ventre de sa mère ! Avoir une spiritualité peut nous aider à trouver ou retrouver un sens à la vie, et aussi peut vous booster vers les valeurs de détachement et d’amour.

     

    La spiritualité et les actions qui en découlent.

    Le texte introductif insistait sur ces actions, mais l’avis a été très partagé. Aider son prochain n’aurait pas grand-chose à voir avec la spiritualité. Pourtant, croire en quelque chose se traduit par des valeurs, et une nécessité d ‘appliquer ces valeurs, par exemple dans des associations, d’où un rayonnement parfois visible (Sœur Theresa a été citée). Pour autant, il est possible de douter de la valeur des spiritualités de certains moines qui n’ont pas de rapport avec l’extérieur.

     

    La Spiritualité est-elle compatible avec le capitalisme ?

    Oui, si le capitalisme se limite à une intendance, non s’il est intrinsèquement une idéologie de profit maximum, de l’égoïsme, au détriment des autres. Et la « liberté » ne serait qu’une naïveté propre à le faire accepter. Le capitalisme serait accusé d’avoir démoli les religions ! En tous cas, il a un pouvoir de récupération étonnant : on voit en ce moment dans les librairies, des piles de livres sur … la spiritualité.

     

    Un bon mot pour finir.

    Ce bon mot n’a pas été trouvé dans Wikipédia, qui comme chacun sait, a toujours raison….

    La spiritualité s’attache aux maux de l’esprit, le spirituel aux mots d’esprit….

     

    Benoît Delcourt.

     


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  • Nous avons surtout débattu sur le thème de la démocratie et du vote, un peu sur le thème des conflits de valeurs, pratiquement pas sur le pluralisme libéral.

    Sur 31 personnes présentes, 29 sont intervenues. Leurs remarques sont ainsi ventilées dans les trois principaux thèmes :

    1/ Conflit de valeurs : l’éthique et la morale sont des conditions du fonctionnement de la démocratie. Y a-t-il des valeurs universelles ?

    Réponses apportées : si on se réfère à Platon, il y a les quatre vertus cardinales (patience, tempérance, force courage, justice). Par ailleurs il y a les valeurs républicaines se fondant en partie sur les droits de l’homme (liberté, égalité, fraternité, sûreté, civisme, laïcité, mérite, respect, tolérance), il y a aussi les valeurs religieuses (équité, probité, …).

    Il a été fait état des différents conflits d’intérêt.

    2/ Démocratie, vote : la démocratie nécessite des débats, l'élaboration de consensus, des échanges d’opinions, une éducation éveillant l’esprit critique. Trop de pouvoir des juges.

    Plusieurs interrogations et remarques ont été formulées : comment peut on bien voter, il faut du travail pour analyser le pour et le contre, il faut que le peuple soit instruit, démocratie trop complexe, la démocratie a-t-elle besoin de citoyens éclairés, la démocratie est sous influence des médias, peuple pas au niveau, une vraie démocratie doit éduquer.

    Le taux d’abstention est important de l’ordre de 40% à certaines élections, toute décision est contestée, en fonction de la violence des opposants certaines décisions sont retirées.

    Réponses apportées : l’école enseigne l’instruction civique, même si c’est un nombre d’heures jugé insuffisant au regard de l’importance du sujet. Le site Internet du conseil constitutionnel nous apporte des éléments d’éclairage «  Le vote est de loin toujours considéré comme l'outil par excellence d'expression démocratique, capable d'influencer les décisions politiques. Pour 59 % des Français, c'est le moyen le plus efficace. Si le vote est toujours prépondérant, il reste néanmoins une proportion significative de Français (40 %) qui choisit en première réponse une autre modalité de participation politique, non conventionnelle : 16 % considèrent que manifester dans la rue a davantage d'influence sur les décisions politiques, 12 % faire grève, 6 % boycotter des entreprises ou des produits, 4 % militer dans un parti politique, enfin 3 % discuter sur Internet ».

    Il ne faudrait pas que la force remplace la légitimité.

    Une remarque à été formulée « par exemple, je ne connais pas l'agriculture et on me demande de voter sur un sujet d'agriculture", alors qu'une autre dit "la politique  est trop médiatisée".

    Cela souligne la question suivante : « comment les citoyens peuvent-ils fonder leur jugement ? » Bien entendu l'éducation civique peut et doit être enseignée, mais ne pas penser que l'on doive être une élite multi compétences pour être à même de voter. Il ne faudrait pas revenir en arrière quant au fait que le peuple ne soit plus consulté pour voter, car pas au niveau.

    C'est un aspect souligné dans le texte d’introduction «  la  politique est gouvernée par les exigences de cohérence et d'unité, le politique est tendu entre deux exigences, l'unité et la pluralité, l'identité et la différence, le collectif et le particulier ».

    Le Président ne serait-il pas le Président de tous les Français ? Et comme mentionné au point ‘2’ dans le texte ‘cela nécessite capacité de discernement’.

    Beaucoup de commentaires ont été formulés sur les lobbies, des contre pouvoirs qualifiés de scandaleux mais indispensables ; sur l'existence de trop d’intermédiaires qui font écran entre le peuple et l’Etat, les associations, chacun se revendiquant la voix du peuple. Ce ne sont plus les Etats qui gouvernent le monde, l’importance de Bruxelles et la finance entraînent leur perte de pouvoir.

    3/ Pluralisme libéral : il a été rappelé cf encyclopédie Larousse

    Pour les libéraux, la démocratie a pour finalité de garantir l’épanouissement des droits inhérents à la personne humaine : le pouvoir doit assurer par des moyens légaux le respect des libertés afin que les relations sociales entre les individus, juridiquement égaux, se développent librement. Les individus ne doivent compter que sur eux-mêmes pour réaliser leur destinée.

    Un constat formulé en fin de débat 'la démocratie est en danger', le pouvoir est-il dans la rue ?

    Suites à donner : Il semblerait que ce débat ait été perçu comme un sujet très vaste, il mériterait d’être abordé une nouvelle fois, centré sur la démocratie. Hors débat une suggestion a été exprimée avec des exemples : critères de caractérisation, l'existence d'un système juridique équitable (l'Etat de droit), la liberté de la presse, la liberté d'expression pour l'opposition politique, la possibilité d'alternance politique.

    Pour cela il faudrait aborder un constat des difficultés rencontrées par la démocratie et ses remises en cause, comme mentionné dans le texte d’introduction.

    Avis aux amateurs pour prendre cette suite de débat.

                                                                                                                                     Daniel Soulat


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