• Au débat proposé « Nos habitudes s’opposent-elles au changement ? », il a fallu préciser que cela ne concernait pas le « train train quotidien » c'est-à-dire la promenade du chien tous les jours à la même heure, ou du genre regarder ses jeux télévisés tous les jours à la même heure, mais concernait les habitudes acquises par répétition, apprentissage, éducation, à remettre en cause par la modernité au sens « innovation, nouveauté », et rappeler ce qui était dans le texte « ce qui fait l’objet de cette réflexion, ce n’est pas seulement l’habitude acquise, mais l’habitude contractée par suite d’un changement … , nécessitant effort et concentration… pour devenir une habitude acquise ».

    Cette phase de changement nécessite une remise en cause de l’individu, c’est pourquoi le changement fait peur, comporte des risques, et ne se fait pas sans un travail d’adaptation préliminaire.

    Au cours du débat, les échanges ont relaté :

    • tant qu’il n’y a pas changement, on ne s’aperçoit pas que l’on a des habitudes, il faut débattre pour faire accepter le changement et faire changer les comportements ;
    • importance de la répétition dans les habitudes ;
    • l’habitude n’est pas une contrainte, il y a différentes réactions par rapport au changement ;
    • les habitudes s’inscrivent  dans l’organisation de chacun, permettant de vivre dans les meilleures conditions, les procédures forcent à prendre des habitudes ;
    • les habitudes mentales et intellectuelles sont fondamentales, il serait bon d’aborder les habitudes individuelles qui sont au détriment de la pensée et de l’action collective ;
    • on ne peut pas vivre en société sans habitudes (savoir vivre), on peut être ensemble et ne pas se comprendre, habitude associée aux rituels, transmission qui relie les gens entre eux ;
    • les habitudes s’acquièrent et peuvent changer, mais risque de conditionnement ;
    • il a été fait état d’habitus, lien entre habitude et comportement social en référence à Pierre Bourdieu[1] ;
    • parfois les habitudes sont non-conformes au réel ;
    • un président avait pour slogan de campagne « le changement dans la continuité », un autre président avait quant à lui « la rupture » ;
    • la plupart de nos métiers conduisent à avoir des habitudes, par contre nous sommes dans une société de compétition qui implique changements et mutations perpétuels, avec un rythme soutenu conduisant à avoir des comportements de plus en plus basés sur la performance ;
    • le changement comporte des risques, le changement est lié à la compétition (être en avance) ;
    • apporter une innovation nécessite un coût et détruit ce qui existait ;

     

    A la question posée dans le titre du débat, les différents intervenants ont pu émettre :

    • on n’a pas le choix, la société est en perpétuelle évolution ;
    • si on ne change pas on recule, il faut une stratégie de changement, être visionnaire et ouvert sinon on subit le changement ;
    • si le changement est imposé et que le bénéfice est non évident, alors cela génère de la résistance au changement ;
    • le changement génère des conflits ;
    • il ne faut pas bousculer les choses, les révolutions cassent les habitudes.

     

    A la question posée en fin de texte, il a fallu rappeler que modernité[2], était associée dans le débat à innovation, nouveauté, et lire une phrase du figaro 05/01/11 « Le paradoxe de la modernité : plus cela s’accélère, plus grand est le besoin d’avoir des freins puissants. Plus les sociétés et entreprises sont confrontées à l’urgence de maîtriser le changement des mœurs et des techniques, plus les concernés se contentent de s’y adapter ».

    Ce à quoi, un intervenant a formulé : « Actuellement avec la crise on ne peut rien faire, on nous impose des schémas de pensée, il faut réagir, on nous contraint au changement »[3].

     

    Daniel Soulat



    [1] L'habitus est pour Bourdieu le fait de se socialiser dans un peuple traditionnel, définition qu'il résume comme un "système de dispositions réglées"

    [2] Une des définitions de la modernité : La modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale. La modernité est aussi l’ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser l’émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle. On peut associer la modernité à la poursuite de l’idéal développé par les philosophes des Lumières (Rousseau, Kant, Holbach etc.), c'est-à-dire à la lutte contre l’arbitraire de l’autorité, contre les préjugés et contre les contingences de la tradition avec l’aide de la raison

    [3] Une citation à méditer : Paul Valéry: "L'homme moderne est l'esclave de la modernité: il n'est point de progrès qui ne tourne pas à sa plus complète servitude


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