• 15 personnes étaient présentes.

    Dominique Schiavi fait un bref résumé de la réunion du 15 octobre sur le même sujet. Il y ajoute les éléments suivants :

    - « Planète sacrée » : ce film explique que dans un an il n’y aura plus de thons rouges en Méditerranée, la température de l’eau étant devenue trop élevée ;

    - les émeutes récentes dans les banlieues montrent bien à quoi peuvent aboutir les inégalités existant dans les pays du Nord ;

    - en politique, les Etats sont tous organisés de façon trop pyramidale pour permettre les décisions réellement citoyennes ; il en est de même pour les grandes organisations internationales telles que le G8, l’OMC, etc. Le citoyen n’a plus la parole, car la démocratie ne peut être que locale, et il faut essayer de la reconstruire à ce niveau : réflexions localesà concentrationà décision, et non l’inverse ;

    - Il faut se reposer la question de la croissance, de la valeur de ses indicateurs dont le PIB, qui ne concerne que la production, c'est-à-dire ce qui transfère de la monnaie. Le bénévolat, le travail non rémunéré à domicile, beaucoup de services, etc ne sont pas pris en compte. De plus, ce qui est destructif se trouve dans le PIB, par exemple les consommations d’essence dans les embouteillages… Le PIB des 750 millions d’individus au sud du Sahel n’existe pas (pas calculable avec nos critères). Et pourtant, des gens y vivent…De même, dans sa commune de 500 hectares, 300 sont dévolus à l’agriculture, mais à peu près zéro pour une consommation sur place ;

    - Il faut comprendre que ce type de développement n’est pas durable : on est à la porte de l’énergie chère, le pic de Hubbert du pétrole est proche, voire derrière nous, le prix du baril ne pourra qu’augmenter inéluctablement. Il faut donc construire un nouveau type de développement fondé sur l’énergie chère, les énergies renouvelables, les quantités disponibles, et aller au-delà d’un simple transfert de substitution entre énergies. Se poser la question : comment croître en consommant moins ?

    - Le pétrole est ce qu’il y a de plus facile à produire et à utiliser. La durabilité est fondée sur les alternatives au pétrole, mais les chiffres sérieux et objectifs sont difficiles à trouver. Il cite ceux de l’Agence Internationale de l’Energie, qui ne sont que des extrapolations ne tenant pas compte des besoins dans 25 ans :

    o Consommation mondiale estimée en 2030 : 16 milliards de TEP

    o Les énergies renouvelables vont croître plus vite que les autres (+6%/an), mais ne couvriront à cet horizon que 20% de la consommation ;

    o Le pétrole consommé va encore augmenter au rythme de +1,4%/an, pour atteindre 115 Gigabarils en 2030 contre 82 aujourd’hui ;

    o Le gaz va croître à 4800 Gm3 contre 2700 aujourd’hui ;

    o Le charbon va augmenter de +1,7%/an.

    - Alors, que faire ? Il y différentes approches possibles :

    o A l’échelle du globe, entreprendre de manière autoritaire les changements nécessaires, à l’image de la politique démographique de la Chine ? Mais changer les méthodes des Etats-Unis sera difficile. Ou alors, on va tomber dans des conflits militaires majeurs ;

    o A notre échelle locale : redéfinir nos besoins et nos critères. Réfléchir sur nos besoins vitaux, ceux socialement utiles, sur la définition du confort personnel. Economiser l’énergie.

    o Le livre d’Yves Cochet cite l’exemple de Cuba, le premier à pratiquer le développement durable sous l’effet de l’embargo extérieur. Il y a peu de misère, pas de famine, des normes de santé, et 40% de la population dédiée à l’agriculture. Mais la liberté personnelle y est réduite…

    Jean-Pierre :

    Ne trouve pas pertinent l’exemple de Cuba, trop lié à sa situation politique très particulière. Il cite aussi l’URSS avant 1990 : sa consommation d’énergie était équivalente à celle des USA, et la pollution engendrée bien supérieure, ce qui montre bien que le rendement est faible quel que soit le système politique, et que ce n’est donc pas au capitalisme qu’il faut imputer la situation actuelle.

    Les pays développés ont fondé leur essor sur la production automatisée qui nécessite beaucoup d’énergie, ce qui n’est pas le cas des PVD où c’est la production manuelle qui prévaut. Il faudrait revaloriser celle-ci chez nous.

    Le pétrole est aujourd’hui absolument nécessaire pour le transport et la chimie, où il n’y a pas d’énergie de substitution ayant les mêmes qualités pour un simple transfert. C’est sur ces deux secteurs qu’il faut donc focaliser les efforts, même s’il faut changer aussi de manière volontaire nos habitudes pour le chauffage des habitations, le recyclage des déchets, le tourisme, etc. Beaucoup trop de gens ne parlent que de pouvoir d’achat sans parler d’environnement.

    Concernant les transports, il constate que les français se sont autolimités en circulant moins lorsque le prix du pétrole a augmenté, tout n’est donc pas perdu. Par contre, il voit qu’un pays qui se développe veut d’abord des voitures, comme la Chine, ce qui est aberrant.

    Benoît :

    Il pense qu’on est encore en démocratie, et capables de développer des solutions non autoritaires pour résoudre le problème de l’énergie sans en arriver à faire comme Cuba.

    Pour le thon rouge, il estime que c’est surtout la manière de pêcher qui conduit à sa disparition, et non la température de l’eau.

    Une société sans pétrole est possible, car nous sommes capables de réagir en inventant des solutions adéquates sur trente ans. Il faut faire confiance aux chercheurs et aux nouvelles sources d’énergie, par exemple la fusion contrôlée. Il ne faut pas paniquer.

    Jean-Jacques :

    Si nous ne lançons pas sans tarder des programmes destinés à gérer en douceur sur 30 ou 50 ans la transition vers une société sans pétrole, nous avons de fortes chances d’aboutir à des changements brutaux et autoritaires à cet horizon, qui ne seront pas plus efficaces, et sans doute catastrophiques parce que faits au dernier moment, sous la pression de la nécessité.

    Si nous tentons l’analogie avec la construction européenne : Napoléon a essayé de la faire par la force en quelques années. Il a échoué, et tout est redevenu comme avant ensuite. Par contre, l’Union européenne en création depuis 50 ans a produit des changements en profondeur, progressifs, conduisant à plus de richesse, plus de démocratie, et moins de guerres, certes au prix de discussions sans fin et d’un accroissement de la bureaucratie. Mais qu’est ce qui est préférable ?

    Le vrai problème, c’est que tout le monde doit faire la même chose en même temps, sinon cela ne marchera pas : ceux qui ne joueront pas le jeu collectif, par exemple en dépensant plus pour l’environnement, garderont un avantage économique certain sur les autres. Il faudrait donc que les Etats-Unis, première puissance mondiale, enclenchent le mouvement, et les autres suivront. Ce n’est malheureusement pas le cas actuellement.

    Liliane :

    Evoque une autre analogie, concernant le tabac : c’est arrivé progressivement, il y a eu une prise de conscience générale, la masse a suivi ceux qui avaient réfléchi à la question avant.

    Il faut faire confiance aux jeunes qui alertent leurs aînés sur beaucoup de choses auxquelles ceux-ci ne pensaient même pas. L’homme est inventif, et la prise de conscience n’est pas forcément une éventualité peu probable : quand on est poussés, on bouge ; la conscience monte et les choses se mettent en place naturellement. Plus personne ne peut se dire anti-écolo aujourd’hui, l’environnement est entré dans les mœurs.

    Jean-Paul :

    N’est pas aussi optimiste. Il y a pour lui beaucoup de comportements « anti-écolo » fondés sur l’égoïsme. L’homme réagit surtout quand il y est contraint : le régime politique, les prix, etc. On vit toujours dans le gaspillage et ça ne bouge pas beaucoup, même pour le tabac. Il y a trop de lobbies défendant des avantages dans tous les domaines, qui fonctionnent et arrivent à leurs fins. Il y a trop de déplacements qui ne servent à rien, des résidences secondaires inutiles et coûteuses, etc. On est en train de gaspiller les ressources de nos enfants.

    D. Schiavi :

    Il existe de plus en plus de mouvements de réflexion, mais il faut aller plus loin et vite, car il y a urgence : par exemple, quand on voit la dégradation du climat après une augmentation de la température moyenne du globe de 0,6 °, et qu’on sait que si on arrête tout maintenant cela conduit néanmoins à + 2° en 2100, on a du souci à se faire si on continue à consommer n’importe comment les énergies fossiles. En conséquence :

    - il est trop tard pour trouver des solutions à 20 ou 30 ans,

    - les citoyens doivent faire pression sur les hommes politiques pour que des décisions fortes soient prises pour un futur plus lointain, car spontanément ils ne s’intéressent qu’au court terme.

    Benoît :

    Il possède une résidence secondaire, et ne culpabilise pas pour autant. Il n’y renoncera pas, et s’élève contre une prise de conscience des problèmes devant s’accompagner forcément d’une réduction du plaisir et de la joie de vivre.

    Nous avons tous de gros efforts à faire, en France passer de 2 tonnes de carbone émis par personne et par an à 500 kg. Ce n’est pas en stigmatisant le voisin qu’on arrivera à faire mieux et plus vite.

    On sait que la température va monter de 2° en quelques dizaines d’années. On doit prévoir ce qui peut ou va se passer et réagir en conséquence. Pour cela, l’outil principal c’est l’argent et le porte monnaie : plus le pétrole sera cher, moins on en consommera. Et cela peut se faire très vite, il suffit de porter le prix du baril à 400 $, les économies d’énergie suivront immédiatement.

    Dany :

    Si on en est là, c’est que la technologie a avancé trop vite. Tout se paie, on a gagné en échanges culturels, en confort, etc, mais on ne pouvait faire autrement sauf à en rester à l’âge de pierre. Le vrai problème, c’est qu’on veut tout, et tout de suite.

    Elle est fataliste, mais pas pessimiste, et ne veut pas se culpabiliser. Elle accepte le fait qu’il faut freiner sérieusement, mais pas arrêter. Quand il n’y aura plus de pétrole, elle pense qu’on trouvera d’autres moyens de vivre sans lui, et qu’on ne sera pas forcément moins heureux pour autant.

    Elle s’insurge contre ceux qui trouvent anormal que les pays en développement comme l’Inde augmentent leurs dépenses énergétiques.

    Jean-Marc :

    Se pose la question de « quelles actions entreprendre pour un développement durable ». Pour lui, le problème de fond reste celui des transports. Il recense autrement toutes les actions possibles dans l’habitat, le développement des énergies renouvelables, le retour à des produits durables et réparables, et s’élève contre les fausses nouveautés qui consomment plus.

    Il faut conserver les besoins de base pour la santé, le logement, l’alimentation, et réduire les échanges abusifs en production et logistique issus de la mondialisation et des différentiels de niveau de vie des populations.

    D.Schiavi :

    Donne deux chiffres illustratifs du non-sens de certains échanges : la balance commerciale entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas pour le poulet :

    - UK importe 60000 tonnes de poulet de NL ;

    - NL importe 30000 tonnes de poulet de UK

    Ceci induit des consommations pour le transport de 90000 tonnes, alors qu’en balance nette ceci ne devrait concerner que 30000 tonnes. Mais ce qui compte économiquement, ce n’est pas cela, c’est juste le prix du produit sur la table du consommateur final. Il cite également le cas de la crevette danoise, qui voyage au Maroc, revient au Danemark ; va en Italie, avant d’être enfin vendue …au Danemark.

    Il faut vraiment changer cette manière de faire et de comptabiliser, et ajouter au coût du capital et du travail celui de l’environnement. Une étude sur 30 ans faite aux USA, en Allemagne et au Japon, montre que le coût d’un produit intègre en fait 15% pour le travail, 35% pour le capital investi, et 50% pour l’environnement. Tout changerait si on en tenait compte, et conduirait certainement à une relocalisation pour beaucoup de fabrications.

    Marie-Odile :

    Est à la fois optimiste et inquiète. Elle a confiance dans la capacité de l’homme à réagir dans l’adversité, et à s’adapter. Mais on est aujourd’hui dans une impasse, il faut réagir vite si on ne veut pas que la situation devienne explosive :

    - il y a coïncidence entre épuisement du pétrole et mondialisation, parce que l’égalité planétaire n’existe pas,

    - le désastre écologique à venir est plus fort qu’on ne le pense : on a parlé de +2° d’échauffement moyen du globe, mais certains scénarios parlent de +8° dans un siècle,

    - l’augmentation de la température due à l’activité humaine se place au sommet d’un cycle naturel de température.

    Cette situation est inédite depuis un million d’années. La mer va monter, des pays entiers disparaître, et cela va provoquer des migrations de centaines de millions de gens sur une courte période. Il faut donc tout faire pour freiner le processus.

    Liliane :

    Ce qu’on veut obtenir de l’Inde en matière énergétique, il faut aussi se l’imposer à nous-mêmes.

    L’homme est stressé par son impuissance à maîtriser les éléments malgré le savoir qu’il a des conséquences de son activité. Concrètement, que peut-on faire ? Il faut d’abord se bouger soi-même, ne pas reporter la faute ou l’inaction sur les autres, créer une cellule, un parti, bref un moyen de pression quelconque pour que des décisions se prennent. Il faut réfléchir, oui, mais surtout agir vite derrière cette réflexion. Ceux qui ont plus d’éducation, de connaissances que les autres doivent être acteurs les premiers et diffuser leur savoir.

    Jean-Jacques :

    On ne passe pas du jour au lendemain d’une situation d’abondance et de gaspillage à une situation de quasi rationnement qui exige des changements profonds des modes de vie. Par exemple, le problème des transports ne pourra se résoudre que si les gens se remettent à vivre près de leur lieu de travail, donc si la politique de l’habitat et des transports en commun se modifie radicalement et profondément, ce qui ne se fait pas en quelques années.

    En ce qui concerne la croissance, il faut d’abord revoir de manière concertée au niveau mondial les indicateurs de l’économie pour y intégrer les impacts sur l’environnement et les échanges non marchands. Ensuite, cela conduira certainement à déconnecter explicitement croissance et développement : le développement social et humain peut se poursuivre lorsque les besoins vitaux sont assurés, sans que cela nécessite forcément une croissance économique au sens actuel du terme.

    Laurent :

    L’argent est le levier pour faire une politique, il faut l’utiliser. Quitter la pensée de Friedmann et utiliser les taxes.

    On pense en général que le marché va réguler et relocaliser, ce qui est peu probable. En effet, en marketing on lui a appris qu’il y avait trois types d’économies :

    - l’économie de production, quand la demande est supérieure à l’offre,

    - l’économie de distribution, quand les deux s’équilibrent (en gros, après 1945)

    - la « marchandisation », quand il y a trop d’offre, il faut créer le besoin pour vendre.

    On est aujourd’hui dans la troisième phase, et le marché ne va rien réguler, car on est dépassé par la mécanique qui est devenue incontrôlable. Le mécanisme libéral est en route et il est difficile de l’arrêter.

    Ceci est dû au déficit de démocratie, et le politique a perdu son action sur l’argent : ce sont les multinationales qui ont pris le pouvoir et qui fixent les prix. Il faut toujours réduire les coûts, ce qui place bien les pays à faibles salaires comme la Chine. Le politique doit donc agir pour redéfinir une vraie économie du besoin et sortir de la marchandisation.

    La réflexion doit donc porter sur les relocalisations avec un nouveau positionnement du politique : les vrais besoins, les énergies propres, et y mettre le paquet. Le problème, c’est que tout le monde se défausse : les nations, l’Europe, les organisations internationales, personne n’est aux manettes.

    Pour l’énergie, il y a beaucoup de solutions. Il cite par exemple l’immense centrale solaire à concentration en construction en Australie.

    Benoît :

    Le capitalisme fonctionne bien, c’est le politique qui sème le trouble en intervenant souvent trop là où il n’est pas utile. Car la mondialisation ne fait pas autant de chômage qu’on le dit.

    L’Europe est un bon moyen de faire un pays mondial, en intégrant peu à peu d’autres pays.

    Le nucléaire n’est pas une solution miracle pour l’énergie, car c’est une énergie fossile aussi, et on n’a pas encore résolu le problème des déchets qu’il produit. Dans cent ans, cela n’aura pas changé, et l’uranium sera rare. La fusion par contre résoudrait en grande partie le problème énergétique.

    D.Schiavi :

    Négocier les changements, c’est bien, mais c’est très lent même si cela avance au niveau international : en 1985, on a préparé le sommet de Rio en 92, qui a introduit Kyoto en 97. En 2005 on a enfin les premières mesures internationales concrètes sur l’effet de serre. Il a fallu 20 ans de la réflexion à l’action, et encore, l’après-Kyoto est encore très flou.

    Jean-Pierre :

    Il y a deux problèmes majeurs :

    - l’effet de serre, lié au mode de vie des pays développés et à la démographie des PVD. Ce n’est pas que la consommation abusive de pétrole ;

    - pour conserver le niveau de vie des pays développés, il faut trouver des substituts au pétrole et consommer moins : c’est l’affaire de TOUS les citoyens, qui doivent TOUS agir dans le même sens. En effet, l’Europe, par exemple, ne produit que 20% des rejets de CO² mondiaux ; si elle agit seule cela ne concernera que ces 20% : elle peut donc donner l’exemple, mais ne changera rien toute seule.

    Pour introduire l’environnement dans les règles du marché, il faut le faire à l’échelle mondiale : c’est l’objectif des « permis d’émission » issus de Kyoto : la règle concernera dons la tonne de CO² produit, qui fera l’objet d’un négoce international entre ceux qui émettent trop et ceux qui émettent peu. La taxe est l’instrument le plus efficace.

    Il faudra aussi faire payer l’énergie à son prix, cela sensibilisera les gens et les rendra plus responsables dans leur consommation. On peut aussi inciter par des primes (aspect positif), et culturellement. Par contre, il ne croit pas à l’intervention des politiques crispés sur le dogme de la croissance moteur de l’économie et de l’emploi, et donc de la consommation d’énergie.

    Jean-Marc :

    Sur le plan du comportement personnel : lire, réfléchir, marcher à pied, etc

    Pour l’action politique : elle est nécessaire pour dépasser les résistances du comportement personnel et doit être volontariste. Les axes peuvent être nombreux : développer les transports en commun, légiférer sur la logistique liée à la mondialisation, réduire les écarts salariaux entre pays, …

    Chômage : faut-il plus de personnes à bas salaires, ou plus de chômeurs ?

    Division du travail : il y aura un sujet sur ce thème au Café le 7 janvier 2006. Il faudra moins taxer le travail, mais si c’est sur la TVA, c’est encore le salarié qui va trinquer.

    Chemins de fer : on peut aller plus vite pour les développer (mais tenir compte du fait que l’essentiel des tonnes.km est inférieur à 150 km)

    Le prix du pétrole va augmenter et ce sont encore les riches qui pourront prendre leur voiture et continuer à gaspiller.

    Laurent :

    Ni le capitalisme ni le communisme ne sont des économies visant à satisfaire les besoins des gens. Le Communisme est tombé parce qu’il n’a pas su faire ce que le libéralisme a fait avec génie : diviser les problèmes en rassemblant les gens par ce qui les anime, c'est-à-dire le profit.

    Le libéralisme américain reste valable en approche des problématiques, mais pas pour les échanges internationaux où c’est la loi du chaos, où règne la loi des lobbies et des grandes multinationales. L’Europe est trop monolithique, elle n’a pas su diviser les problèmes, ce qui en général conduit à des solutions plus faciles : relocalisations, donner un prix aux déchets pour ne plus les jeter, alléger la logique du marché sur les énergies renouvelables, …

    D.Schiavi :

    Sur les relocalisations, prend l’exemple de sa commune où se situe la dernière ferme « bio » des Yvelines qu’on a voulu sauver. Il s’est créé une association de 45 familles qui achètent en bloc la récolte, par fourniture directe de légumes frais toute l’année à chaque famille. Ceci a permis de sauver à la fois trois hectares et trois emplois, en étant totalement indépendant des circuits habituels de distribution type supermarchés.

    La réunion se termine sans faire de synthèse explicite. Il est clair cependant, à l’examen de ce qui a été dit au cours des deux réunions sur ce sujet, que la conscience des problèmes de développement, d’environnement et d’énergie monte de façon évidente dans le quotidien de tous. Il reste cependant de nombreux problèmes à résoudre, au niveau du passage à l’acte individuel, puis du passage de la volonté d’action des citoyens à celle des décisions à prendre par les gouvernements. Ceci pourra encore être évoqué dans le courant de l’année 2006.


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